Wednesday, December 15, 2010

Mysterious Skin

Mysterious Skin (Gregg Araki, 2004, USA/Pays-bas)



Neil, jeune adolescent homosexuel, gagne sa vie en se prostituant. Parallèlement, un autre adolescent obsédé par les aliens cherche à le trouver pour mieux comprendre certains évènements de son enfance.

J'ai rarement vu de films aussi crus sur les abus sexuels sur les enfants, et de tout ce que cela engendre par la suite. C'est pour cela que je ne vais pas trop en parler. Certaines scènes sont extrêmement choquantes, sans pour autant être explicites. Toute l'histoire l'est en fait. Elle est sinistre, déprimante, dévastatrice même. Son aboutissement avec du Sigur Rós dans le fond renforce davantage ces sentiments.
La présence de jeunes garçons dans la première partie du film n'a pas pour effet d'atténuer tout ceci, bien au contraire. On aurait pensé que ça ne pourrait pas être facile de transmettre ces choses à l'écran, et pourtant le réalisateur a réussi son coup...

8/10

Sunday, December 12, 2010

Breaking the Waves

Breaking the Waves (Lars von Trier, 1996, Danemark/Suède/Norvège/Espagne/France)



Bess et Jan viennent de se marier. Bess vit dans un petit village extrêmement attaché à la religion. Son mariage constitue une échappatoire, en quelque sorte. Mais la nature du travail de Jan fait en sorte qu'il doit s'absenter pendant dix jours de suite, chose pas du tout facile à supporter pour Bess. Elle prie Dieu pour le faire revenir. Son voeu est exaucé, mais pas comme elle l'aurait espéré...

On pourrait penser que le Dieu avec lequel communique Bess est un sadique qui aime voir ses pauvres créatures souffrir. À la façon de Wishmaster, lorsque Bess le supplie de faire quelque chose, ce n'est pas exactement de la meilleure des façons que ça se passe.
Mais en y voyant de plus près, on se rend compte que le tout n'est qu'une sorte de métaphore sur la vie du Christ. Je ne dirai rien de plus pour ne pas dévoiler certains moments clés du film.

Ca ne manque pourtant pas de critique envers la religion, et plus précisément du fanatisme religieux présenté dans ce petit village écossais.
Bess est quelqu'un de très naïf. Un enfant dans le corps d'un adulte, à la limite, et certains évènements dans sa vie ont fait en sorte de la rendre aux bords de la folie. L'oppression religieuse que tient l'église locale l'affecte énormément. Même au sein de sa famille les choses ne vont pas bien, ce qui ne l'aide pas du tout dans son état.

D'habitude ce genre de personnage extrêmement naïf ne m'attire pas, mais je ne sais pas ce qui est différent ici. Peut-être est-ce dû à la prestation formidable d'Emily Watson. Peut-être est-ce dû à la manière de filmer et de présenter l'histoire d'une manière très "authentique". Peu importe, le résutlat est excellent. Ce n'est pas un mélodrame poussé jusqu'au ridicule comme dans Dancer in the Dark, mais en même temps ça ne me touche pas tant que ça. De plus, certains éléments, dont notamment la fin, m'ont légèrement déçu.

8/10

Thursday, December 9, 2010

Mr. Nobody

Mr. Nobody (Jaco Van Dormael, 2009, Canada/Belgique/France/Allemagne)



Nemo Nobody, a 118 ans, est le dernier homme mortel sur terre. Il raconte sa vie à un journaliste, avec les différentes voies qu'elle aurait pu prendre afin de savoir s'il a bien vécu ou pas.

L'éternelle quête du bonheur... C'est quelque chose que tout le monde cherche à accomplir dans sa vie, et ce n'est donc pas étonnant de voir un autre film en parler.
Et là, on peut résumer toute l'idée du film à une seule réplique de Nobody. Que doit-on faire pour se sentir heureux à la fin de sa vie ? Est-ce que nos choix sont les bons ? Comment le savoir ? Et si jamais c'est trop tard pour, soit le savoir, soit réparer ce qu'il reste à réparer ?
Ce sont des questions qui passent par la tête de notre protagoniste tout au long de son récit, et on a la chance de voir ce que cela pourrait entrainer.

Les premières trente minutes peuvent être assez chiantes. On ne comprend pas trop qu'est ce qui se passe, on ne sait pas où est-ce que ça va nous mener, et on a l'impression qu'on est face à une comédie sans queue ni tête. On nous parle de choses qui sont, finalement, insignifiantes ou insensées. C'est seulement par la suite que ça commence à avoir du sens.

Et là ça devient une sorte de mélange entre The Butterfly Effect et Los Amantes del Circulo Polar. Les ressemblances avec ce dernier ne se limitent pas seulement à la nature de la relation entre Nemo et Anna, mais ça va encore plus loin, même jusqu'au point de mettre des répliques et des situations très similaires.

Une autre chose qui m'a interpellé, en y repensant un peu, est le fait que le "bonheur" que cherche Nobody n'est autre que le bonheur sentimental. Est-ce que la vie, ou sa vie, ne connaît le bonheur qu'à travers une fille qu'il aurait connu étant un adolescent ?
C'est sûr, on nous montre une autre alternative, celle du succès financier où il s'est fixé un objectif qu'il est parvenu à atteindre plus tard, mais en même temps, il n'est pas du tout heureux de sa situation. Pourquoi ? À cause de sa femme qu'il a choisi au hasard, qu'il n'aime pas.
Et les autres exemples tournent autour du même thème, mais il vaut mieux que je n'en parle pas.

