Thursday, March 31, 2011

The Pit and the Pendulum

The Pit and the Pendulum (Gabriele Agresta, 2007, Italie)



Un homme est enfermé dans un endroit où aucune once de lumière n'existe. En explorant l'endroit il découvre un puit où il était supposé tomber. Il s'évanouit à plusieurs reprises, à chaque fois découvrant une nouvelle forme de torture...

Adaptation du fameux récit d'Edgar Allan Poe. C'est probablement la chose que j'ai lue qui m'a le plus affectée de toute ma vie. Les sensations que les paroles du narrateur inconnu véhiculent sont puissantes. On sent vraiment cette obscurité suffocante nous étouffer. Cette sensation de puanteur humide nous envahir. Ce sentiment d'impuissance totale nous entourer. Le désespoir dans sa forme la plus absolue qui règne. En bref, l'horreur dans sa forme la plus pure !

Cette adaptation retransmet assez bien ces élements, mais n'atteint malheureusement pas l'écrit de Poe. Le narrateur aurait pu mieux se débrouiller, et certaines sensations ne sont pas ressenties comme il se doit. Le résultat est tout de même à saluer, c'est quelque chose d'extrêmement difficile de faire de cet écrit une expérience visuelle réussie.

8/10

Kick-Ass

Kick-Ass (Matthew Vaughn, 2010, USA/UK)



Dave, jeune lycéen très normal et que personne ne remarque, décide de devenir un super-héro. Ne possédant aucun pouvoir spécial ni quoique ce soit du genre, il trouve la tâche plus difficile qu'il ne le pensait.

En voyant le nom de Nicolas Cage défiler à l'écran je m'attendais au pire. Déjà que les films de super-héros ne sont pas trop ma tasse de thé, alors que dire d'y trouver cet acteur où c'est rare de le voir jouer un bon rôle.
Heureusement que son rôle était assez secondaire. En gros, il joue un super-héro père d'une fillette qu'il entraîne très dûr pour devenir comme lui. Et c'est là que je me suis posé la question "et si le film se concentrait plutôt sur ces deux personnages ? Ou sur celui de Hit Girl en particulier ?".

Parce que pour le reste il n'y a pas vraiment quelque chose d'accrochant. Nous voilà en train d'assiter aux problèmes de popularité d'un adolescent américain dans son lycée. Les filles ne le connaissent pas. Ses amis se comptent sur les doigts d'une main... et qu'est ce qu'il trouve comme solution, ou plutôt comme ambition ? Devenir un super-héro !

C'est plutôt marrant comme concept, et d'ailleurs l'humour est très présent. Pas de très bonne qualité mais il est là et on ne s'en ennuie pas. Mais c'est tout. Il y a de l'action, un méchant à qui on doit botter le cul, des sympathisants, des ennemis... mais rien de spécial pour se démarquer du reste.
Enfin... si : la violence. D'habitude ces films sont destinés à un public plutôt jeune. Il y a toujours des limites au niveau du sexe et de la violence. Des limites auto-imposés qui n'ont aucun autre but que d'avoir une certification plus "acceptable", mais ce n'est pas vraiment le cas ici. Il y a du sang, des membres qui se cassent, de la torture... et on ne peut qu'apprécier tout ça !

Pour quelqu'un comme moi qui n'aime pas du tout cette culture de super-héros qui ne font rien d'autre que "fournir" les criminels à la police, je suis assez satisfait de Kick-Ass.

7/10

Monday, March 28, 2011

Battle Royale

Battle Royale (Kinji Fukasaku, 2000, Japon)



Dans un futur où les jeunes japonais ne respectent plus les vieux, le gouvernement a décidé d'appliquer une nouvelle loi : Battle Royale. Chaque année, une classe choisie au hasard verra ses membres s'entretuer pendant trois jours sur une île déserte. Il ne doit y avoir qu'un seul survivant à la fin.

Un concept intéressant, simple mais efficace. Que ferait un gouvernement face à une jeunesse qui ne respecte plus personne ? Face à un taux de chômage de plus en plus élevé à cause de la dégradation du niveau des études et des élèves ?
La réponse, dans le film, est comme suit : vous voulez de la violence ? Vous allez en avoir !

