Wednesday, December 15, 2010

Mysterious Skin

Mysterious Skin (Gregg Araki, 2004, USA/Pays-bas)



Neil, jeune adolescent homosexuel, gagne sa vie en se prostituant. Parallèlement, un autre adolescent obsédé par les aliens cherche à le trouver pour mieux comprendre certains évènements de son enfance.

J'ai rarement vu de films aussi crus sur les abus sexuels sur les enfants, et de tout ce que cela engendre par la suite. C'est pour cela que je ne vais pas trop en parler. Certaines scènes sont extrêmement choquantes, sans pour autant être explicites. Toute l'histoire l'est en fait. Elle est sinistre, déprimante, dévastatrice même. Son aboutissement avec du Sigur Rós dans le fond renforce davantage ces sentiments.
La présence de jeunes garçons dans la première partie du film n'a pas pour effet d'atténuer tout ceci, bien au contraire. On aurait pensé que ça ne pourrait pas être facile de transmettre ces choses à l'écran, et pourtant le réalisateur a réussi son coup...

8/10

Sunday, December 12, 2010

Breaking the Waves

Breaking the Waves (Lars von Trier, 1996, Danemark/Suède/Norvège/Espagne/France)



Bess et Jan viennent de se marier. Bess vit dans un petit village extrêmement attaché à la religion. Son mariage constitue une échappatoire, en quelque sorte. Mais la nature du travail de Jan fait en sorte qu'il doit s'absenter pendant dix jours de suite, chose pas du tout facile à supporter pour Bess. Elle prie Dieu pour le faire revenir. Son voeu est exaucé, mais pas comme elle l'aurait espéré...

On pourrait penser que le Dieu avec lequel communique Bess est un sadique qui aime voir ses pauvres créatures souffrir. À la façon de Wishmaster, lorsque Bess le supplie de faire quelque chose, ce n'est pas exactement de la meilleure des façons que ça se passe.
Mais en y voyant de plus près, on se rend compte que le tout n'est qu'une sorte de métaphore sur la vie du Christ. Je ne dirai rien de plus pour ne pas dévoiler certains moments clés du film.

Ca ne manque pourtant pas de critique envers la religion, et plus précisément du fanatisme religieux présenté dans ce petit village écossais.
Bess est quelqu'un de très naïf. Un enfant dans le corps d'un adulte, à la limite, et certains évènements dans sa vie ont fait en sorte de la rendre aux bords de la folie. L'oppression religieuse que tient l'église locale l'affecte énormément. Même au sein de sa famille les choses ne vont pas bien, ce qui ne l'aide pas du tout dans son état.

D'habitude ce genre de personnage extrêmement naïf ne m'attire pas, mais je ne sais pas ce qui est différent ici. Peut-être est-ce dû à la prestation formidable d'Emily Watson. Peut-être est-ce dû à la manière de filmer et de présenter l'histoire d'une manière très "authentique". Peu importe, le résutlat est excellent. Ce n'est pas un mélodrame poussé jusqu'au ridicule comme dans Dancer in the Dark, mais en même temps ça ne me touche pas tant que ça. De plus, certains éléments, dont notamment la fin, m'ont légèrement déçu.

8/10

Thursday, December 9, 2010

Mr. Nobody

Mr. Nobody (Jaco Van Dormael, 2009, Canada/Belgique/France/Allemagne)



Nemo Nobody, a 118 ans, est le dernier homme mortel sur terre. Il raconte sa vie à un journaliste, avec les différentes voies qu'elle aurait pu prendre afin de savoir s'il a bien vécu ou pas.

L'éternelle quête du bonheur... C'est quelque chose que tout le monde cherche à accomplir dans sa vie, et ce n'est donc pas étonnant de voir un autre film en parler.
Et là, on peut résumer toute l'idée du film à une seule réplique de Nobody. Que doit-on faire pour se sentir heureux à la fin de sa vie ? Est-ce que nos choix sont les bons ? Comment le savoir ? Et si jamais c'est trop tard pour, soit le savoir, soit réparer ce qu'il reste à réparer ?
Ce sont des questions qui passent par la tête de notre protagoniste tout au long de son récit, et on a la chance de voir ce que cela pourrait entrainer.

Les premières trente minutes peuvent être assez chiantes. On ne comprend pas trop qu'est ce qui se passe, on ne sait pas où est-ce que ça va nous mener, et on a l'impression qu'on est face à une comédie sans queue ni tête. On nous parle de choses qui sont, finalement, insignifiantes ou insensées. C'est seulement par la suite que ça commence à avoir du sens.

Et là ça devient une sorte de mélange entre The Butterfly Effect et Los Amantes del Circulo Polar. Les ressemblances avec ce dernier ne se limitent pas seulement à la nature de la relation entre Nemo et Anna, mais ça va encore plus loin, même jusqu'au point de mettre des répliques et des situations très similaires.

Une autre chose qui m'a interpellé, en y repensant un peu, est le fait que le "bonheur" que cherche Nobody n'est autre que le bonheur sentimental. Est-ce que la vie, ou sa vie, ne connaît le bonheur qu'à travers une fille qu'il aurait connu étant un adolescent ?
C'est sûr, on nous montre une autre alternative, celle du succès financier où il s'est fixé un objectif qu'il est parvenu à atteindre plus tard, mais en même temps, il n'est pas du tout heureux de sa situation. Pourquoi ? À cause de sa femme qu'il a choisi au hasard, qu'il n'aime pas.
Et les autres exemples tournent autour du même thème, mais il vaut mieux que je n'en parle pas.

Je n'ai pratiquement parlé que de ce qui ne m'a pas plu dans le film, et pourtant j'ai bien aimé en fin de compte. Il y aura certainement des moments où n'importe quel spectateur pourrait se sentir proche du personnage principal. Des moments qui pourront lui rappeler sa propre vie, des expériences personnelles... et c'est peut-être justement à cause de ça que je n'ai pas vraiment senti d'attachement à Nobody. Mon avis aurait peut-être changé dans d'autres circonstances, ou encore dans la mesure où le film aurait été un peu moins léger qu'il ne l'est actuellement...

7.5/10

Monday, December 6, 2010

Masters of Horror: The Black Cat

Masters of Horror: The Black Cat (Stuart Gordon, 2007, USA/Canada)



Edgar Allan Poe fait face à plusieurs problèmes : manque d'argent, alcoolisme, femme malade et un chat noir qu'il commence à haïr...

Mon deuxième film de la série "Masters of Horror" est une adaption du fameux récit cauchemardesque d'Edgar Allan Poe. Et pour une adaption d'un chef d'oeuvre pareil, le film est plutôt réussi.

Les différences avec le récit original existent, mais c'est surtout pour pouvoir faire en sorte que ce film puisse durer un peu, car autrement ça prendrait peut-être seulement un quart d'heure à l'écran. Ici le personnage principal est Poe lui-même, et même plus, le film allie les véritables problèmes qu'a vécu Poe dans sa vraie vie à ceux de son personnage de The Black Cat. Le résultat est plus un film dramatique qu'un film d'horreur, contrairement à l'original, mais c'est tout de même une réussite.
La scène de "l'incident" avec le chat est quand même beaucoup moins efficace à l'écran qu'à travers les paroles de Poe...

8/10

Saturday, December 4, 2010

Viva Laldjérie

Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004, France/Algérie/Belgique)



Une ex-danseuse et sa fille essaient de vivre à leur façon dans une Algérie déchirée entre modernisme et islamisme.

Ce film est un peu comme un couple où toutes les prédispositions sont là pour que ça puisse continuer dans le bonheur absolu, mais en vain. Il y a un problème quelque part qui fout tout en l'air, sans qu'on ne puisse vraiment le pointer du doigt. On se demande sans cesse "Qu'est ce qui n'a pas marché ? Pourquoi est-ce que c'est fini comme ça ?" sans avoir de réponse tranchante.

Il y a bien des problèmes palpables ici, mais normalement ils ne devraient pas constituer un véritable obstacle face à la réussite du film.
Commençons par exemple avec la langue utilisée, le français. Pourquoi est-ce que tout le monde parlerais français pour une histoire qui se passe en Algérie, avec des personnages algériens et mêmes des évènements "algériens" ? Est-ce pour attirer les francophones ? Peut-être, mais une chose est sûre c'est que ça perd déjà beaucoup de charme.

Quant au reste c'est un peu plus difficile de cerner le problème. Les synopsis qui circulent sur le net parlent de pression islamiste et de son impact sur la vie des trois personnages principaux. Seulement voilà, on n'en parle pas trop, ou plutôt pas assez, dans le film. Des fois on se contente seulement de faire des allusions sans plus.

Le fléau islamiste contamine de plus en plus de pays. L'Algérie (et bientôt la Tunisie) en a longuement souffert et on nous fait comprendre que ceci a beaucoup affecté nos trois femmes. Mais le problème c'est qu'on ne nous montre rien de concret.
Papicha, la danseuse, a une véritable paranoïa des "barbus" comme elle les appelle. Sa fille et son amie Fifi la prostituée sont obligées de porter le voile pour se déplacer d'un endroit à un autre. Et c'est tout. Normalement la pression qu'elles subissent devraient être plus claire, plus concrète, mais non. Goucem, la fille de Papicha, a un amant avec qui elle baise les weekends, et elle n'a aucun problème à aller danser dans des boîtes de nuit lorsqu'elle en a envie. Quant à son amie Fifi, il faut dire qu'elle est tellement "occupée" avec ses clients que Goucem trouve rarement du temps à passer avec elle.

Donc en fin de compte, la seule "contrainte" c'est celle de mettre le voile dans la rue. Les allusions par ci par là aux terroristes et aux islamistes semblent assez banales finalement. On ne nous montre pas qu'il y a vraiment de la pression, c'est même le contraire, on nous montre des femmes qui font ce qu'elles veulent faire mais en restant discrètes, alors qu'en réalité c'est pire que de se mettre un simple foulard sur la tête. Les intentions du réalisateur m'échappent, car on dirait qu'au lieu de dénoncer l'islamisme, il ne fait que dire qu'il s'agit d'une simple paranoïa mal fondée...

Bon à y voir de plus près, les problèmes ici sont assez clairs, mais ce n'est pas tout.
Les réactions des personnages face à tel ou tel évènement me semblaient assez insensées, prises un peu trop à la légère, d'autant que je n'aime pas trop lorsqu'un évènement important se passe à cause d'une simple maladresse totalement inexpliquée et inexplicable. Je parle là de ce que Goucem a volé à son amie et tout ce qui s'est ensuit. Je parle aussi du moment où on lui a volé la paie de tout un mois. Ca n'avait pas l'air de trop l'affecter, comme s'il s'agissait d'une toute petite somme d'argent.
Et les exemples ne manquent pas...

5.5/10

Sunday, November 28, 2010

Mouchette

Mouchette (Robert Bresson, 1967, France)



Mouchette est une jeune adolescente qui mène une vie misérable. Sa mère est malade, son père la maltraite, ses profs la ridiculisent, ses camarades se moquent d'elle...

Mon premier film de Robert Bresson, et certainement pas le dernier. J'ai toujours lu que c'était l'une des influences principales de Bruno Dumont, il fallait donc que je le découvre. Après l'avoir vu, je comprends beaucoup mieux pourquoi on compare ces deux français.

Le style minimaliste est le même. Peut-être qu'on le ressent beaucoup plus avec Dumont à cause de la longueur de ses films, mais au final c'est la même chose. Peu de dialogues, peu d'action, une grande importance accordée aux détails. Et cette sensation de vide dans laquelle le spectateur se sent plongé tout au long du film. Un regard pessimiste où aucune lueur d'espoir ne se présente.

