Thursday, October 6, 2011

Angels of the Universe

Angels of the Universe (Friðrik Þór Friðriksson, 2000, Islande/Norvège/Suède)



Páll, amoureux de l'art sous toutes ses formes, est issu d'une famille assez modeste. Il tombe profondément amoureux de Dagný qui vient d'une famille riche. Leur relation est brutalement interrompue à cause de cette différence sociale, ce qui conduit Páll vers la folie...

Une histoire d'amour qui finit mal. Un couple heureux brisé par les obstacles de la vie réelle. Les méchants parents bourgeois qui refusent une relation qui pourrait donner une mauvaise impression sur leur fille. Et par la suite, qui sait, nos deux amoureux vont probablement trouver une solution à ce problème et vivre heureux en ayant plein d'enfants et tout. Ca se passe toujours ainsi ! Qu'est ce que ça peut être ennuyeux...

Mais heureusement, ce n'est pas du tout le cas ici. L'histoire d'amour n'est là que pour déclencher le tout. Et d'ailleurs le film ne s'y attarde pas trop. Le temps passe très rapidement sans qu'on ne s'en rende compte. On peine à croire que Páll est aussi amoureux qu'il le prétend de la fille en question, et on peut même être surpris de le voir réagir avec tant de violence avec sa famille après la rupture ; et c'est tant mieux. On n'a pas besoin d'un n-ième film mélodramatique où on passe 90 minutes à attendre de voir comment le couple va se remettre ensemble.

L'important ici c'est la phase "folie". Páll est mis dans un hôpital psychiatrique où il va vite se faire des amis comme Óli qui compose des titres pour The Bealtes qu'il envoie par télépathie, ou encore Viktor qui se prend pour Adolf Hitler.
Les dialogues prennent une autre dimension. Bien qu'on ait affaire à des "fous", c'est à se demander qui sont les vrais fous ici.

Les dialogues sont à la fois drôles, amusants et intéressants. Dans une conversation entre le Docteur qui s'occupe de l'hôpital et Páll, ce dernier lui dit que, s'il continue à parler ainsi, ils devraient bientôt changer de places.
Une autre réplique qui mérite l'attention est là où l'un des amis de Páll lui dit que'on veut que les hôpitaux psychiatriques ressemblent le plus possible à des maisons normales. Pourquoi ? Parce que les maisons normales ressemblent de plus en plus à des maisons de fous !
On se pose des questions... Qui est réellement fou dans ce monde et qui est sain d'esprit ? À partir de quel moment peut-on considérer quelqu'un comme étant un fou ? Et d'ailleurs, qu'est ce qu'être "fou" ? Ne sommes-nous pas tous fous à des degrés différents ?

En examinant de plus près le cas de Páll, on comprend que c'est vraisemblablement sa première expérience avec "la vie réelle". Avant la rupture avec Dagný, il menait une vie tranquille au milieu des choses qu'il aime : la poésie, la peinture, la musique, la famille... Il était toujours de bonne humeur, prêt à raconter des blagues n'importe quand. Et même dans l'amour il était très impliqué. Il se dévoue totalement à ses passions, et c'est ce dévouement qui va causer sa perte. Son cerveau n'arrive pas à assimiler le fait que le monde dans lequel il vit et "le monde" à proprement parler ne font pas un. Le choc est brutal. Sa place est ailleurs. Et après plusieurs sorties de l'hôpital, il finit par comprendre qu'il n'y a qu'une seule issue possible...

Angels of the Universe est une oeuvre triste, amusante et pleine de beauté. La bande originale, composée par Hilmar Örn Hilmarsson et Sigur Rós, qui donnent vraiment le meilleur d'eux-mêmes ici, est d'une splendeur inégalée. Le film est beaucoup plus vivant, plus touchant grâce à cette musique fabuleuse...

9/10

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