Et voilà donc qu'une classe est choisie chaque année, au hasard, pour mener ce jeu nommé "Battle Royale". En croyant aller dans un voyage de fin d'année pour s'amuser, les élèves se trouvent dans une île avec plein de militaires autour. La transition est brutale et personne ne s'y attendait. Peu de temps après un prof fait son apparition. Son attitude choque les élèves qui ont eu l'habitude de ne pas le respecter. Il va même jusqu'à tuer l'une des ces élèves juste parce qu'elle parlait à son amie.

L'introduction au jeu commence avec une vidéo qui se veut marrante, en contradiction totale avec ce qui se passe en vrai. Les élèves horrifiés par ce qui se passe tout autour doivent suivre les consignes d'une fille qui leur dit en gros "Amusez-vous en vous entretuant !".

On assiste à un véritable carnage juste après. On verra plein de sang tout au long du film. Les personnalités différentes des participants vont mener certains à leur perte, alors que d'autres vont pouvoir en profiter pour survivre... quelques heures supplémentaires.

C'est toujours un plaisir de revoir Battle Royale. Une bonne dose d'action, du sang qui gicle à n'importe quel moment, et une intrigue intéressante qui nous montre à quel point les choses peuvent mal tourner lorsque deux extrêmes se touchent.
Il y a des moments pseudo-émotionnels très clichés et totalement inutiles, certains acteurs qui ne savent rien faire du tout mais bon, rien de bien grave pour en faire une mauvaise expérience.

8.5/10

Sunday, March 27, 2011

The Seventh Continent

The Seventh Continent (Michael Haneke, 1989, Autriche)



Une famille composée d'un père, d'une mère et d'une petite fille mène sa vie tranquillement.

C'est impossible de faire un synopsis du film sans en dévoiler tout l'intérêt. De même, il m'est impossible de parler de tout. Je me contente du peu que je peux.

On peut dire qu'il y a deux parties ici. Dans la première on assite à la vie quotidienne de cette petite famille. On ne voit pas leurs visages pendant une bonne vingtaine de minutes. On n'assite qu'à leurs actions. Des habitudes qui se répètent chaque jour de la même façon exacte. Jour après jour, année après année, c'est la même chose qui se répète. Ils se réveillent à six heures du matin, ils prennent le petit déjeuner, ils vont au boulot, ils parquent la voiture aux mêmes endroits, ils rentrent chez eux, ils dînent, ils dorment. Et ça se répète sans cesse. Financièrement ils n'ont pas de problèmes. Ils mènent une vie calme et paisible dont rêvent des millions de personnes partout dans le monde.

Tout ça est bien beau mais concrètement, sont-ils vraiment heureux ? On ne nous montre rien directement, que des allusions. La petite fille qui fait semblant de devenir aveugle, ensuite l'extrait du journal qu'elle a lu et qui explique pourquoi elle a fait ça nous donne une petite idée. Mais de façon plus générale, mener une vie aussi monotone peut-il vraiment rendre quelqu'un heureux ? Est-ce qu'on peut se sentir vivant en suivant un rythme pareil ? C'est comme si on assistait à la vie d'une famille de robots et non pas d'humains.

Le style froid, distant et minimaliste rappelle un peu Bruno Dumont, ce qui ne va certainement pas plaire à un bon nombre de personnes. Mais les buts sont très différents chez les deux réalisateurs. Là c'est du nihilisme pur et dur. On ne se prend pas la tête à dépouiller la vie de tout ce qu'elle a de beau, ou encore à montrer le mauvais côté du genre humain. On se contente tout simplement de nous montrer la vie telle qu'elle est.

9/10

Friday, March 25, 2011

R-Point

R-Point (Kong Su-Chang, Corée du Sud, 2004)



Janvier 1972, une base sud-coréenne au Vietnam reçoit une transmission radio étrange. Cette transmission provient d'un peloton déclaré mort. Une équipe est constituée pour aller les chercher.

Je ne sais pas pourquoi mes attentes étaient hautes par rapport à ce film ; et je n'étais pas du tout déçu du résultat, c'est même le contraire.
J'ai une certaine attirance envers les films d'horreur où il y a des militaires. Ils sont déjà armés, il y a donc un sentiment de sécurité qui règne quelque part, que ce soit chez le spectateur ou chez les personnages eux-mêmes. De plus ils savent mieux s'organiser que des "gens normaux" face à des situations de crise. Et finalement, c'est toujours mieux de voir des personnages qui gardent quand même un certain sens de responsabilité plutôt que des filles affolées qui courent en soutien-gorge... enfin, pas vraiment mieux si vous voyez ce que je veux dire.