Ou peut-être que si finalement, mais ça se limite seulement à ça : une lueur d'espoir, sans plus. Car le début du film est une métaphore qui s'applique sans peine sur la vie de Mouchette, et pas seulement elle d'ailleurs. Des oiseaux se font prendre par des pièges. Ils se débattent. Ils bougent dans tous les sens. Ils essaient de s'en sortir. La panique les prend. Ils comprennent enfin qu'ils ne peuvent rien faire. C'est leur destin, et il ne peuvent rien faire pour le changer. Un homme vient prendre l'un de ces oiseaux entre les mains. On se met tout de suite en tête qu'il va le tuer, mais il le laisse s'en aller...
Peut-être est-ce une façon de dire que Mouchette a besoin d'une "main invisible" pour la sortir de sa misère. En tout cas, la chanson chanté par les élèves dans le film où elles disent "N'espérez plus d'espérance" résument parfaitement bien l'idée...

Car la vie qu'elle mène est atrocement moche. Elle s'occupe de sa mère malade qui ne semble pas éprouver de sentiments ni pour elle, ni pour son bébé frère, dont elle s'occupe également. Son père ne l'aime pas. Et en dehors de chez elle, la situation n'est pas meilleure. Chacun semble vouloir profiter d'elle à sa façon.
Même l'un des rares moments où elle se rapproche assez de la joie et du bonheur, en jouant dans une attraction dans un parc, est vite interrompu par son père qui vient la frapper sans aucune raison...

8.5/10

Sunday, November 21, 2010

Valhalla Rising

Valhalla Rising (Nicolas Winding Refn, 2009, Danemark/UK)



One-Eye est un guerrier extrêmement robuste. Il est prisonnier chez un petit clan de vikings qui l'utilisent dans des combats de gladiateurs. Un jour il arrive à s'enfuir accompagné d'un gamin nommé Are...

Ce dernier film de Nicolas Winding Refn pourrait en décevoir plus d'un. La déception pourrait même être très grande si l'on tient compte des autres films du même réalisateur. Avec Bleeder et la trilogie Pusher, il nous a habitué à des films à la fois très terre à terre et extrêmement touchants. Avec Fear X il voulait expérimenter un peu, chose qui n'a pas du tout marché. Il a rententé avec Bronson cinq années plus tard, et là c'était plutôt réussi. Maintenant il continue dans cette même voie expérimentale. Très expérimentale qui n'est pas de tous les goûts...

On pourrait s'attendre à un film d'action où des vikings n'ont comme passe-temps que le fait de s'entretuer. L'affiche ferait penser à un guerrier redoutable qui tue tout sur son passage. Mais en fait il n'y a rien, ou presque, de tout ça.
L'action existe, et elle même d'excellente qualité, mais elle n'est pas le point central du film. La violence crue et l'accent mis là-dessus dans les quelques scènes d'action auxquelles on a doit ont un but. Un but difficile à définir, tout comme le film en tout.

One-Eye est muet. On ne sait pas s'il a choisi de l'être ou s'il est obligé de l'être. Dans les deux cas, ça fait de lui une sorte de spectateur plus qu'autre chose, même si, lorsqu'il s'agit d'agir, il est le premier à le faire.
Dans sa route il rencontre des chrétiens. Ils se montrent hostiles au début, mais finissent par l'inclure dans leurs rangs. Ils veulent aller à La Terre Sainte, mais font un long voyage qui va les emmener vers l'enfer...

Quand j'ai entendu parler du film, avant sa sortie, j'ai pensé à un film d'action. Je l'ai totalement oublié par la suite jusqu'à ce que quelqu'un m'en parle et me dise à quoi il faut s'attendre.

Valhalla Rising est plus une sorte d'expérience spirituelle, et même visuelle, qu'un simple film divertissant. Les images sont tellement belles qu'on pourrait facilement s'y perdre et oublier tout ce qui se passe ailleurs. Et le réalisateur n'hésite pas à nous en mettre plein de ces images. Mais ces images ne se limitent pas seulement à la beauté, car il y a aussi un autre côté cauchemardesque, ou plutôt infernal pour suivre l'idée du film, qui revient de temps en temps.

On se trouve plongé, malgré nous, dans une séance de méditation sur la nature humaine, sur la nature tout court, sur soi-même... Il y a du mal partout à travers le film. En avant-plan c'est la violence physique et morale, en arrière-plan c'est la nature en toute sa splendeur et sa beauté.
Les Hommes s'entre-tuent pour des raisons très simples. Divertissement, pouvoir, amusement, différences dans l'idéologie ou la croyance... peu importe, ce ne sont pas les raisons qui manquent...

8.5/10

Friday, November 19, 2010

"Ouvre un blog"

J'avoue que je ne suis pas, ou plus, trop la blogosphère tunisienne. Non pas parce qu'il n'y a rien d'intéressant à y lire, bien au contraire, mais ce sont plutôt les sujets traités, en général, qui ne m'attirent pas trop. C'est d'ailleurs un peu dans ce but que j'ai ouvert ce blog. Je ne me souviens pas d'avoir rencontré un blog tunisien totalement, ou même partiellement, dédié au cinéma. C'est là que l'idée m'est venue donc de créer ce blog. D'un côté, il constitue pour moi un très bon moyen d'améliorer mon niveau en français, de garder la trace des films que je regarde, de savoir ce que j'en ai pensé à un moment donné pour voir si cela pourrait changer par la suite etc., et d'un autre afin d'inciter les autres à voir des films, à en parler, à changer un peu de ce qu'on leur "impose" en quelque sorte.

Bref, avec l'initiative qu'a pris Arabasta, intitulée "7ell blog" (page facebook ici), il m'a demandé d'écrire quelque chose pour inciter les gens à justement, ouvrir des blogs pour parler de cinéma. Une excellente idée qui a parfaitement sa place dans les deux côtés.

En fin de compte pourquoi pas ? Ouvrir un blog n'a rien de compliqué, c'est même très simple, et sur le blog dédié à l'initiative il y a les étapes à suivre, même pour les débutants, afin de créer un blog sans difficultés. Et même s'il y a des difficultés, la page facebook est là pour ça.

Après ça, il ne reste plus que l'excuse de la paresse ou du manque de volonté. et là encore ce n'est pas quelque chose de difficile à surmonter. Chaque personne peut regarder un film ou deux par semaine, par exemple, et passer 5 minutes ne serait-ce qu'à dire que le film est bon/mauvais pour telle ou telle raison. Petit à petit ça va se développer naturellement.

Et pourquoi limiter ceci au cinéma. Chacun de vous peut parler de ce qu'il a vu dernièrement comme série par exemple, le dernier livre qu'il a lu, la dernière pièce à laquelle il a assisté, le dernier album de musique qu'il écouté, ou même le tout à la fois tiens, pourquoi pas après tout ?

Idiocracy

Idiocracy (Mike Judge, 2006, USA)



Joe Bauers est la définition même de l'expression "américain moyen". C'est pour cette raison en particulier qu'il a été choisi dans un programme d'hibernation militaire top secret. Au lieu de se réveiller une année plus tard, il le fait après 500 ans...

Et à son réveil, il découvre, petit à petit et avec une très grande surprise, que les humains sont devenus extrêmement cons. Le QI général n'a pas cessé de tomber à travers toutes ces années. Les gens sont d'une stupidité phénoménale, ce qui fait de lui, l'homme très, très moyen de son époque, l'homme le plus intelligent sur terre dans 500 ans.
Le niveau intellectuel de la population est totalement absent. Désormais on ne pense plus qu'au sexe et à l'argent. Et surtout le sexe. Là où Joe se déplace il trouve une référence quelque part. Même pour convaincre quelqu'un de faire quelque chose, il faut mentionner le sexe pour le motiver. L'appâter donc, en quelque sorte, exactement comme un animal.

Mais ça ne se limite pas qu'à ça. Des notions de base, comme l'eau qui fait pousser les plantes, sont un concept totalement étranger, et même impossible à comprendre de la part de cette nouvelle génération.
Quant à l'art et à la culture, n'en parlons même pas...

Le message est clair, et à un certain moment Joe Bauers le dit clairement dans le film : lisez des livres, allez à l'école, instruisez-vous ! Sinon le futur ne sera pas aussi brillant qu'on pourrait le penser.
Un message sérieux qui passe sans peine sous le couvert de la comédie. Une comédie qui n'est certes pas à la hauteur de celle d'un The Big Lebowski ou d'un Monty Python, mais qui est là pour faire son boulot très correctement.

Le truc c'est que mal de choses qu'on nous présente comme étant extrêmement débiles dans le futur, et qui constituent la raison d'être même de la population, existent déjà de nos jours, et même en bien pire. L'émission "Ow My Balls!" présentée dans le film par exemple, je la préfererais volontiers à n'importe quel "Reality Show" qu'on passerait à la télé.
Le film "Ass" qui a reçu l'oscar de l'année dans le film, et qui consiste à montrer des fesses en train de péter pendant une heure et demi, est plus intéressant à voir qu'un Twilight, par exemple.

La vision présentée dans Idiocracy est très caricaturale par moments, mais en même temps, et avec la décadence à laquelle on assiste chaque jour, on se dit que finalement, c'est peut-être ça Le futur...

8/10

Wednesday, November 17, 2010

Edge of Darkness

Edge of Darkness (Martin Campbell, 2010, USA/UK)



Thomas Craven, détective dans la police de Boston, assiste au meurtre de sa fille. En menant l'investigation, il découvre des choses de plus en plus louches à propos de sa mort, mais également de sa vie...

Le bon vieux Mel Gibson revient avec un rôle qui lui va à merveille. Ca fait des années que je ne l'ai pas vu dans un rôle pareil (ou jouer devant la caméra tout court), et c'était assez plaisant à voir. L'homme dûr qui n'a peur de personne et qui n'a pas peur de tout perdre afin d'atteindre son but, c'est sûr qu'on en a vu plein. Mais là il faut dire que c'est plutôt bien exécuté.

L'histoire peut sembler compliquée, mais elle ne l'est pas vraiment en fin de compte. Il y a pas mal de clichés et de choses vues et revues. Conspiration, corruption, un sénateur "méchant", des gens prêts à tout pour protéger leurs secrets...
Mais les nombreuses tournures inattendues arrivent à capter notre attention quant au développement des évènements. De plus, le manque d'action, voire même son absence totale, nous évite d'assister à une simple mascarade où un seul homme arrive à défaire toute une armée.

7.5/10

Thursday, November 11, 2010

Breaking News

Breaking news (Johnnie To, 2004, Hong Kong/Chine)



Une équipe de télévision assiste par hasard à l'échec d'une opération policière en pleine rue de Hong Kong. Pour ne pas perdre sa crédibilité aux yeux des citoyens, la police décide de transmettre en direct l'arrestation des criminels.

Le film s'ouvre sur un plan séquence sublime. On y assiste au début du clash entre les policiers et les criminels avec la tension qui monte avec et qui finit par une scène de fusillade extrêmemetn bien exécutée. J'ai quelque reproches à y faire (et qui ne tournent pas autour du nombre des balles qui arrivent à toucher leurs objectifs). Sans ces petits défauts, j'aurais placé cette scène très haut, peut-être au même rang que celle de Heat.

À partir de là le film commence à chuter. L'action devient beaucoup moins intense. Les acteurs ne sont pas tous à la hauteur, et l'histoire prend une tournure pas très intéressante dans son exécution. Ca devient une sorte de guerre médiatique entre la police et les criminels où ces derniers cherchent à faire perdre la crédibilité qu'essaient de regagner les forces l'ordre.

Les réactions des personnages, notamment les bandits, ne semblent pas très naturelles. Trop de sang froid dans des situations où les plus "pros" des criminels ne se comporteraient pas de cette façon. C'est comme si ce qui se passait à l'extérieur du bâtiment où ils se trouvaient ne les concernait pas.

Plus tard dans le film on a droit à un autre plan séquence de haute qualité, avant d'avoir une fin assez médiocre.

