Sunday, February 19, 2012

Barking Dogs Never Bite

Barking Dogs Never Bite (Bong Joon-Ho, 2000, Corée du Sud)



Un homme veut devenir professeur universitaire. Pour y arriver il doit verser un pot de vin au doyen. Entre temps, les aboiements d'un chien de l'un des voisins le rend fou. Il décide de s'en occuper à sa façon.

Yun-ju ne demande pas trop de la vie : devenir professeur universitaire. Plus jeune, il croyait pouvoir atteindre ce statut en étant un bon étudiant. Mais la corruption ne s'enseigne pas dans les écoles. Il a fini par découvrir, un peu trop tard, que la pratique et la théorie n'ont pas trop de points en commun.

La poursuite de son rêve se trouve en état de trêve. Il n'a pas l'air d'être heureux non seulement à cause de ça, mais en plus à cause du comportement de sa femme enceinte. Elle en fait un chien fidèle et il n'a même pas l'envie de la contrarier. Être totalement dépendant de quelqu'un d'autre n'ajoute rien à l'estime de soi, peu importe la personne en question.

Parallèlement l'histoire des chiens se développe. Vivant dans un complexe où il est interdit d'élever des chiens, les aboiements deviennent extrêmement irritants pour lui. On croirait qu'il s'agit de l'unique problème majeur dans sa vie. Que la résolution de ce problème le mettrait sur le chemin de la sérénité. Mais concrètement, c'est peut-être une sorte de passe-temps pour essayer de s'évader un peu de la dure réalité. Se fixer un objectif, faire des plans, exécuter et atteindre cet objectif. Ca remonte le moral. Sauf qu'il se rend compte que même pour quelque chose d'aussi simple, il est incapable de triompher.

Ce premier film de Bong Joon-ho est une petite merveille dans le genre "comédie dramatique". Le mélange entre ces deux styles est remarquable. La transition entre le début, plus axé sur la comédie, et la fin, plutôt pessimiste sur la situation des gens en général, est bien élaborée.

Doit-on avoir des objectifs dans la vie pour être heureux ? Ou faut-il se mettre à l'écart et vivre le jour au jour sans se compliquer les choses ? L'atteinte de nos objectifs peut-elle nous satisfaire ?
C'est à ce genre de questions qu'essaie de répondre le film. On peut ne pas être en accord avec la conclusion, mais on ne peut pas passer à côté !

8/10

Sunday, February 5, 2012

Megan is Missing

Megan is Missing (Michael Goi, 2011, USA)



Megan et Amy, deux adolescentes très proches l'une de l'autre, rencontrent un inconnu sur internet. Megan disparait peu de temps après, et Amy ne tarde pas à la suivre...

Les dangers d'internet sont toujours d'actualité. Heureusement qu'en Tunisie par exemple on n'en rencontre pas, mais ça nous pousse quand même à réfléchir. Toute personne sensée ne fera pas confiance à n'importe quel inconnu qu'elle rencontre sur internet ; mais qui a dit que des adolescents de 13 et de 14 ans sont des personnes sensées ? On nous le fait clairement voir dans le film. Ces jeunes sont totalement irresponsables et n'importe qui peut facilement les impressionner. Ce qu'on nous montre est peut-être même un peu exagéré. Mais à y voir de plus près, ces choses arrivent pour de vrai.

On a donc droit, pendant les deux tiers du début, à voir la vie de tous les jours d'Amy et de Megan. C'est, bien entendu, la partie la moins intéressante et la plus longue, mais elle est tout de même nécessaire pour la suite. D'une part pour nous faire connaître et nous attacher aux deux filles, et d'une autre pour nous mettre dans le bain des événements et savoir pourquoi Megan accepte de rencontrer un inconnu d'internet.

Basé sur des faits réels (plusieurs cas et non pas un seul comme on nous le dit pendant le film), Megan is Missing risque de faire une forte impression chez n'importe quel spectateur. L'horreur présente dans les 25 dernières minutes du film ne laissera personne indifférent. Et ce n'est pas à cause du gore ou de la violence, qui ne sont pas toujours visibles à l'écran, mais plutôt à cause des faits en eux-mêmes.

Après avoir vu pas mal de films d'horreur de styles différentes, celui-là a réussi me surprendre à plusieurs reprises. Le message est fort et la façon de le faire passer l'est aussi. Un film dérangeant qui mérite largement d'être vu.

8/10