Je n'ai pratiquement parlé que de ce qui ne m'a pas plu dans le film, et pourtant j'ai bien aimé en fin de compte. Il y aura certainement des moments où n'importe quel spectateur pourrait se sentir proche du personnage principal. Des moments qui pourront lui rappeler sa propre vie, des expériences personnelles... et c'est peut-être justement à cause de ça que je n'ai pas vraiment senti d'attachement à Nobody. Mon avis aurait peut-être changé dans d'autres circonstances, ou encore dans la mesure où le film aurait été un peu moins léger qu'il ne l'est actuellement...

7.5/10

Monday, December 6, 2010

Masters of Horror: The Black Cat

Masters of Horror: The Black Cat (Stuart Gordon, 2007, USA/Canada)



Edgar Allan Poe fait face à plusieurs problèmes : manque d'argent, alcoolisme, femme malade et un chat noir qu'il commence à haïr...

Mon deuxième film de la série "Masters of Horror" est une adaption du fameux récit cauchemardesque d'Edgar Allan Poe. Et pour une adaption d'un chef d'oeuvre pareil, le film est plutôt réussi.

Les différences avec le récit original existent, mais c'est surtout pour pouvoir faire en sorte que ce film puisse durer un peu, car autrement ça prendrait peut-être seulement un quart d'heure à l'écran. Ici le personnage principal est Poe lui-même, et même plus, le film allie les véritables problèmes qu'a vécu Poe dans sa vraie vie à ceux de son personnage de The Black Cat. Le résultat est plus un film dramatique qu'un film d'horreur, contrairement à l'original, mais c'est tout de même une réussite.
La scène de "l'incident" avec le chat est quand même beaucoup moins efficace à l'écran qu'à travers les paroles de Poe...

8/10

Saturday, December 4, 2010

Viva Laldjérie

Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004, France/Algérie/Belgique)



Une ex-danseuse et sa fille essaient de vivre à leur façon dans une Algérie déchirée entre modernisme et islamisme.

Ce film est un peu comme un couple où toutes les prédispositions sont là pour que ça puisse continuer dans le bonheur absolu, mais en vain. Il y a un problème quelque part qui fout tout en l'air, sans qu'on ne puisse vraiment le pointer du doigt. On se demande sans cesse "Qu'est ce qui n'a pas marché ? Pourquoi est-ce que c'est fini comme ça ?" sans avoir de réponse tranchante.

Il y a bien des problèmes palpables ici, mais normalement ils ne devraient pas constituer un véritable obstacle face à la réussite du film.
Commençons par exemple avec la langue utilisée, le français. Pourquoi est-ce que tout le monde parlerais français pour une histoire qui se passe en Algérie, avec des personnages algériens et mêmes des évènements "algériens" ? Est-ce pour attirer les francophones ? Peut-être, mais une chose est sûre c'est que ça perd déjà beaucoup de charme.

Quant au reste c'est un peu plus difficile de cerner le problème. Les synopsis qui circulent sur le net parlent de pression islamiste et de son impact sur la vie des trois personnages principaux. Seulement voilà, on n'en parle pas trop, ou plutôt pas assez, dans le film. Des fois on se contente seulement de faire des allusions sans plus.

Le fléau islamiste contamine de plus en plus de pays. L'Algérie (et bientôt la Tunisie) en a longuement souffert et on nous fait comprendre que ceci a beaucoup affecté nos trois femmes. Mais le problème c'est qu'on ne nous montre rien de concret.
Papicha, la danseuse, a une véritable paranoïa des "barbus" comme elle les appelle. Sa fille et son amie Fifi la prostituée sont obligées de porter le voile pour se déplacer d'un endroit à un autre. Et c'est tout. Normalement la pression qu'elles subissent devraient être plus claire, plus concrète, mais non. Goucem, la fille de Papicha, a un amant avec qui elle baise les weekends, et elle n'a aucun problème à aller danser dans des boîtes de nuit lorsqu'elle en a envie. Quant à son amie Fifi, il faut dire qu'elle est tellement "occupée" avec ses clients que Goucem trouve rarement du temps à passer avec elle.

Donc en fin de compte, la seule "contrainte" c'est celle de mettre le voile dans la rue. Les allusions par ci par là aux terroristes et aux islamistes semblent assez banales finalement. On ne nous montre pas qu'il y a vraiment de la pression, c'est même le contraire, on nous montre des femmes qui font ce qu'elles veulent faire mais en restant discrètes, alors qu'en réalité c'est pire que de se mettre un simple foulard sur la tête. Les intentions du réalisateur m'échappent, car on dirait qu'au lieu de dénoncer l'islamisme, il ne fait que dire qu'il s'agit d'une simple paranoïa mal fondée...

Bon à y voir de plus près, les problèmes ici sont assez clairs, mais ce n'est pas tout.
Les réactions des personnages face à tel ou tel évènement me semblaient assez insensées, prises un peu trop à la légère, d'autant que je n'aime pas trop lorsqu'un évènement important se passe à cause d'une simple maladresse totalement inexpliquée et inexplicable. Je parle là de ce que Goucem a volé à son amie et tout ce qui s'est ensuit. Je parle aussi du moment où on lui a volé la paie de tout un mois. Ca n'avait pas l'air de trop l'affecter, comme s'il s'agissait d'une toute petite somme d'argent.
Et les exemples ne manquent pas...

5.5/10