Breaking News souffre de quelques problèmes sans lesquels il aurait pu être un véritable chef d'oeuvre, surtout s'il aurait suivi la direction de la scène d'ouverture. Mais malgré ces défauts on se trouve quand même scotché à l'écran en vue de voir ce qui va avoir lieu par la suite.

7.5/10

Wednesday, November 10, 2010

The Happiness of the Katakuris

The Happiness of the Katakuris (Takashi Miike, 2001, Japon)



La famille Katakuri tient une pension dans un endroit proche d'une montagne. Au début il n'y a pas de visiteurs. Mais lorsqu'ils commencent à débarquer, les Katakuris auraient préféré rester sans...

En lisant des choses çà et là sur le film avant de l'avoir vu, je me suis fait une petite idée là-dessus. J'ai pensé à une pension où les propriétaires tuent et mangent leurs visiteurs, ou au pire, où les visiteurs meurent et deviennent des zombies. Mais il n'en est rien. Il y a juste des semblants de film d'horreur sans plus, et chaque quelques minutes on a droit à un "musical" exactement comme je les déteste...

D'ailleurs sans ça le film aurait pu mieux passer. Je déteste énormément les "musicals" et voir pratiquement tout un film constitué de scènes où des acteurs bougent d'une façon débile et chantent des paroles qui le sont encore plus ne fait pas vraiment partie des mes passe-temps préférés. De plus, les acteurs sont nuls (chose que je peux tolérer d'habitude avec Miike) et l'histoire est d'une simplicité exagérée...

Il y a quelques bons moments ici, surtout là où Takashi Miike met en oeuvre son humour particulier, mais globalement c'est vraiment à éviter.

3/10

Tuesday, November 9, 2010

Predators

Predators (Nimród Antal, 2010, USA)



Un groupe de personnes est parachuté dans une jungle qui leur est inconnue. Petit à petit ils commencent à comprendre qu'ils sont en train d'être chassés comme des proies...

D'habitude ces "suites" ne m'intéressent pas. Généralement c'est juste le nom qui est là pour attirer du monde avec une histoire à chier et plein d'autres trucs inutiles. Et puis, avoir Adrien Brody dans le rôle principal dans un film pareil est assez... bizarre. Le rôle ne lui convient pas à première vue, mais en fin de compte il a bien assuré.
Mais les avis n'étaient pas du tout décourageants. Je me suis donc décidé de voir ce que ça pourrait donner.

Et pour aller tout droit, le film est réussi. Pas grand chose à voir avec Predator, mais c'est vachement bien exécuté. L'action est assez présente. Les dialogues pas très nombreux. L'atmosphère globale est attachante, à la fois calme et oppressante. Notre groupe de tueurs est totalement désorienté, perdu. Ils n'ont aucune idée de ce qui les attend. Ils marchent pendant des heures sans rien trouver de concret. Et là où il y a une confrontation on a du beau spectacle en vue.

On a également droit à pas mal d'incohérences mais heureusement que ça ne nuit pas vraiment au film en tout, qui aurait pu être totalement raté.

7.5/10

Monday, November 8, 2010

Inception

Inception (Christopher Nolan, 2010, USA/UK)



Dans un monde où il est possible d'entrer dans le cerveau humain à travers les rêves, un voleur doit essayer d'effectuer un travail considéré impossible par certains, s'il veut regagner sa vie...

Christopher Nolan frappe fort de nouveau. Après The Dark Knight et tout le bruit que dernier a fait, c'était difficile de refaire la même chose. Deux ans plus tard, nous voilà avec Inception, un film qui sonne très The Matrix et qui a fait plus de ravages que The Dark Knight à sa sortie. Mais est-ce que le film mérite autant de louanges ?

Peut-être pas, mais une chose est sûre, on est tellement gâté avec le film qu'on oublie tout ce qui nous entoure en le regardant. L'histoire pourrait paraître un peu compliquée au début. Avec les premières scènes on se sent un peu confus. Les évènements s'enchaînent à toute vitesse et on peut perdre un peu le rythme. Puis viennent les explications. Et ensuite c'est au tour de l'action de prendre la relève. Une action de très bonne qualité avec un suspens qui atteint des sommets énormes et des effets spéciaux à couper le souffle. Les scènes de combat à l'intérieur de l'hôtel où la gravité change continuellement méritent à elles seules qu'on regarde le film. Et même si on a l'habitude avec les "courses contre la montre", les nombreuses tournures auxquelles on a droit ici viennent remettre en question pas mal de choses.

Que dire de plus ? Inception n'est certainement pas parfait, mais c'est un film à ne surtout pas rater !

9/10

Friday, November 5, 2010

Machete

Machete (Robert Rodriguez & Ethan Maniquis, 2010, USA)



Trahi par celui qui l'a embauché pour tuer un sénateur, Machete décide de se venger d'une façon très brutale...

Voilà qu'enfin on a droit au long métrage Machete. À la sortie de Grindhouse, on a eu droit à des petits trailers de films qui ne sortiront pas. Je me rappelle que la bande annonce de Machete était celle qui m'a attirée le plus, et c'était avec une immense joie que j'ai entendu parler d'un projet pour en faire un vrai film il y a quelques années.

Et le film ne déçoit pas. Dès la toute première scène on droit à de la violence non-stop. On commence tout de suite par découvrir le "badass" qu'est Machete. Une vraie brute qui préfère tuer avec sa machète plutôt qu'avec les armes à feu. Peu importe s'il y a un ou plusieurs ennemis en vue, il s'en sort sans peine. Même les blessures n'arrivent pas à le stopper.

Ca sonne assez "over the top", mais c'est ça le but du film, et ça marche très bien. Les exagérations sont partout. L'action est très intense. On sait d'avance comment va finir le film mais on est quand même là scotché devant l'écran.

Pour une fois que je vois Danny Trejo dans un rôle principal, il faut dire qu'il assure. Seul petit bémol, à 66 ans il est un peu vieux pour un rôle pareil. Ca se voit surtout dans les scènes où on le voit courir sans doublure.
La présence de Steven Seagal et de Robert De Niro, entre autres, ne fait qu'enrichir l'expérience.

Machete le film n'est pas vraiment à la hauteur du trailer paru dans Grindhouse, mais pour ceux qui aiment le genre, c'est à ne pas rater.

8/10

Wednesday, November 3, 2010

Death Proof

Death Proof (Quentin Tarantino, 2007, USA)



Stuntman Mike suit des groupes de filles différents dans le but de les tuer à l'aide de sa voiture "death proof"...

Je ne sais pas trop quoi penser de ce film de Tarantino. Ce qui est sûr c'est qu'il est loin derrière tous ses autres titres. L'histoire, en hommage aux vieux films "grindhouse", est très simple, et les dialogues qui ont une forte touche Tarantino ne sont pas intéressants. Et pourtant on ne s'ennuie pas vraiment au bout des deux heures ou presque du film. Seulement voilà, on n'est pas non plus gâté.

L'intéret principal réside dans les scènes de poursuite, ou encore celle du premier "accident". Cette dernière est extrêmement bien présentée. On voit chacune des victimes subir son triste sort à part, avec toute la violence qui va avec. Alors que la scène de la poursuite, qui dure presque vingt minutes, est tellement intense qu'on pourrait zapper tout le film juste pour la revoir.

Mais finalement, la partie "Planet Terror" de Rodriguez de ce grindhouse moderne est nettement plus efficace sur tous les plans.

5/10

Friday, October 29, 2010

La Cité

La Cité (Kim Nguyen, 2010, Canada)



Un docteur profondément affecté par la guerre essaie d'aider les habitants d'une cité colonisée à échapper à la peste.

Difficile à juger comme film. L'intrigue est excellente. Le personnage principal de Max le docteur est attachant. Côté technique, il n'y a pas vraiment de failles. Ca donne l'impression d'être intéressant, et plus on avance, plus on est convaincu que ça l'est vraiment. Mais tôt ou tard on sent qu'il y a quelque chose qui manque. Pas facile de pointer cette chose du doigt, et l'histoire continue à avancer sans peine. Jusqu'à arriver à une fin assez... poétique. Une fin qui essaie d'être touchante mais qui n'y arrive pas...

Mais ce n'est toutefois pas ça le vrai défaut du film. Il s'agit surtout des émotions qu'on veut nous transmettre. Ca passe difficilement. Certains personnages clichés ne font que compliquer la tâche. On sent qu'on est en train de voir un "film", que ce sont juste des acteurs qu'on voit devant nous. Ils ont fait un travail correct pour la plupart, mais ça reste toujours quelque chose de très... froid.
Et d'ailleurs on parlant des acteurs, ce fut une surprise pour certains de trouver Lotfi Abdelli à l'écran. Une mauvaise surprise en fait. D'ailleurs je me demande comment est-ce que quelqu'un comme lui ose critiquer Al Pacino ou Robert De Niro avec un niveau pareil...

Conclusion ? Parfois il ne faut pas forcer les choses à être trop "sérieuses", ça peut finir par gâcher les choses.

5/10

Wednesday, October 27, 2010

Eastern Plays

Eastern Plays (Kamen Kalev, 2009, Bulgarie/Suède)



Itso a quitté sa famille et n'a plus vraiment de contact avec eux, jusqu'au jour où, assistant à l'agression brutale d'une famille turque de la part d'un groupe de néo-nazis, il se fait tabasser à son tour. Parmi les agresseurs se trouve son frère...

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ce film n'est pas la version bulgare de American History X ou de Romper Stomper. L'incident en question est là pour nous montrer à quel point la famille d'Itso fonctionne mal, et en même temps pour lier un peu les personnages du film.

Tous les personnages présentés ont un certain malaise quelque part. Ils ont tous besoin d'une échappatoire, peu importe sa nature, pour pouvoir respirer un peu. Georgi, le jeune frère, fait la connaissance d'un groupe de néo-nazis, et commence à suivre leurs habitudes. Itso est alcoolique, et Isil, la fille turque, semble enfin trouver ce qu'elle cherche chez Itso.

C'est un film qui traite de plein de sujets différents d'une façon simple et efficace. Amour, violence, haine, chômage, manque de communication entre les membres d'une même famille, racisme, dépression... on assiste à tout ça et plus sans pour autant sentir que c'est trop. Peut-être est-ce parce que ces mêmes problèmes existent partout dans le monde, pas seulement en Bulgarie, et qu'ils nous touchent plus ou moins directement. Ou peut-être est-ce parce que la manière de les présenter est tout simplement la bonne...
Peu importe la raison, Eastern Plays est un film à voir.

7.5/10

Poetry

Poetry (Lee Chang-Dong, 2010, Corée du Sud)



Mija a 65 ans. Elle travaille en tant que femme de ménage, et s'occupe seule de son petit fils. À cet âge, elle ne sait plus vraiment que faire de sa vie, jusqu'au jour où elle décide de rejoindre un cours de poésie...

J'étais assez hésitant d'aller voir ce film. Généralement ce n'est pas le style que je cherche dans le cinéma coréen, ou pas le style que je cherche tout court. Une vieille femme qui s'intéresse à la poésie, c'est vraiment l'un de mes derniers soucis.

Et plus le film avance, plus je perds de l'interét. Cette vieille femme extrêmement gentille et naïve m'a assez tapé sur les nerfs avec ses comportements enfantins. Jusqu'à ce qu'arrive le "subplot" de l'adolescente qui s'est suicidée...

Même si ça commençait à accrocher un peu à ce moment là, c'était vraiment très secondaire comme histoire. Une façon de plus de nous montrer comment Mija fait face à un problème de grande taille, et en même temps comment les parents se foutent totalement des autres. Leurs enfants ont commis un crime, et la seule chose à laquelle ils pensent c'est comment sauver leur futur. Peu importe s'il y a des morts, s'ils encouragent leurs enfants à devenir des criminels, l'important c'est de se sauver la face...