Mais là c'était tout de même différent. Les soldats sont avant tout des humains, et les crises de folie sont assez nombreuses. C'est ce qui fait le charme du film d'ailleurs. Contrairement aux histoires de fantômes usuelles où il y a des monstres partout qui attaquent à tout va, ceux présents ici n'agissent pas de façon directe.

Les hallucinations causées par les revenants vont pousser les militaires aux frontières de la folie. Ils n'ont toutefois qu'une seule envie en tête : en finir le plus rapidement possible avec cette mission pour revenir chez eux. Mais les choses ne sont jamais aussi simples. Certaines découvertes vont les pousser à douter de tout et à perdre confiance envers leurs supérieurs...

Sans en ajouter plus, je me contente de dire ceci : si vous aimez les bons films d'horreur qui suivent les règles classiques du genre, vous n'allez pas être déçus.

9/10

Wednesday, March 23, 2011

Three

Three (Kim Ji-Woon/Nonzee Nimibutr/Peter Chan, 2002, Hong Kong/Corée du Sud/Thailande)



Trois films d'horreur asiatiques. Chacun vient d'un pays. Chaque segment est d'un style et d'une culture différents.

Memories (Kim Jee-Woon) :
Un homme ne se souvient plus de la raison qui a poussé sa femme à disparaître. Effrayé par le fait de voir son fantôme régulièrement chez lui, il va voir un spécialiste.
Parallèlement, une femme se réveille en pleine rue tout en n'ayant aucune mémoire de ce qui l'a amenée là où elle s'est retrouvée.

Pas mal de clichés ici, et la fin est facilement devinable, mais ça reste tout de même une belle expérience. Il y a un manque cruel de vie qui procure une sensation étrange. Pour un film d'horreur qui mise sur des techniques très standard du genre, ça done donne quelque chose de bizarre.

The Wheel (Nonzee Nimibutr) :
Dans un petit village thailandais, des artistes utilisent des poupées pour divertir les habitants. Ces poupées peuvent toutefois être enchantées par des forces maléfiques qu'il vaudrait mieux ne pas réveiller...

Ceci est indéniablement le pire des trois court-métrages. L'histoire est intéressante à la base mais l'exécution est tellement terrible. On a droit à plein de clichés horribles. Le personnage qui n'y "croit" pas et qui va certainement mourir en agonie. Les personnages inutiles qui meurent sans raison. L'ennemi du bien qui se sent trahi et qui doit se venger peu importe le prix.
Tout ceci ne devrait pas vraiment poser un problème, mais ce n'est pas tout. On a également droit à des ralentis totalement inutiles et mal placés. On ne voit jamais l'action comme si c'était dans le but de créer une sorte de mystère, en vain. Des évènements qui s'enchaînent sans qu'on ne comprenne trop les raisons...

Bref, ma deuxième expérience avec l'horreur thailandaise est une énorme déception.

Going Home (Peter Chan) :
Un homme et son fils déménagent dans un nouvel appartement. À leur arrivée, ils remarquent que pratiquement tous les habitants étaient en train de quitter ou ont déjà quitté le complexe.
Peu de temps après, le gamin disparaît et son père part à sa recherche.

Going Home est de loin le plus intéressant des trois, c'est pour ça que je préfère ne rien dévoiler là-dessus. Il se passe des choses auxquelles on ne s'attend pas du tout. L'explication est droit devant nos yeux mais il est difficile de l'avaler ; non pas parce qu'elle est insensée ou mal faite, mais parce qu'elle est plus profonde qu'elle en a l'air.

7/10

Sunday, March 20, 2011

Les Anges du Péché

Les Anges du Péché (Robert Bresson, 1943, France)



Anne-Marie, plutôt riche, se joint à un couvent qui se spécialise dans la réhabilitation des anciennes criminelles. En rencontrant Thérèse dans une prison, elle en devient obsédée et veut à tout prix l'intégrer dans le même couvent.

Il parait que Robert Bresson a réalisé ce film une année après être sorti d'un camp nazi. C'était peut-être l'inspiration principale pour son premier film qui, certes, n'a rien à voir avec les prisons des nazis, mais qui au fond ne s'en démarque pas tant que ça.

