Wednesday, August 31, 2011

The Trial

The Trial (Le Procès) (Orson Welles, 1962, France/Allemagne/Italie)



Un responsable dans une banque est visité par des hommes qui lui annoncent son arrestation. Son procès commence, mais on ne l'informe pas de quoi il est coupable...

Comment une chose aussi absurde pourrait-elle avoir lieu ? Et pourquoi est-ce que Josef K. ainsi que tout son entourage acceptent ces faits comme si c'était quelque chose de d'habituel ? Qui sont ces gens qui font irruption chez lui pour s'enquérir sur chaque petit détail insignifiant de sa vie ? Quelle sorte de tribunal qui détient vraisemblablement un pouvoir immense, peut-il être aussi mal organisé, aussi corrompu ?

Des questions auxquelles on n'a pas de réponses, ou du moins pas de réponses directes. Ni dans le film, ni dans le livre. Il y a une sorte de mystère qui règne tout au long de l'histoire. Autant les personnages que K. rencontre lui donnent des informations précises sur la méthode de travail du tribunal, autant il se sent totalement perdu. Malgré tous ses efforts, et malgré tout ce qu'on raconte à propos des juges et de la possibilité de les influencer, K. ne trouve pas vraiment d'issue à son procès. Il se débat, il cherche de l'aide, il accepte et refuse ce que lui proposent les autres, il est à la fois arrogant et suspicieux, il ne sait pas comment il doit se comporter, il rencontre des gens bizarres là où il va, tout le monde a l'air d'être au courant de son procès, il est mal à l'aise, mais finalement tout ça ne sert à rien... Le procès de K. est le procès de tout homme condamné à mourir depuis sa naissance. Aucun moyen d'y échapper.

Cette adaptation est excellente. Elle n'est pas fidèle sur tous les points par rapport au récit de Kafka, Welles a même changé des choses, mais il a très bien pu capturer l'atmosphère cauchemardesque originale. Il en a en quelque sorte fait une oeuvre personnelle tout en restant fidèle à l'esprit de base. Le contraste entre certains endroits où des sensations de claustrophobie essaient de se faufiler chez le spectateur, et d'autres où c'est soit la désolation totale qui règne, soit des pièces exagérément spacieuses où on se sent facilement perdu, est merveilleusement bien transmis sur l'écran ; c'est même plus efficace à voir qu'à lire. Le résultat en tout est simplement phénoménal !

9/10

No comments:

Post a Comment