Et Mija n'arrive pas à réaliser tout ceci. Elle a enfin trouvé une sorte de raison d'être et elle s'y attache énormément. La poésie lui permet de s'évader. Elle sait maintenant qu'est ce qu'elle doit faire. Elle a un objectif dans sa vie. Sa solitude n'est plus aussi lourde qu'auparavant. Elle est vieille, certes, mais ça ne l'empêche pas de prendre goût à tout ce qui l'entoure.
Sa nature rêveuse prend le dessus. Elle est comme un enfant qui commence à découvrir le monde, mais seulement du bon côté des choses...
Mais tout ça est assez chiant en ce qui me concerne ! Les gens qui vivent dans une bulle ne m'accrochent pas. La poésie qui se "doit" d'être "belle" encore moins, et voir les deux alliés ensemble, dans un film qui dure plus de heures, peut en fin de compte s'avérer être une expérience assez lourde à supporter.

Mais pas tant que ça finalement. Le film est tout de même excellent. Pas du tout de mon genre mais excellent. Et plein de personnes vont y retrouver leur compte, voire même adorer. Il faut juste être dans le bain pour pouvoir l'apprécier à sa juste valeur.

7/10

Tuesday, October 26, 2010

The Blacks

The Blacks (Goran Devic & Zvonimir Juric, 2009, Croatie)



Un cessez-le-feu est déclaré. Un équipe de militaires nommée "The Blacks", qui s'occupe de faire le sale boulot, doit être dissoute. Mais Ivo, le chef de cette équipe, doit sauver trois de ses soldats d'un champ de mines ennemi, et compte se venger à sa façon.

Un film de guerre de l'Europe de l'est est à ne pas rater en ce qui me concerne. Ils ont un côté très naturel et très réaliste qu'on ne trouve pratiquement nulle part ailleurs. Et le programme des Journées Cinématographiques de Carthage semble riche en ce genre de films.

Le film commence par la scène finale, chronologiquement parlant. Un peu similaire à la scène d'ouverture de No Man's Land, je m'y suis tout de suite retrouvé. Une bande de soldats marchant dans un territoire ennemi pendant des heures. Ils sont sur leurs nerfs. Ils ont avec eux un nouveau qui n'est pas trop habitué à tout ceci. Ils commencent à se perdre. Mais toujours pas d'ennemi à l'horizon. Et plus le temps passe, plus ils deviennent nerveux. À un moment ils sont perdus. La tension monte de plus en plus, jusqu'à ce qu'elle atteigne un point de non-retour. L'ennemi qu'ils cherchaient n'était finalement pas aussi loin qu'ils ne le pensaient. L'ennemi c'était eux-mêmes...

Puis le film revient sur les circonstances qui ont aboutit à cette petite expédition. C'est là que ça commence à être un peu lassant. On peut facilement comprendre le but, ou plutôt l'un des buts des réalisateurs. D'un côté, on voit que la guerre n'est pas toujours synonyme de "Tirez ! Couvrez-moi !", de balles qui fusent de partout et de ving-cinq explosion par mètre carré. Ca peut aussi être un exercice mental extrêmement difficile à supporter. Rester des heures sans pouvoir rien faire d'autre qu'attendre d'aller vers une destination très incertaine n'est certainement pas quelque chose de facile à vivre. D'autant que les atrocités commises par ces soldats dans le "garage" pèsent lourd sur leur conscience. Les disputes éclatent très facilement et tout le monde est sur le point d'exploser. Pas difficile de comprendre où tout ceci va mener...

Le film dure à peine 75 minutes, et pourtant on arrive à les sentir par moments. Dommage pourtant, car des films de guerre qui sont en quelque sorte "anti-nationalistes" ne sont pas nombreux ; et l'idée ici, basée sur des faits réels, est excellente à la base, mais ça aurait pu être tellement mieux.

7/10

Tuesday, October 19, 2010

Gozu

Gozu (Takashi Miike, 2003, Japon)



Ozaki et Minami sont deux frères qui travaillent chez un gang de yakuzas. Ce dernier est chargé par son boss de se débarrasser d'Ozaki, qu'il respecte énormémentà parce qu'il commence à délirer. En effectuant cette mission, c'est Minami qui commence à douter de ses capacités mentales...

Ceci est de loin le film le plus bizarre de Takashi Miike que j'ai pu voir. Gozu est très différent de ce qu'on voit d'habitude de la part de Miike, mais il garde toujours sa touche personnelle. De l'humour crade, de la violence, du sexe, des bizarreries à la fois grotesques et hilarantes...

J'ai vu pas mal de monde comparer ce film à ce que fait David Lynch mais je ne suis pas vraiment d'accord avec. Gozu est plus proche d'un Jacob's Ladder que d'un Eraserhead. L'histoire peut être suivie et interprêtée de façon très directe malgré toutes les difficultés qu'on pourrait rencontrer dans ce processus. D'ailleurs les interpretations varient d'une personne à une autre.

On peut tout comprendre avec l'une des premières répliques du film où Ozaki dit "Everything I'm about to tell you is a joke.", chose qui pourrait se confirmer avec la toute dernière scène juste avant le générique.

Ou encore on peut voir ça d'une autre manière. Ceci est une sorte d'aventure dans un monde bizarre. Minami se charge de prendre son frère à Nagoya pour en "disposer". Et c'est en route que les choses commencent à se compliquer. Ozaki sombre de plus en plus dans son délire, mettant son frère dans des situations délicates. Puis il arrive à la fin d'un chemin coupé par une rivière. Est-ce une allusion à la rivière Styx des mythologies grècques ? On ne peut pas trancher là-dessus, mais il est clair que tout le film ressemble à une sorte d'odyssée des temps modernes. L'épreuve de "la question" en témoigne.
Minami continue son voyage vers une contrée, ou même vers un monde lointain, où tout semble normal à première vue. Personne ne se comporte normalement. Tout le monde est en train de délirer et Minami semble être le seul sain d'esprit. Ce qui pousse les autres à lui poser la question : "You're not from Nagoya?" ; être différent, en bien ou en mal, se fait toujours remarquer, peu importe où on se trouve. Ce qui ne facilite en rien la tâche de Minami qui commence à sérieusement douter de ses capacités mentales...

Pour le reste il vaut mieux tout découvrir par soi-même.

8/10

Tuesday, October 12, 2010

Hadewijch

Hadewijch (Bruno Dumont, 2009, France)



Céline, étudiante en théologie, est renvoyée de son couvent à cause de fanatisme extrême.

Voilà que j'arrive enfin à voir le dernier film de Bruno Dumont. Je l'attendais depuis plus d'une année depuis sa sortie, et voilà que j'ai finalement eu la chance de le voir. Une longue attente qui au final s'est revêlée être bien méritée.

Céline est une jeune fille très, très pieuse. Même aux yeux des mères dans le monastère elle sombre dans un excès dangereux. Elles décident donc de la renvoyer afin qu'elle puisse découvrir le monde extérieur et de s'ouvrir un peu à la vie. C'est là qu'on découvre qu'elle est la fille d'un homme très riche qui vit dans un appartement paradisiaque dans l'un des meilleurs quartiers parisiens. Un changement plus que radical par rapport à ce qu'elle vivait dans le couvent, et pourtant ça ne semble pas du tout la toucher, même au contraire. Elle semble éprouver une certaine haine à l'encontre de son père.

Céline n'a aucun ami. Chez elle c'est le vide total avec ses parents tout le temps occupés, et à l'extérieur c'est le vide total à cause de son côté asocial. Mais en ayant aussi peu d'expérience dans "la vie réelle", elle accepte très facilement de faire connaissance avec trois jeunes inconnus qu'elle rencontre dans un café. Les trois sont arabes, et l'un d'eux, Yassine, semble être particulièrement intéressé par elle, mais en fait il n'est intéressé que par quelque chose de bien précis. Il découvre petit à petit qu'elle est assez difficile à comprendre, surtout avec son dévouement à ses croyances. Il est surpris d'apprendre qu'elle veut garder sa virginité au Christ...

Bon au lieu de continuer à faire un résumé du film qui ne va servir à rien, je m'attaque directement aux choses importantes. Hadewijch est probablement le film le plus facile d'accès après La Vie de Jésus du même réalisateur, et en même temps c'est le film le plus rempli de messages, ou un seul message plutôt. Car l'idée est claire depuis le début, l'extrêmisme religieux est mauvais. Ca commence par aliéner l'individu du monde extérieur avant de préparer le terrain à des bêtises plus graves. Et ceci peu importe la religion de base, peu importe la race, peu importe la croyance.

À travers Hadewijch, Dumont continue son exploration de la nature humaine d'une manière toujours assez pessimiste, avec son style particulier où tout semble dénué de sens. Les images (splendides) sont souvent là pour remplacer les paroles. Les dialogues sont, comme on en a l'habitude, peu nombreux, laissant place aux gestes et à la beauté (ou le contraire) des paysages...

La fin pourrait en surprendre plus d'un. C'est facile de s'y perdre et de ne rien comprendre, mais il faut se mettre en tête que tout, même dans la vraie vie, ne va pas en ligne droite, et que parfois il faut revenir en arrière pour espérer comprendre certaines choses.

9/10

Tuesday, October 5, 2010

Jackie Brown

Jackie Brown (Quentin Tarantino, 1997, USA)



Jackie Brown, hôtesse de l'air, se trouve impliquée dans une affaire entre la police et un dangereux dealer d'armes à feu.

C'est certainement le film le moins populaire de Tarantino, et pourtant il n'est pas très loin derrière ses deux premiers chef d'oeuvres Reservoir Dogs et Pulp Fiction. Mais j'avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi. C'est peut-être parce que Jackie Brown n'est pas écrit par Tarantino à la base. De plus, le style non-linéaire auquel il a commencé à nous habituer n'était plus au rendez-vous. La violence est également beaucoup moins brute ici, voire pratiquement absente. L'accent est mis sur le développement des personnages plutôt que sur l'action. J'imagine que tout ça devrait dépayser par mal de monde.

Mais si on oublie tout ça on se trouve devant un film de très haute qualité. L'intrigue accroche rapidement. Les personnages, l'un des points forts du film, nous donnent tous une réelle envie de les suivre et de savoir ce qui va se passer avec eux. Mention très spéciale à De Niro dans le rôle du vieux criminel qui a perdu sa glorie d'antan et qui perd la raison assez facilement. Ses quelques minutes à l'écran, ses quelques paroles et surtout ses gestes et ses réactions font de lui la véritable star du film, sans pour autant oublier les autres.

Chaque personnage pense manipuler les autres. Chacun pense avoir raison et aller dans le bon chemin, mais les rebondissements sont assez nombreux et inattendus. Jackie mène un jeu extrêmement dangereux. D'un côté il y a un criminel dangereux qui ne veut pas risquer de perdre sa fortune, et d'un autre la police qui attend le moindre faux pas de sa part pour l'arrêter. Ce qui fait que le suspens atteint des sommets sans que le film n'avance à grande vitesse. Ce qui en fait l'autre point fort de Jackie Brown.

C'est peut-être un peu difficile de suivre l'histoire à cause des complications du système américain, mais ça n'enlève rien au charme de ce film.

8.5/10

Monday, October 4, 2010

Shutter Island

Shutter Island (Martin Scorsese, 2010, USA)



1954, un marshal américain enquête sur la disparition d'une femme d'un hôpital psychiatrique qui se trouve sur l'île Shutter Island. Petit à petit il va découvrir que les choses ne sont pas aussi simples qu'il ne l'aurait cru...

Malgré le bruit qu'a fait le film, j'avoue que je ne m'y suis pas trop intéressé à sa sortie. Je m'attendais à quelque chose du même niveau que The Departed (que j'aurais pu aimer beaucoup plus si je n'avais pas vu Infernal Affairs avant) et je n'étais donc pas très motivé.
Bon bref, tout ça pour dire que je n'avais pas une grande idée sur ce que raconte le film. J'ai donc découvert l'histoire en le regardant, et c'était tant mieux.