Le couvent en question accueille les prisonnières à bras ouvers. On leur offre une sorte de refuge, tant spirituel que physique, pour ainsi en faire de meilleures personnes. Les soeurs ne sont donc plus gardées par des gardiens. Elles n'ont plus à être enfermées dans des cellules pendant des journées entières. Elles n'ont plus à faire des tâches à contre-coeur...

Elles doivent désormais respecter les règles du couvent. Elles font le ménage, elles lavent les linges, elles se couvrent la tête avec un voile pour empêcher les autres soeurs de voir leurs cheveux, elles font la prière, elles reçoivent des punitions, elles assistent à des cérémonies symboliques, ou devrais-je dire mécaniques... en gros, elles changent tout simplement de "forme" de prison. Mais cette fois c'est, en quelque sorte, par la grâce de Dieu qu'elles sont emprisonnées.

Elles ne peuvent pas se plaindre car sinon, d'un côté, ça ne va pas plaire à Dieu, et d'un autre, elles peuvent se retrouver dans la rue, avec comme tag "criminelle". Autant jouer l'hypocrisie devant les soeurs supérieures pour gagner leur sympathie et faire semblant d'être heureuses.

C'est là qu'intervient Anne-Marie. Elle est plutôt impulsive, naïve, gentille, et malgré tout persévérante, ce qui ne plait pas à tout le monde. Après sa rencontre avec Thérèse, elle n'a plus qu'un seul rêve : la voir avec elle dans le couvent. Une chose que je n'ai pas du tout aimé dans le film, et d'ailleurs le personnage d'Anne-Marie en tout m'a assez repoussé. Voir autant de bonté accordée à un inconnu, avec cette ferveur, me paraît insensé, énervant à la limite. Et c'est peut-être à cause de ça que l'intrigue du film a pris le chemin qu'elle a pris par la suite...

7/10

Monday, March 14, 2011

Peppermint Candy

Peppermint Candy (Lee Chang-Dong, 1999, Corée du Sud)



Un homme s'invite à un picnic organisé par ses anciens camarades qu'il n'a pas vu depuis 20 ans. Il parait agité et finit par se suicider. Le film retrace ces 20 dernières années de sa vie.

Les premières images pourraient donner une fausse impression sur ce qui va suivre. On pourrait d'un côté s'attendre à un mélodrame romantique emmerdant, et d'un autre se dire que la suite ne va pas être à la hauteur de cette entrée en force.

Kim, l'homme en question, parait un peu déboussolé, comme s'il avait bu quelques verres de trop ou qu'il a fumé quelque chose de fort. Son comportement vis-à-vis des personnes présentes est de plus en plus incompréhensible. Mais tout le monde s'en fout et continue à s'amuser, ce qui l'enrage encore plus. C'est une rage tristement profonde qui le tourmente. Il finit par s'éloigner du troupeau pour tenter le suicide...

La force de cette première scène pourrait facilement passer inaperçue. Certains trouveraient ce comportement ridicule et totalement insensé, mais il faut avoir été témoin d'une situation similaire pour comprendre à quel point c'est percutant, à quel point c'est réel.

Mais qu'en est-il du reste ? Qu'est ce qui l'a poussé à commetre cet acte, courageux pour certains, lâche pour d'autres ? D'après ses paroles, il pourrait s'agir d'un amour perdu ; mais en vérité c'est beaucoup plus poussé que ça. Les explications viennent petit à petit. On finit par comprendre qu'il n'y a pas "une" raison, mais que c'est une affaire plutôt compliquée.

On raconte souvent que juste avant la mort, on voit nos vies défiler devant nous en l'espace de quelques instants. Ceci pourrait être le cas ici. C'est tout juste avant la mort de Kim que le film revient en arrière. À chaque nouvelle station de sa vie, on découvre un peu plus sur sa nature, ou peut-être pas sa vraie nature finalement, mais ce qui en a fait cette personne. On apprend à le haïr, à le détester, à se dire qu'il a bien mérité son sort. À partir d'un certain moment la violence devient le mot d'ordre dans la vie de Kim, mais plus ça avance plus on éprouve de la compassion à son égard. Il reste très humain malgré tout...

Ca fait longtemps qu'un film ne m'a pas affecté aussi profondément, je préfère donc m'arrêter ici et laisser à tout le monde le plaisir de tout découvrir sans rien dévoiler de plus.

9.5/10