Tuesday, June 2, 2015

Mad Max: Fury Road

Mad Max: Fury Road (George Miller, 2015, USA/Australie)


Dans un monde post-apocalyptique où il ne reste plus que du désert, Max se trouve plongé malgré lui dans une guerre-poursuite contre une armée de motards fanatiques au service d'un tyran qui se fait appeler Immortan Joe.

Il y a souvent un risque à vouloir faire revivre une vieille série de films. On l'a appris ces dernières années par exemple avec Prometheus qui se voulait être un prequel indirect à Alien. Mais contrairement à Ridley Scott, George Miller a bien su peser les choses avec ce qu'on attend d'un film qui porte "Mad Max" dans le titre et les possibilités offertes par les moyens actuels ; mais aussi aux attentes du public. Et le résultat est... explosif !

Mad Max Fury Road porte plus que bien son nom. En effet dès les premières secondes on est directement plongé dans une autoroute de scènes d'action furieuses, ultra-rapides et sanglantes sans aucun signe de ralentissement à l'horizon. Exactement comme l'est Max dans le film on n'a pas trop le temps de se poser des questions inutiles, on doit d'abord s'apprêter à ce qui va suivre et c'est seulement après qu'on peut réfléchir un peu sur ce qui vient de se passer. Et il faut le dire, avec le rythme effréné de l'aventure on n'a pas trop de ces occasions.

George Miller a misé sur le style et l'ambiance plutÙt que sur l'histoire. Il a compris qu'il ne fallait pas trop s'approfondir sur cette dernière parce que ça le mènerait tout droit dans une impasse où il sera impossible de faire marche arrière. Il avait donc du champ libre pour mettre en oeuvre toutes sortes de fantaisies folles mais qui restent ancrées dans l'univers qu'il a créé. C'est donc avec plaisir (et sans devoir fournir trop d'explications) qu'on trouve des hordes de fanatiques bizarrement vêtus qui sont prêts à tout pour atteindre leur objectif. La mort ne les effraie pas, c'est même le contraire, elle est parfois le moteur principal qui les pousse à se sacrifier dans l'espoir de plaire à leur chef suprême et d'accéder au Valhalla. En somme, une excellente excuse pour nous montrer du spectacle : les War Boys qui partent à la chasse (ou la guerre) dans l'espoir de ne pas pouvoir en revenir, ça ne peut qu'être un régal. Et c'est donc avec plaisir qu'on voit le fameux guitariste qui vient donner du rythme à tout ce vacarme. Ca vaut le coup d'aller voir le film juste pour lui !

Il faut quand même avouer que rouler à haute vitesse comporte des risques, même pour les plus expérimentés des pilotes de course. Mais au lieu de voir notre engin perdre le contrôle et faire des roulades interminables sur le bord de la route, il s'agit juste de quelques petits dérapages qui s'avèrent être inoffensifs à la fin.

Ces petits dérapages se manifestent sous la forme de ce côté féministe qui, d'une part n'est pas du tout développé, ce qui est compréhensible et même bienvenu, mais d'une autre, il est tellement mis à l'écart que ça pousse la pensée à la direction opposée. Le groupe des femmes "modèles" est là seulement et uniquement pour être protégé, que ça soit de la part des "méchants" du film ou des "gentils". Elles ne font donc rien de spécial à part se cacher, crier et être un fardeau pour les autres. Quant au groupe des femmes "rebelles" elles ne sont là que pour se faire tuer à la place des deux personnages principaux. On est dans une guerre et il faut qu'il y ait des dégâts des deux côtés pour garder le suspens, parce que sinon les quelques blessures que reçoit Max vont finir par être lassantes. Ceci en soi n'est pas mauvais, ça rajoute beaucoup plus de possibilités d'avoir des soldats prêts à mourir des morts tout aussi spectaculaires les unes que les autres plutôt qu'à limiter ceci à un seul camp.
Et on a aussi la femme qui se distingue des autres, l'Imperator Furiosa. Elle fait plus de boulot que Max, et l'idée qui a lancé ce cataclysme vient d'elle (ah, ce n'est pas vraiment très féministe !) ; mais on la voit aussi se tromper sur quelque chose d'important où elle a dû suivre ses émotions, pour avoir ensuite la suggestion du Salut de la part d'un homme.

Mais à la fin ceci est négligeable face au reste. C'est juste inutile et ça ne rajoute rien de consistant. Heureusement qu'on n'a même pas assez de temps pour avoir toutes ces masturbations intellectuelles sur le rôle que doit occuper la femme dans un monde post-apocalyptique, où l'apocalypse en question a été causée par des hommes. On est plutôt occupé à être encore, même jusqu'au dernier quart d'heure du film, émerveillé par l'ingéniosité des attaques, l'imagination derrière les véhicules de guerre, les armes à la fois développées et archaïques... et les explosions, toujours les explosions !

Si vous êtes fan d'action directe où plein de choses se passent à la fois, à haute vitesse et sans trop de pauses pour essayer de digérer ce qui vient de se passer, ce film est pour vous. Je dirais même que c'est le meilleur film d'action sorti depuis des années, et ça va le rester pour pas mal de temps.
Si par contre vous cherchez des personnages complexes, de la logique ou autre de chose de plus sérieux, vous devriez passer votre chemin.

Merci à la salle Ciné Mad'Art d'avoir proposé le film au même moment que la sortie mondiale !

10/10