C'est un film qui accroche à partir des toutes premières scènes. Une aura mystérieuse s'installe dès l'arrivée sur l'île (notamment à l'aide de la musique) et on commence très vite à comprendre que quelque chose ne va pas bien. Les dialogues, les comportements des gardes, les réactions du Docteur Cawley etc., tous montrent que "il y a quelque chose". Une attention particulière a été donnée aux détails qui peuvent révèler plein de choses si on assez attentif.

Je tiens à mentionner l'excellente bande originale qui accompagne le film. Avec du Max Richter, du Brian Eno et plein d'autres compositeurs classiques et contemporains, on est très facilement conquis par tant de beauté musicale.

9/10

Tuesday, August 3, 2010

A Serbian Film

A Serbian Film (Srdjan Spasojevic, 2010, Serbie)



Un ex-star du porno serbe est contacté pour un nouveau rôle qui promet d'être différent de tout ce qu'il a déjà fait... très différent...

Un autre film à rajouter dans ma liste des films les plus choquants que j'ai pu voir. Et cette fois il ne s'agit pas uniquement de sexe et de violence extrême sans aucun objectif, bien au contraire. C'est même là l'un des points forts du film, contrairement à des films comme August Underground.

J'ai vu quelques allusions çà et là à propos du film et de ce qu'il implique. Le réalisateur étant, selon ses propres paroles, un très fan des "métaphores", il faut prendre le film comme une sorte de grande métaphore sur la vie des serbes, et par extension de la vie de tous les êtres humains aussi.

Certaines scènes peuvent être à la fois horriblement violentes et marrantes en même temps, mais la plus grande partie du film prend un chemin plutôt sérieux. Rajoutons à cela le côté extrêmement pervers, sombre, glauque, violent... et on comprend très vite pourquoi ce film va en repousser plus d'un.

Il y a une scène par exemple où quelqu'un est, littéralement, baisé depuis sa naissance (et ce n'est pas là la pire des scène qu'on peut voir). Et finalement c'est ce qui arrive à plein de personnes partout dans le monde, pas uniquement en territoires serbes. Il y en a qui sont "baisés" depuis le moment où ils voient le jour jusqu'à leur mort, et même après...

Mais bon mettons tout cela de côté. Chacun pourra interpréter le film à sa façon après l'avoir vu.
Le film en lui même est très bien exécuté. À la façon d'un film d'horreur classique, on a droit à une première partie pas très mouvementée qui sert à nous introduire les personnages principaux et à nous mettre dans le bain. Arrivé à un certain moment, on est transporté dans une vague de perversions sans limites. Là où on se dit que ça y est, ça ne peut plus aller plus loin, on est surpris par une nouvelle scène encore plus extravagante.

La terreur s'installe. Notre héros ne sait plus quoi faire. Les évènements s'enchaînent à grande vitesse. Il est perdu. Il veut tout quitter. Il commence à comprendre ce qui se passe. Il ne peut plus reculer. Il ne peut même plus avancer. Ca ne dépend désormais plus de lui. Ou plutôt la roue tourne malgré lui. Il voit les choses de plus en plus clairement. Il n'a personne pour l'aider. Il est totalement perdu...

8/10

Monday, July 26, 2010

Baise Moi

Baise Moi (Virginie Despentes, 2000, France)



Deux filles se rencontrent et commencent une tournée destructrice de sexe et de violence.

Depuis plusieurs années déjà le cinéma de partout dans le monde ne cesse d'évoluer. Le cinéma français en particulier connait une sorte de mouvement nommé "New French Extremity" où, en gros, les films essaient par tel ou tel moyen de casser les normes, généralement à travers du sexe explicite et non-simulé et/ou de la violence extrême. Baise Moi allie les deux, mais il le fait à un tel point qu'on se poserait des questions...

Est-ce du porno ? Est-ce du cinéma ? Quelle est la différence entre les deux sachant que de plus en plus de films franchissent la ligne entre les deux genres ?
Une chose est sure, Baise Moi c'est du porno, et même du mauvais porno. Ce n'est pas en ayant une histoire un peu tirée par les cheveux, horriblement exécutée, qui n'a pas pour but "d'exciter" et totalement ratée qu'on va dire "non c'est un film profond !". À travers ce film, la réalisatrice voulait, parait-il, dénoncer les injustices que subissent les femmes dans la société. Chose qu'on ne comprend vraiment pas à la vue de ce film.

Est-ce qu'on est supposé sympathiser avec les deux personnages principaux ? Il n'y a absolument rien qui pourrait nous y pousser, pas seulement à cause de leur histoire totalement insensée, mais également à cause des actrices (qui font ou faisaient du porno) qui sont tout bonnement mauvaises.
Dans le film ce sont deux jeunes femmes, l'une faisant du porno, l'autre de la prostitution, qui font tout ce carnage. Une petite rencontre entre les deux a fait d'elles deux psychopathes qui n'hésitent pas à tirer sur tout ce qui bouge. Le problème c'est qu'on ne nous montre pas les raisons qui pourraient pousser quelqu'un de "normal" à devenir un tel criminel. Même le viol au début du film ne semble pas trop affecter l'une d'elles, alors que sa réaction vis-à-vis de son frère est totalement insensée. D'ailleurs le film regorge de situations de ce genre où les réactions sont soit extrêmement exagérées, soit totalement dépourvues de sens.

Ajoutons à cela le très mauvais jeu des acteurs (une femme "morte" par exemple qui bouge ses yeux, ou encore une homme "mort" qui respire), les dialogues horribles (ce n'est pas en mettant des tonnes de gros mots avec un certain accent "violent" que ça va forcément en faire un film plus "violent"; c'est comme écrire en majuscules sur internet : totalement chiant et inutile) et la musique qui s'étale sur pratiquement la moitié du film, et on comprend très vite pourquoi Baise Moi est un échec monumental.
Même la "violence" qui fait parler d'elle dans ce film est affreuse. Les actes violents ne se passent pratiquement jamais devant la caméra, on voit juste la victime en train de tomber avec plein de sang sur le visage.

C'est bien de vouloir pousser les limites dans le cinéma, sauf qu'il ne faut pas en faire un but mais un moyen.

0/10

Friday, July 23, 2010

Masters of Horror: Imprint

Masters of Horror: Imprint (Takashi Miike, 2006, USA/Japon)



Au 19ème siècle, un américain part au Japon afin de retrouver sa bien-aimée. Il va vite être accueilli par une prostituée qui la connaissait, et elle commence à lui raconter des choses...

Masters of Horror est une sorte de série télévisée un peu spéciale. Chaque épisode (totalement indépendant du reste) est réalisé par un réalisateur qui a de l'expérience dans le domaine de l'horreur. Imprint, de Takashi Miike, est mon premier de cette série, et il ne sera vraisemblablement pas le dernier.

On retrouve ici tout ce qu'on est habitué à voir chez Miike. De l'humour noir, du gore, des sujets tabous, de la torture... le tout est mené d'une façon très délicate. Après Visitor Q, voilà que le thème de l'inceste revient chez Takashi Miike. Un autre sujet qui semble lui tenir à coeur est celui de la violence à l'encontre des femmes. Car même si la violence en général fait partie de ses sujets préférés, celle faite à l'égard des femmes demeure toujours plus... percutante. Il y a également une scène de torture très inspirée de son Ichi the Killer. Décidément, Miike adore les aiguilles !

8/10

Thursday, July 22, 2010

Naboer

Naboer (Pål Sletaune, 2005, Norvège/Danemark/Suède)



John vient d'être quitté par sa petite amie. Elle retourne chez lui pour prendre ses affaires. Juste après il commence à voir des choses bizarres avec ses voisines...

Je ne vais pas dire grand chose ici pour ne rien dévoiler, même si on peut tout comprendre ou presque assez tôt dans le film, qui n'est d'ailleurs pas sans rappeller un certain autre film espagnol très connu que j'éviterai de nommer.

Pratiquement tous les évènements se passent à l'intérieur d'un appartement. Un endroit très fermé qui installe très tôt un sentiment de claustrophobie profond chez le spectateur. On se sent pris par l'histoire depuis le tout début. C'est difficile de comprendre ce qui se passe mais les indices s'accumulent et la vérité devient claire.

C'est un film solide qui va droit au but sans perdre de temps. Un univers sombre qui me fait un peu penser aux mondes cauchemardesques d'Edgar Allan Poe...

8/10

Monday, July 19, 2010

10 Minutes

10 Minutes (Ahmed Imamovic, 2002, )



Rome, 1995, un touriste asiatique trouve une pancarte où il est écrit dessus "Vos photos prêtes en 10 minutes". Il entre dans la boutique afin de profiter de cette nouvelle technologie. Pendant ces dix minutes d'attente, on assiste à ce qui se passe à Sarajevo...

Le touriste en question allume une cigarette (peut-être deux parce qu'une seule cigarette ne tient pas 10 minutes). La vie est belle autour de lui. Le soleil, les jolies italiennes, les fleurs... un contraste total avec ce qu'on va voir ailleurs. Un jeune garçon va remplir deux bidons avec de l'essence, pour les besoins de la famille. En route il rencontre ses amis qui jouent avec un ballon, on découvre son quartier ravagé par la guerre, des soldats en alerte cachés derrière des sacs de sable, et un camion qui distribue du pain qui passe. C'est là que quelque chose d'imprévu se passe (ou peut-être est-ce totalement prévu en fin de compte).

La partie "Sarajevo" est filmée en un seul plan-séquence magnifique. On suit le garçon en temps réel et on finit par assister avec lui à l'horreur de la guerre.
Entre temps, le touriste japonais récupère ses photos avec joie. La vie continue, mais pas pour tout le monde...

Un court-métrage magnifique à ne rater sous aucun prétexte !

9/10

2009: Lost Memories

2009: Lost Memories (Lee Si-Myung, 2002, Corée du Sud)



Dans un monde où l'assassinat de Hirobumi Ito a échoué en 1909, l'histoire du monde entier a changé. Le Japon, allié aux Etats Unis pendant la deuxième guerre mondiale, a gagné la guerre, qui s'est terminée avec le lancement de la bombe atomique sur Berlin. La Corée n'est pas un pays indépendant...

J'avais quelques vagues souvenirs de ce film, mais je ne savais pas à quel point il était merdique. Je me rappelait seulement de quelques unes des scènes d'action et de l'histoire en gros, et ça aurait été mieux de laisser les choses ainsi...

L'histoire en elle-même est assez intéressante. Voir comment un seul évènement pourrait changer le monde est toujours intéressant à voir, mais ça s'arrête là. L'exécution est terrible, l'idée part en couilles très rapidement, la masturbation dramatique atteint des sommets, et les scènes d'action sont d'une médiocrité incroyable.

Ce film est tellement rempli de défauts qu'il n'est plus possible de le suivre sans exploser en rires de temps en temps. La première scène d'action par exemple, hautement décevante, nous donne une idée claire à quoi il faut s'attendre (même si je me suis dit que ça pourrait s'améliorer). On y voit des terroristes qui entrent dans un bâtiment où se tient une sorte d'exposition accompagnée d'une fête. Très vite les personnes présentes vont être prises en tant qu'otages, ou du moins c'est ce que veut la logique. Et qu'est ce qu'on voit ? La police, quand elle débarque, elle le fait directement, sans se soucier des otages potentiels qui peuvent être blessés dans l'échange des coups de feu. Les soldats, des deux côtés (oui car même les "terroristes" ont l'air d'être des soldats très bien entrainés, chose qu'on ne comprend pas jusqu'à la fin du film), adorent se jeter devant les balles tirées par leurs ennemis. C'est presque aussi ridicule que dans 300 de Zack Snyder où les méchants tombent par terre sans raison.

Alors si on comprend qu'après tout ça, l'opération ne visait qu'à voler un seul objet, on se demande quel esprit peut être aussi con pour organiser un "cambriolage" aussi raté et aussi mal conçu.

