Friday, March 16, 2012

Melancholia

Melancholia (Lars von Trier, 2011, Danemark/Suède/France/Allemagne)



Justine, souffrant d'une dépression profonde, a du mal à garder la forme le jour de son mariage. Entre temps, sa soeur Claire est préoccupée par le passage d'une planète nommé Melancholia près de la terre quelque temps plus tard. Elle craint une collusion entre les deux...

Jamais la fin du monde n'a été dépeinte d'une façon aussi merveilleuse. C'est comme si "la fin" devrait réellement être quelque chose de spectaculaire. Comme si la dépression était quelque chose de beau. Ou peut-être qu'on pourrait déprimer à cause de notre incapacité à voir la beauté des choses qui nous entourent ; ou encore parce qu'on perçoit les choses sous leur vraie nature alors qu'on se donne l'impression qu'elles sont belles... peu importe, je ne vais pas m'aventurer à essayer d'expliquer le film. C'est trop difficile à faire et chacun pourrait y voir quelque chose de totalement différent.

Lars von Trier frappe fort de nouveau. Mais cette fois ce n'est pas l'effet choc qui en est la cause, mais plutôt la splendeur et la beauté, au risque de me répéter. L'intro façon Antichrist, avec de la musique classique et des images au ralenti, est encore une fois une merveille à part. Et ce n'est qu'un début ! La suite, composée de deux parties, ne manque pas d'élégance.
Dans la première, c'est Justine qui est la figure principale. Un mariage de rêve pour certains. Une fête bien organisée où tout est là pour plaire à la mariée. Mais quelque chose ne va pas bien. Elle fait semblant d'être heureuse alors qu'elle ne l'est pas. Pourquoi ? On ne nous le dit pas, ou du moins pas de façon directe.
Dans la deuxième, sa soeur Claire prend sa place. Elle semblait forte au début, mais on se rend compte qu'elle est encore plus fragile que Justine. Son angoisse d'une éventuelle collision avec cette planète mystérieuse la rend très nerveuse. Sa soeur est sereine et au lieu d'essayer de la calmer à son tour, elle fait le contraire. "Sometimes I hate you so much Justine", lui répond plus d'une fois Claire. Comme quoi, la haine est un élément essentiel de la vie. C'est peut-être pour cette raison que Justine souhaite voir le monde disparaître...
Ce qui est sûr c'est que ce film ne risque pas de disparaître de sitôt.

9/10

Saturday, March 10, 2012

Le Scaphandre et le Papillon

Le Scaphandre et le Papillon (Julian Schnabel, 2007 ,France/USA)



L'histoire vraie de Jean-Dominique Bauby atteint du locked-in syndrome où, tou en étant conscient, il n'est capable de communiquer avec le monde extérieur qu'avec la paupière gauche.

J'ai lu le livre juste pour voir ce que ça donne, vu la situation de l'auteur. De ce point de vue, c'est plutôt intéressant à lire. Quelqu'un qui ne communique avec le monde extérieur qu'avec une seule paupière devrait certainement avoir beaucoup de choses à dire. Être enfermé dans son propre corps tou en étant totalement conscient, c'est pire que l'enfer pour certains !

Mais j'avoue que le livre m'a un peu déçu. Peut-être parce que je m'attendais à un récit plus sombre ou moins gai, mais le fait de parler de certains de ses souvenirs et surtout, le fait de "rêver" d'aller d'endroit un autre, de faire ceci ou cela, ne m'ont pas trop accroché. C'était sa seule échappatoire face à la condition qu'il vivait, mais je ne pense pas que cela aurait été suffisant si j'étais à sa place.

Le film est plus intéressant du fait qu'au début, surtout, on est carrément Jean-Dominique Bauby, l'auteur du livre. La caméra joue le rôle de son seul oeil qui fonctionne, et on entend en temps réel ses réflexions et ses remarques. La découverte de sa condition, les dialogues des docteurs et des infirmières, les visites de ses proches... le choc est immense. Et le pire c'est qu'il ne peut même pas mettre fin à sa propre vie pour échapper à cette torture.

Par la suite l'intérêt est quelque part perdu. On a droit à des extraits du livre ou des situation décrites dans le livre. La caméra n'est plus l'oeil de Jean-Do, comme on l'appelle, et on se contente de nous montrer comment sa vie est menée jusqu'à la parution de son oeuvre.

7/10

Monday, March 5, 2012

Dogtooth

Dogtooth (Giorgos Lanthimos, 2009, Grèce)



Deux filles et leur frère vivent en isolation totale dans leur maison par rapport au monde extérieur. Leurs parents leur ont régi des règles strictes qui leurs permettent de survivre vis-à-vis des dangers qui les guettent de l'autre côté des murs de leur demeure.

Sans trop connaître le contenu du film, je ne pouvais pas m'empêcher de me poser la question "qu'est ce que c'est que cette famille d'attardés mentaux ?" pendant les quelques premières minutes. Petit à petit, je commenaçais à comprendre l'horrible vérité...

Cette horrible vérité n'est autre qu'une métaphore de ce qui se passe un peu partout au monde, en fin de compte. On pourrait trouver ce film laid, violent, lourd, absurde et lent, mais est-ce vraiment trop différent de ce qu'on vit tous les jours ?

On pourrait facilement penser à la Corée du Nord en assistant à la vie bizarre que mène cette famille. Mais on peut y aller encore plus loin. Les parents cachent la vérité à leurs enfants, mentent, changent carrément le sens de certains mots, et dans quel but ? Les "préserver des dangers extérieurs", exactement comme n'importe quel Etat qui veut faire de son peuple un beau troupeau de moutons. Et lorsque l'un des enfants de cette famille enfreint l'une ou l'autre règle, et malgré le fait que le père sait que l'enfant en question n'a pas tort, il le punit quand même. La censure justifie la répression et on ne peut rien y faire.

Mais l'espoir existe. La moindre lueur fait naître des idées folles dans la tête des réprimés. L'appel de la liberté est plus fort que la tyrannie, il faut juste saisir l'occasion lorsqu'elle se présente...

9/10