Un peu plus tard dans le film on a droit à une autre scène d'action encore plus ridicule. Une simple voiture qui fonce tout droit dans une dizaine de personnes armées d'armes à feu automatiques, sans qu'il n'y ait des dégâts graves (autres que sur la carrosserie). Mais le ridicule ne s'arrête pas là, on assiste à des bêtises phénoménales que même un enfant de 9 ans ne commettrait pas (une personne qui s'expose en tenant un pistolet les mains tendues peu importe l'endroit). On a également droit au sommet du ridicule, où plusieurs personnes tirent (toujours avec les armes automatiques) en ligne droite sur deux cibles, juste à quelques mètres droit devant elles, sans les toucher.

Puis on a droit à une investigation extrêmement caricaturale qui, même si c'est dans l'intérêt du film qu'elle se passe ainsi, reste tout de même très loin d'être convaincante, notamment du côté de "l'accusé".
Sans parler de l'homme blessé et tâché de sang qui se ballade tranquillement dans les rues d'une grande ville sans que personne ne l'arrête (alors qu'il est recherché par la police).

Ah et j'ai failli oublier quelque chose d'important : il doit toujours y avoir LA balle qui tue (littéralement) de la part d'un personnage important pour en tuer un autre au bon moment, là où des centaines d'autres balles, en ligne droite, ont échoué même à toucher leur cible. Même dans The Matrix on n'a pas eu la chance d'assister à des scènes pareilles
Ce sont les très nombreux ralentis qui semblent donner des pouvoirs d'esquive surhumains à seulement certains personnages. Tant qu'il y a des violons et de la musique triste, on est sûr que notre personne ne va pas être touchée.

Et les soldats qui courent toujours à leur mort sans raison reviennent tout au long des scènes d'action. En ouvrant une porte où derrière se cache une poignée de résistants, la première chose à faire n'est pas d'y entrer comme une brute sans se soucier de rien. Ceci est normalement l'une des leçons de base que n'importe quel policier apprend au début de sa formation, mais les choses ne se passent pas ainsi dans le monde de 2009: Lost Memories...

Ai-je parlé des nombreuses fois où notre "héros" se met à sauver les vies des autres (seulement ceux qui comptent à ses yeux) sous les rafales des tirs ennemis sans qu'il ne soit touché ? Ou encore du temps qu'il met à se rappeler des choses et à pleurer alors que des centaines de balles sont tirées tout droit dans sa position ? Non ? Alors il vaut mieux que je n'en parle pas je crois.

Bon je m'arrête ici, je pense que c'est suffisant.

1/10

Friday, July 16, 2010

Blood Simple

Blood Simple (Ethan & Joel Coen, 1984, USA)



Un homme riche suspecte que sa femme le trompe avec un autre. Il engage un détective privé qui confirme ses soupçons, mais l'avidité de ce dernier et la jalousie du premier vont compliquer les choses...

Le premier film des frères Coen est une véritable claque impressionnante à laquelle je ne m'y attendais pas du tout. L'histoire est désormais quelque chose de classique dans leurs films, et ça ressemble sur pas mal de points à un autre de leurs films phares, Fargo. Il y a ici ce mélange entre "professionnels" du monde du crime (bon à débattre ici) et des gens tout à fait normaux qui commettent des bêtises. Tout au long du film la situation ne s'arrange pas, bien au contraire, ça commence mal et ça finit par empirer. Et on a aussi droit à une petite touche d'humour très noir qui n'enlève rien au sérieux du film.

J'ai fortement aimé l'atmosphère ultra-lourde et pesante qui s'installe dès le début du film. Il y a très peu d'émotions positives, et même lorsqu'un personnage dit "I love you", c'est totalement dépourvu d'émotion. Le manque de dialogues, la musique, l'histoire en tout et son déroulement en font un film des plus mornes que j'ai eu l'occasion de voir.

Tout au long du film on assiste à des actions et à des réactions totalement inattendues. On veut à tout moment deviner ce qui va se passer, sans succès. Chaque personnage agit en fonction de ce qu'il sait, ce qui est dans la plupart des cas faux et très insuffisant. Les bêtises s'enchaînent donc sans répit. Le manque de communication peut réellement causer des désastres dans certains cas...
Et pourtant malgré toutes ces choses inattendues, le film reste incroyablement bien ficelé.

C'est rare de tomber sur un film aussi rare et aussi bon que Blood Simple. Les frères Coen ont commencé avec un pur chef d'oeuvre qui reste pourtant très peu connu comparé à leurs films plus récents.

9.5/10

Wednesday, July 14, 2010

Clash of the Titans

Clash of the Titans (Louis Leterrier, 2010, USA/UK)



Perseus, fils de Zeus, doit protéger Andromeda du terrible Kraken. Un seul moyen se présente à lui pour mener à bien sa mission : la tête de Medusa.

J'étais assez impatient pour voir ce film, étant un grand fan de l'original sorti en 1981. Même si je ne m'attendais pas à grand chose de la part de ce remake, je me suis dit qu'avec les moyens de nos jours, ça devrait quand même donner quelque chose de respectable (même si je trouve toujours les effets spéciaux de l'original excellents). Alors quand j'ai vu qu'il y a une projection du film en 3D, je me suis tout de suite décidé.

Ma déception fut énorme. D'abord la "3D" est quasiment introuvable tout au long du film. Absolument rien à voir avec Avatar par exemple (où on y trouve également le même acteur au rôle principal), et regarder l'écran sans les lunettes 3D était même plus récompensant. Un autre problème lié à la projection est la présentation du film en français doublé...

Puis ma déception s'est aggrandie en découvrant que l'histoire a été radicalement changée. Je ne suis pas un fervent supporteur des remakes copier/coller sur les originaux, mais en changeant des choses dans un remake, il faut au moins faire en sorte que ça soit pour le mieux. Ce qui n'est pas le cas ici.

Déjà dès le début on nous parle de rébellion. Les Dieux qui se rebellent contre les Titans, puis les Hommes qui se rebellent contre les Dieux. Ainsi, toute l'histoire de Perseus et des Hommes est basée sur une haine profonde envers les Dieux (sans pour autant nous expliquer les raisons). Et dès le début on assiste à un combat entre les Dieux et les Hommes. Des soldats détruisent la Statue de Zeus, ce qui le rend furieux au point de leur envoyer des Gargouilles (pas vraiment sûr qu'il s'agit de gargouilles, surtout que ces créatures sont venues de la mer) sous le commandement de Hades. Et hop, la famille adoptive de Perseus succombe, lui donnant ainsi une certaine raison pour détester les Dieux.

Perseus déteste de plus en plus les Dieux, et "ne veut pas leur ressembler". Les Hommes les détestent aussi, et en apprenant que Perseus et le fils d'un Dieu, on peut facilement imaginer leur réaction...
Ce qui ne l'empêche pas de sortir de prison et de convaincre le Roi d'Argos qu'il est capable de tuer le Kraken... lui, le simple pêcheur qui n'a jamais utilisé d'épée et qui rejette son origine "divine". Ce qui ne l'empêche pas plus tard non plus d'apprendre d'un seul coup à manier l'épée mieux qu'un capitaine qui l'accompagne dans sa journée...

La petite bande est donc prête à commencer son voyage, mais sans l'aide de la chouette mécanique Bubo qu'on voit juste pendant quelques secondes ici.

Le voyage est également très différent de celui du film original. Il y a d'abord la rencontre avec Calibos (son histoire est très différente aussi, et son apparence ne ressemble pas vraiment à celle d'un Satyr), puis avec les scorpions géants. Perseus devrait remercier ses compagnons ici, et par la suite les Djinns (qui parlent en arabe littéraire) sortis de nulle part pour "dompter" d'autres scorpions encore plus grands et aider Perseus dans sa quête. Normal, tout ce qui bouge est furieux contre les Dieux...

Arrivés au Temple de Medusa, Perseus et ses compagnons s'apprêtent à la combattre (le chien à deux têtes est absent ici). Là encore, Perseus n'y arrive pas tout seul, c'est seulement à l'aide de ses compagnons qu'il arrive à la décapiter après un combat beaucoup moins intense que celui de l'original. Et il faut dire que, pour une gorgonne condamnée à être horrible d'apparence, Medusa est plutôt belle...

Bon je n'ai pas cité toutes les différences entre les deux films (il y en a vraiment beaucoup), et je n'ai pas non plus parlé des dialogues plutôt ridicules et des acteurs (notamment Sam Worthington qui n'est pas du tout bon dans ce rôle), de certains points contradictoires et illogiques (notamment dans le comportement de Zeus), mais il reste encore quelques points qui m'ont fait rire. Les "dons des Dieux" ici ne sont présents qu'avec l'épée et... Pegasus. Pegasus est même un cheval noir ici. Quant au bouclier "miroir", il n'est pas un "don des Dieux" (les dons que Perseus refuse d'utiliser au début "pour ne pas leur ressembler") mais un simple bouclier fabriqué à partir de la carapace des scorpions. Alors que le casque de l'invisibilité n'est même pas présent...

La seule bonne chose dans ce film ce sont les scènes d'action (qui ont tendance à être plutôt longues). Pour tout le reste ça ne vaut vraiment pas le coup.
Mieux vaut voir l'original qui est assez étouffant comparé à cette version assez "light". Ou si vous êtes vraiment décidés à voir ce remake, évitez de dépenser votre argent en vain à voir la version "3D".

3/10

Friday, July 9, 2010

Tesis

Tesis (Alejandro Amenábar, 1996, Espagne)



Au cours de sa thèse sur la violence audiovisuelle, Angela tombe sur un snuff film. En cherchant un peu plus, elle découvre que la fille tuée dans ce film était une étudiante à la même faculté. Tout porte à croire qu'elle n'est pas la seule victime...

Angela est une fille qui, à travers son dégoût pour la violence qu'on passe tout le temps à la télé, a décidé de mener sa thèse sur cette même violence pour en comprendre certains aspects. Elle finit par tomber sur une cassette vidéo qui contient une scène de torture suivie de l'exécution véridique d'une jeune fille. D'habitude ceci n'est pas quelque chose de rare, mais la différence ici c'est que cette exécution semble être faite uniquement dans le but d'être filmée. Très vite elle va apprendre que c'est ce qu'on appelle un "snuff film", et elle va demander de l'aide à un "connaisseur", un étudiant qui possède une vidéothèque regroupant toutes sortes de films violents ou pornographiques.

À partir de là, Angela va découvrir qu'elle ne peut plus échapper à cette histoire. Un danger imminent la guette...

Pour son premier long métrage Alejandro Amenábar y va fort ! Il nous délivre là un excellent thriller plein de rebondissements et de moments intenses. Le mystère se dévoile petit à petit, et avec lui se dévoilent des vérités qui vont mettre en péril la vie même d'Angela. La paranoïa trouve très vite une place pour bien s'installer chez elle et elle ne sait plus à qui faire confiance. Même dans sa chambre elle ne se sent plus vraiment en sécurité, et les moments de répit se font de plus en plus rares...

À ne pas rater pour ceux qui aiment les films remplis de sensations fortes.

9/10

Monday, June 28, 2010

Sous le Soleil de Satan

Sous le Soleil de Satan (Maurice Pialat, 1987, France)



Un jeune prêtre fervent dans son admiration de Dieu va être tenté par Satan. Son supérieur commence à suspecter que son élève est soit un fou, soit un saint...

Film très difficile d'accès pour ses dialogues compliqués qui englobent une sorte d'histoire assez simple dans sa forme. C'est à la fois le point fort et le point faible du film. Les diaogues sont tellement importants et tellement intéressant que ça devient difficile de tout suivre et de tout comprendre. Si on ajoute à cela la présentation assez 'théâtrale' de l'ensemble du film (avec le peu de personnages présents, les scènes qui sont souvent 'statiques', les dialogues etc.) on comprend très vite que ça ne va pas plaire à tout le monde.
N'empêche que ça laisse une très forte impression à la fin. Certaines scènes sont mémorables et merveilleusement exécutées.

8/10

Saturday, June 26, 2010

Visitor Q

Visitor Q (Takashi Miike, 2001, Japon)



Un père de famille qui travaille en tant que reporter de télé décide de tourner un documentaire à propos de la violence et du sexe parmi les jeunes, en prenant les membres de sa propre famille comme exemples.

"Have you ever done it with your dad?", c'est avec ça que s'ouvre le film, avec une scène prolongée d'inceste entre père et fille, désormais prostituée. En rentrant chez lui, le père se fait agresser par un inconnu. Il se fait agresser de nouveau par ce même inconnu, qu'il finit par ramener chez lui.

Entre temps, son fils, à la maison, s'amuse à décharger sa haine et sa frustration sur sa mère. Ses camarades de l'école l'intimident et l'harcèlent à longueur de journée, et même la nuit lorsqu'il est chez lui. Impuissant face à eux, et incapable d'agir, il se met à frapper sa mère pour la plus ridicule des raisons. Tout ça sous les yeux silencieux du père et du nouveau visiteur qui lui demande de faire comme s'il n'était pas là.

La mère trouve dans la drogue et la prostitution une sorte de refuge à cet enfer quotidien qu'elle vit. Mais ce n'est pas assez. C'est l'inconnu qui va lui donner, en quelque sorte, un moyen pour s'échapper de la réalité ou encore mieux, de retrouver le bonheur qu'elle na jamais connu depuis son mariage.

De son côté, le père cherche lui aussi une autre forme de bonheur. Il filme son propre fils en train de se faire agresser, commet des choses horribles (la nécrophilie n'étant pas la pire de ces choses), tout ça avec l'assistance du visiteur inconnu...

Dans la liste des "films les plus choquants", Visitor Q mérite très bien une place bien haute. Il est dégoûtant, violent, terrifiant, repoussant mais tout en étant extrêmement marrant ! Quelque chose que seul Takashi Miike semble pouvoir atteindre. Et mis à part tout ça, il y a bien un message derrière toutes ces horreurs, chose qui met ce film en dehors des films comme August Underground. Chaque scène ici a une interprétation particulière, même si cela n'est pas du tout évident.

L'une des phrases clé du film c'est lorsque le père se met à crier "How am I supposed to feel?" lorsque sa maison est 'assiégée'. C'est exactement le cas du spectateur pendant tout le film. C'est difficile de savoir s'il faut rire de l'absurdité des situations présentées, s'il faut pleurer parce que de telles choses existent partout dans le monde, ou s'il faut tourner les yeux face à tant de choses dégueulasses à l'écran...

9/10

Friday, June 25, 2010

Bad Biology

Bad Biology (Frank Henenlotter, 2008, USA)



Une fille qui a 7 clitoris cherche tout le temps un moyen pour calmer ses envies sexuelles hautement prononcées. Parallèlement, un garçon au pénis déformé cherche un moyen pour le calmer.

Peut-on trouver une idée plus... débile ? Et pourtant ça marche très bien ! On comprend tout avec les premières paroles de Jennifer, la fille en question : "I was born with seven clits.". Ca promet déjà deux choses : plein de sexe, et plein de comédie. Et effectivement ça n'en manque pas. Jennifer ne peut pas se retenir face a ses envies sexuelles, et elle part très souvent à la recherche d'une proie avec qui baiser.
Mis à part cette 'déformation', elle a également le malheur (ou plutôt le bonheur) d'avoir des enfants en l'espace de deux heures. À chaque fois qu'elle baise avec quelqu'un, elle le tue et donne naissance à un bébé mutant en l'espace de quelques heures.

De son côté, Batz, le garçon au pénis déformé, cherche sans succès un moyen pour résoudre son problème. Un problème très spécial : son pénis, après plusieurs expérimentations de la part de son 'propriétaire', s'est transformé en une sorte de monstre qui réfléchit. Ses réflexions ne portent que sur une seule chose : les vagins ! Et il faut dire que ses choix en matière de filles sont assez judicieux.

Et voilà qu'après que tout le monde a déjà vu Idle Hand (La Main qui Tue en français), on a droit à "Idle Penis" (je vous laisse réfléchir à propos de la traduction). Les acteurs sont nuls, l'idée de base n'est pas révolutionnaire, la fin est assez ridicule, et malgré tout ça on ne s'ennuie pas vraiment.

7/10

Running on Karma

Running on Karma (Johnnie To & Wong Ka-Fai, 2003, Hong Kong/Chine)



Un ex-moine devenu bodybuilder a la faculté de voir le karma des gens. Il se trouve impliqué dans la vie d'une jeune agent de la police qui risque de perdre sa vie bientôt...

Johnnie To derrière la caméra, Anday Lau dans un rôle très spécial... ça promet d'être très divertissant. Si on sait alors qu'il s'agit d'un ex-moine qui fait du strip-tease, avec des muscles à rendre jaloux Arnold Schwarzenegger pendant ses beaux jours, on se dit qu'on va s'amuser comme des fous.

Mais pas tant que ça en fin de compte. Même si l'action est omni-présente pendant la première partie du film, on se sent un peu perdu. Les évènements s'enchaînent à grande vitesse, les dialogues se font rares, et les personnages sont tous très bizarres. On ne nous donne pas vraiment l'occasion de nous expliquer telle ou telle chose, et on n'a pas non plus le temps pour tout comprendre.

La deuxième partie du film baisse énormément le rythme et on commence à comprendre certaines choses. Mais en même temps ça devient de moins en moins intéressant, et à partir d'un certain moment ça devient de plus en plus confus. Le "combat final" auquel tout le monde s'attendrait n'est pas du tout intéressant, et ne dure que très peu de temps.

L'idée de base était bonne, mais l'exécution pas tant que ça. Plein de choses parachutées n'importe comment font de ce film juste quelque chose de "regardable" mais sans plus. Dommage.

6/10

Monday, June 7, 2010

Voice of a Murderer

Voice of a Murderer (Park Jin-Pyo, 2007, Corée du Sud)



Un enfant est kidnappé. Pendant les 44 jours qui suivent, ses parents reçoivent dans les 87 appels de la part du kidnappeur, pour leur donner des instructions à propos de la rançon. Le père devient de plus en plus désespéré...
Basé sur des faits réels.

Encore un film qui pointe du doigt l'incompétence de la police coréenne. Et non le réalisateur ne s'appelle pas Bong Joon-Ho.

Un film de "kidnapping" intense sans pour autant avoir des superhéros, de violence ou de scènes d'action, est-ce possible ? Avec Voice of a Murderer la réponse est "oui" ! L'incompétence des policiers coréens a permis au kidnappeur de bien jouer avec le père de l'enfant, et indirectement avec la police elle même.

Les parents sont assez aisés, et l'argent demandé par le kidnappeur ne leur pose pas réellement problème. Ils se précipitent donc à tout faire comme le dicte le kidnappeur, mais ce dernier trouve toujours un moyen pur rallonger l'opération encore plus longtemps. Les parents n'en peuvent plus et sont à bout de leurs nerfs, surtout que la police est incapable de faire quelque chose de positif. Et le jeu continue pendant un bon bout de temps...

Le film aurait dû s'appeler "Voice of a Kidnapper" ou quelque chose de ce genre, pour des raisons que je ne citerai pas. Mais sinon il est plutôt réussi. Ca change des films de kidnapping habituels mais sans réellement apporter quelque chose de révolutionnaire.
C'était toutefois ingénieux de mettre l'enregistrement audio du 'vrai' kidnappeur à la fin du film...

8/10

Saturday, June 5, 2010

Dikkenek

Dikkenek (Olivier Van Hoofstadt, 2006, Belgique/France)



Plusieurs histoires s'entremêlent dans une petite ville belge. Stef, un grand timide, cherche la femme de sa vie à l'aide de son ami Jean-Claude. Claudy, photographe "semi-professionnel" comme il se dit, tombe amoureux de Natacha, une jeune fille qui pose nue pour lui. L'amie de Natacha, Nadine, n'est pas à l'aise dans sa vie conjugale.

Le film peut être un peu tiré par les cheveux avec toutes ces mini-histoires liées entre elles avec tel ou tel personnage. C'est un peu difficile de suivre son déroulement, surtout qu'il n'y a pas vraiment "un" chemin à suivre mais plusieurs. Mais à vrai dire on ne s'en lasse pas du tout. C'est une bonne dose de comédie de haute qualité qui nous attend là, avec des personnages aussi fous les uns que les autres. Les dialogues sont hilarants et s'éloignent pour la plupart du temps des clichés qu'on trouve dans les comédies.

J'avoue que je n'ai regardé ce film qu'à cause de la présence de Mélanie Laurent. Ma surprise fut donc grande quand j'ai découvert qu'il est vraiment bon. J'ai également lu quelque part que Dikkenek devrait plaire à ceux qui ont aimé C'est Arrivé Près de Chez Vous. Même si ce sont deux films totalement différents, et même si l'humour très noir de Poelvoorde n'est pas présent ici, il faut dire que des points en commun existent.

8/10

Wednesday, June 2, 2010

De Battre Mon Coeur s'est Arrêté

De Battre Mon Coeur s'est Arrêté (Jacques Audiard, 2005, France)



Thomas travaille dans l'immobilier. Avec ce travail où il est obligé de chasser les SDFs avec des battes de baseball, et la collecte des dettes pour son père, il trouve rarement le temps pour se reposer. Sa vieille passion pour le piano ressurgit, et elle semble être le seul échappatoire au monde très violent dans lequel il vit...

Après avoir regardé Un Prophète de Jacques Audiard, j'ai décidé de découvrir le reste de ses films. De Battre Mon Coeur s'est Arrêté est donc le dernier sur la liste, et j'ai découvert que c'était un remake de Fingers, que j'ai décidé de regarder avant pour mieux juger le remake. Ca m'a quand même assez surpris. D'habitude ce sont les films "étrangers" qui sont repris par les américains.

Ici c'est Romain Duris qui prend le rôle principal. Même s'il lui va à merveille ici (son personnage est de nature plus impulsive), Harvey Keitel reste tout de même mieux dans le rôle original. La relation entre le père et le fils ici n'est pas au mieux de se forme, contrairement à celle dans Fingers où on sent une réelle complicité entre les deux. Ceci va faire une sorte de donner au film une fin beaucoup moins noire, malheureusement.

Mais en tout, le côté "moderne" de ce remake m'attire plus que l'original. C'est ce côté impuslif chez les jeunes dans les films français que j'aime beaucoup qui fait en sorte que j'ai apprécié De Battre Mon Coeur s'est Arrêté un peu plus que Fingers.

8/10

Thursday, May 27, 2010

Fingers

Fingers (James Toback, 1978, USA)



Jimmy mène une vie troublée où il veut quitter ses vieilles habitudes de collecteur de dettes au profil de son père pour mieux s'occuper de sa passion du piano que lui a transmis sa mère.

Jimmy Fingers est un personnages très instable. Mis à part sa grande passion pour le piano, il adore également écouter de la musique partout en se balladant avec un radio-cassette. Ajoutons à cela sa passion pour le sexe et son tempérament assez violent et on se retrouve face à un personnage très complexe.

Il faut dire que la difficulté de cerner le personnage de Jimmy n'est que le fruit de son entourage, ainsi que des personnes qu'il rencontre un peu partout dans la rue. Les rues qui sont d'ailleurs toujours très sales, chose qui ne fait que témoigner du niveau de vie auquel est confronté Jimmy.

Sa situation familiale est encore plus compliquée. Sa mère est une handicapée mentale qui vit dans une sorte d'asile, alors que son père, un vieux mafieux qui n'a plus de personnel sous la main, se trouve confronté à plein de problèmes. L'aide de son fils devient indispensable. Et Jimmy semble tout de même bien apprécier ces petits boulots qui peuvent parfois être assez périlleux...

Mais tout ceci n'est pas aussi accrochant qu'on pourrait le croire. Pendant une bonne partie du film, on ne trouve pas un but bien tracé. On se met à se demander qu'est ce que telle ou telle personne a à voir avec l'histoire en sa totalité, et finalement on comprend qu'une bonne partie de ces personnes ne sont là que pour nous montrer en plus de détails comment Jimmy agit dans certaines circonstances. Et finalement, tout ça n'aura que des mauvaises répercussions sur sa vie...

7/10

Friday, May 14, 2010

Sherlock Holmes

Sherlock Holmes (Guy Ritchie, USA/Allemagne, 2009)



Sherlock Holmes et son fidèle ami le Docteur Watson sont confrontés à un ennemi de taille, Lord Blackwood, qui projette de contrôler l'Angleterre, et même le monde, à sa façon.

Etant un grand fan de la série d'Arthur Conan Doyle, j'étais content d'entendre parler d'une adaptation des aventures de ce personnage si célèbre. Mais la vue de la bande annonce avant la sortie du film m'a en quelque sorte repoussé. J'ai pu en déduire qu'il s'agit en fait d'un film d'action, et je n'ai reconnu aucune des nouvelles à travers la bande annonce.

Finalement en regardant le film, je me demande qu'est ce qui les a poussés à le nommer "Sherlock Holmes" ? Car Mis à part les deux personnages principaux (juste leurs noms en fait) et les quelques répliques tirées des livres, il n'y a absolument rien d'autre qui pourrait nous faire croire qu'il s'agit d'une aventure signée "Sherlock Holmes".

Sherlock Holmes ici n'est plus le détective calme et réfléchissant. Il est devenu une sorte de personnage loufoque qui mène une vie bizarre. Il sait très bien se battre et ne semble pas très sociable comme personne, vu sa nature exagérément bizarre.
Quant au Docteur Watson, c'est un ancien militaire qui utilise lui aussi ses poings là où c'est nécessaire. Son aide est donc toujours précieuse, surtout là où son ami est en surnombre (chose qui se passe assez souvent).

Le "méchant" de l'histoire ici est une sorte de sorcier qui veut dominer le monde à sa façon. Les adorateurs de la théorie du complot, de cette nouvelle mode du "Nouvel Ordre Mondial", des illuminatis et du satanisme vont certainement se réjouir à la vue de toutes ces choses mélangées. Il ne manquerait plus que d'y coller le sionisme et ça serait le cocktail parfait.
Bref, la mission de Sherlock Holmes se limite à trouver ce "méchant" et à l'arrêter avant le temps que ce dernier à prévu pour faire ce qu'il compte faire.

On le comprend tout de suite, l'histoire globalement est assez basique. Il y a d'autres personnages intermédiaires qui compliquent les choses, d'autres qui jouent un double-jeu, des gentils etc., l'action est assez présente et elle est bien foutue. Les dialogues sont bons, les effets réussis, mais ça manque cruellement de profondeur...

Tout ça n'a rien à voir avec le "vrai" monde de Sherlock Holmes. La réflexion ici est surtout limitée aux observations sur place de certains petits détails de la part de Holmes, pour laisser la place à plus d'action. Et les scènes d'action, même si elles sont réussies, restent quand même assez enfantines avec un certain penchant vers la comédie, le manque de violence et la nature même des combats.

Finalement je suis assez déçu du film. Ce n'est pas du tout à cela que je m'attendais. Ca aurait pu mieux passer avec un nom différent... je me rappelle avoir vu, il y a longtemps, une adaptation de The Hound of the Baskervilles. Je ne sais plus quelle version (celle de 1959 je crois), mais elle était très fidèle au livre original. Juste pour dire que c'est possible de faire un bonne adaptation sans avoir recours à tous ces changements...

La fin laisse présager une suite. Une suite qui s'annonce plus intéressante avec ce qui semble être la présence du Professeur Moriarty dans le rôle de l'ennemi principal...

6.5/10

Thursday, May 13, 2010

Sur Mes Lèvres

Sur Mes Lèvres (Jacques Audiard, France, 2001)



Carla est presque sourde. Cet handicap lui pose quelques problèmes dans sa vie de tous les jours, mais il lui procure un avantage qui pourrait être très précieux : la capacité de lire sur les lèvres. Elle rencontre un ex-prisonnier qui va changer sa vie...

La vie de Carla est des plus normales, avec tout ce que cela implique. Sa vie se résume essentiellement à : aller au travail, rentrer se coucher, et occasionnellement offrir des services à son amie qui n'hésite pas à l'exploiter lorsqu'elle en a besoin. Si on ajoute à cela son léger handicap qui a fait d'elle une personne assez récluse de la société, on comprend très vite l'énorme vide qu'elle ressent dans sa vie. La vue de son amie et de comment elle mène la sienne n'arrange pas les choses.

C'est avec la venue de Paul en tant que stagiaire pour l'aider dans son travail que ça commence à changer. Pour ce qui semblerait être la première fois de sa vie, elle va se sentir attirée par quelqu'un. Mais Paul n'est pas vraiment le genre de personnes avec lesquelles on peut facilement s'attacher. Non seulement il est très instable, mais en plus son passé de voyou va très vite le rattrapper, chose à laquelle Carla n'est pas du tout habituée...

Le film prend peut-être trop de temps à montrer en détails le développement de la relation entre les deux personnages (si on peut appeler ça une "relation"). C'est loin d'être une romance, malgré l'existence d'une attirance plus ou moins réciproque. Et même si on admet que c'en est une, elle n'est jamais trop directe, et c'est peut-être ça qui fait en sorte que le film sort un peu des clichés du genre.

Au moment où on commencerait à perdre un peu l'intérêt en suivant cette histoire qui ne semble aller nulle part, tout change d'un coup avec le dernier quart du film. La barre est levée très haut. Ca repart de plus belle jusqu'à tout nous faire oublier. On n'a plus qu'une seule chose en tête : voir comment est-ce que nos deux héros vont s'en sortir ou, au pire des cas, comment tout ça va finir...

8/10

Tuesday, May 11, 2010

Un Héros Très Discret

Un Héros Très Discret (Jacques Audiard, France, 1996)



Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, Albert Dehousse découvre que son père n'était pas un héro et que sa mère est une collaboratrice. Il décide alors de devenir un héros à sa façon.

Depuis tout jeune Albert avait de l'imagination. Il aimait beaucoup lire et observer, et il adorait également incarner les personnages des histoires qu'il lisait. Il menait sa vie tranquillement, loin de la guerre qui était pourtant tout autour de lui. Devenu grand, il commence à saisir plein de nouvelles choses, et commence par la même occasion à découvrir la vraie vie en dehors du protectionnisme et des mensonges de sa mère.

On peut résumer l'idée globale du film à la phrase que dit Albert au début :
"Je ne sais plus qui a dit que les vies les plus belles étaient celles qu'on invente. Je crois que c'est moi."

C'est l'histoire d'un homme qui, a défaut de trouver une opportunité pour se présenter aux autres en tant que héros, décide de se faire lui-même cette image. On peut de ce fait comparer ce film à un film "d'arnaques" ordinaire, mais les différences, en faveur d'Un Héros Très Discret, sont vastes. Albert n'a aucun talent particulier, si ce n'est cette imagination dont il dispose depuis tout petit. Ajoutons à cela un esprit plutôt vif qui ne laisse pas passer les détails, et on se retrouve avec une sorte de génie qui n'a rien de spécial.

Mathieux Kassovitz a brillé dans le rôle principal, et avec des noms comme Albert Dupontel, Philippe Nahon ou encore Jean-Louis Trintignant, c'est sûr que quelque chose d'exceptionnel nous attend.

8/10

Tell Me Something

Tell Me Something (aka La Sixième Victime) (Chang Yoon-Hyun, Corée du Sud, 1999)



Des parties démembrées de plusieurs corps différents sont retrouvées par la police de Séoul. Le tueur les laisse toujours dans des endroits publics,

À la vue de la première scène, on se dit que ça va être un film de "détectives" pas comme les autres, mais qui n'est pas sans rappeler Se7en. Un tueur en série qui ne tue pas ses victimes comme le veut la norme (si les tueurs ont des normes), qui planifie très bien ses actions et qui les exécute d'une façon délibérément horrible et minutieuse, ça promet. Si on ajoute à cela les effets incroyablements réussis lors du "découpage" des corps, on s'attendrait à un véritable petit joyau.

Mais après les premières découvertes des cadavres (ou ce qui en reste), le rythme est cruellement ralenti, et le film penche vers un style plus standard. Plus on s'approfondie dans l'histoire, plus on a tendance à s'ennuyer. Le milieux du film veut jouer sur les émotions tout en avançant lentement. L'histoire est certes compliquée, mais elle n'est pas trop accrochante. Je m'attendais à quelque chose de plus... "profond" que ce qui semblerait être un simple truc de vengeance personnelle. Mais vers la fin du film, et à l'approche de l'inévitable tournure ou "twist" que tout film de ce genre se doit d'inclure, on commence à y voir plus clair. Et en fin de compte, tout ce qu'on a vu n'était pas du tout aussi simple qu'on pourrait le croire, et le tueur en question s'avère être quelqu'un de vraiment futé. Plus futé qu'on n'aurait pu le croire.

Les similarités avec Se7en ne se limitent pas qu'au début. La pluie qui tombe pendant une bonne partie du film, les appartements sales et usés, et même une partie au milieu du film où le tueur blesse le commissaire qui mène l'enquête et où il a la chance de le tuer mais refuse de le faire font directement penser au chef d'oeuvre de Fincher. Mais ce n'est toutefois pas aussi consistant, même si ça pousse à réfléchir sur plein de choses avec la fin (qui est assez différente de ce qu'on voit d'habitude).

Ca aurait pu être beaucoup mieux s'il n'était pas aussi long et aussi lent, car il y a vraiment de quoi devoir revisionner le film une deuxième fois pour espérer saisir toute l'histoire.

7.5/10

Thursday, May 6, 2010

The Devil Rides Out

The Devil Rides Out (Terence Fisher, UK, 1968)



Le Duc de Richeleau et son ami Rex rendent une visite improvisée à leur jeune ami Simon, et découvrent petit à petit qu'il est impliqué dans une culte d'adorateurs de Satan. Le bâpteme de Simon étant très proche, le Duc doit intervenir rapidement...

J'ai beaucoup entendu parler de la fameuse société de production "Hammer Film Productions", et ceci doit être le premier film de leur part que je regarde pour de vrai. Je ne m'attendais pas à grand chose de la part de The Devil Rides Out, et en même temps je m'attendais à quelque chose dans la même lignée que Rosemary's Baby. Finalement, c'était loin de tout ça.

Ca ne perd pas une seule seconde pour bien démarrer. La visite du Duc et de son ami prend place dès les premières minutes, et il commence tout de suite à suspecter que quelque chose ne va pas bien. Simon, leur hôte, veut les voir partir, mais le Duc insiste. Il finit par savoir ce qui se trame à travers cette fête bizarre, et commence dès lors à prendre des mesures drastiques.

Et c'est à partir de là que les évènements s'enchaînent sans répit, procurant au film une intensité extrême où le spectateur n'a plus d'autre choix que d'anticiper ce qui va se passer par la suite. Le Duc sait vraiment ce qu'il faut faire ou ne pas faire. On penserait tout de suite à une sorte d'Abraham Van Helsing spécialisé dans le combat du Diable. Ses connaissances dans les arts sombres de la magie noire vont être d'une extrême utilité, et sans lui tout serait perdu...

Si l'on met de côté les scènes de bagarres plutôt ridicules, on est très satisfait par ce film.

8.5/10