Monday, June 28, 2010

Sous le Soleil de Satan

Sous le Soleil de Satan (Maurice Pialat, 1987, France)



Un jeune prêtre fervent dans son admiration de Dieu va être tenté par Satan. Son supérieur commence à suspecter que son élève est soit un fou, soit un saint...

Film très difficile d'accès pour ses dialogues compliqués qui englobent une sorte d'histoire assez simple dans sa forme. C'est à la fois le point fort et le point faible du film. Les diaogues sont tellement importants et tellement intéressant que ça devient difficile de tout suivre et de tout comprendre. Si on ajoute à cela la présentation assez 'théâtrale' de l'ensemble du film (avec le peu de personnages présents, les scènes qui sont souvent 'statiques', les dialogues etc.) on comprend très vite que ça ne va pas plaire à tout le monde.
N'empêche que ça laisse une très forte impression à la fin. Certaines scènes sont mémorables et merveilleusement exécutées.

8/10

Saturday, June 26, 2010

Visitor Q

Visitor Q (Takashi Miike, 2001, Japon)



Un père de famille qui travaille en tant que reporter de télé décide de tourner un documentaire à propos de la violence et du sexe parmi les jeunes, en prenant les membres de sa propre famille comme exemples.

"Have you ever done it with your dad?", c'est avec ça que s'ouvre le film, avec une scène prolongée d'inceste entre père et fille, désormais prostituée. En rentrant chez lui, le père se fait agresser par un inconnu. Il se fait agresser de nouveau par ce même inconnu, qu'il finit par ramener chez lui.

Entre temps, son fils, à la maison, s'amuse à décharger sa haine et sa frustration sur sa mère. Ses camarades de l'école l'intimident et l'harcèlent à longueur de journée, et même la nuit lorsqu'il est chez lui. Impuissant face à eux, et incapable d'agir, il se met à frapper sa mère pour la plus ridicule des raisons. Tout ça sous les yeux silencieux du père et du nouveau visiteur qui lui demande de faire comme s'il n'était pas là.

La mère trouve dans la drogue et la prostitution une sorte de refuge à cet enfer quotidien qu'elle vit. Mais ce n'est pas assez. C'est l'inconnu qui va lui donner, en quelque sorte, un moyen pour s'échapper de la réalité ou encore mieux, de retrouver le bonheur qu'elle na jamais connu depuis son mariage.

De son côté, le père cherche lui aussi une autre forme de bonheur. Il filme son propre fils en train de se faire agresser, commet des choses horribles (la nécrophilie n'étant pas la pire de ces choses), tout ça avec l'assistance du visiteur inconnu...

Dans la liste des "films les plus choquants", Visitor Q mérite très bien une place bien haute. Il est dégoûtant, violent, terrifiant, repoussant mais tout en étant extrêmement marrant ! Quelque chose que seul Takashi Miike semble pouvoir atteindre. Et mis à part tout ça, il y a bien un message derrière toutes ces horreurs, chose qui met ce film en dehors des films comme August Underground. Chaque scène ici a une interprétation particulière, même si cela n'est pas du tout évident.

L'une des phrases clé du film c'est lorsque le père se met à crier "How am I supposed to feel?" lorsque sa maison est 'assiégée'. C'est exactement le cas du spectateur pendant tout le film. C'est difficile de savoir s'il faut rire de l'absurdité des situations présentées, s'il faut pleurer parce que de telles choses existent partout dans le monde, ou s'il faut tourner les yeux face à tant de choses dégueulasses à l'écran...

9/10

Friday, June 25, 2010

Bad Biology

Bad Biology (Frank Henenlotter, 2008, USA)



Une fille qui a 7 clitoris cherche tout le temps un moyen pour calmer ses envies sexuelles hautement prononcées. Parallèlement, un garçon au pénis déformé cherche un moyen pour le calmer.

Peut-on trouver une idée plus... débile ? Et pourtant ça marche très bien ! On comprend tout avec les premières paroles de Jennifer, la fille en question : "I was born with seven clits.". Ca promet déjà deux choses : plein de sexe, et plein de comédie. Et effectivement ça n'en manque pas. Jennifer ne peut pas se retenir face a ses envies sexuelles, et elle part très souvent à la recherche d'une proie avec qui baiser.
Mis à part cette 'déformation', elle a également le malheur (ou plutôt le bonheur) d'avoir des enfants en l'espace de deux heures. À chaque fois qu'elle baise avec quelqu'un, elle le tue et donne naissance à un bébé mutant en l'espace de quelques heures.

De son côté, Batz, le garçon au pénis déformé, cherche sans succès un moyen pour résoudre son problème. Un problème très spécial : son pénis, après plusieurs expérimentations de la part de son 'propriétaire', s'est transformé en une sorte de monstre qui réfléchit. Ses réflexions ne portent que sur une seule chose : les vagins ! Et il faut dire que ses choix en matière de filles sont assez judicieux.

Et voilà qu'après que tout le monde a déjà vu Idle Hand (La Main qui Tue en français), on a droit à "Idle Penis" (je vous laisse réfléchir à propos de la traduction). Les acteurs sont nuls, l'idée de base n'est pas révolutionnaire, la fin est assez ridicule, et malgré tout ça on ne s'ennuie pas vraiment.

7/10

Running on Karma

Running on Karma (Johnnie To & Wong Ka-Fai, 2003, Hong Kong/Chine)



Un ex-moine devenu bodybuilder a la faculté de voir le karma des gens. Il se trouve impliqué dans la vie d'une jeune agent de la police qui risque de perdre sa vie bientôt...

Johnnie To derrière la caméra, Anday Lau dans un rôle très spécial... ça promet d'être très divertissant. Si on sait alors qu'il s'agit d'un ex-moine qui fait du strip-tease, avec des muscles à rendre jaloux Arnold Schwarzenegger pendant ses beaux jours, on se dit qu'on va s'amuser comme des fous.

Mais pas tant que ça en fin de compte. Même si l'action est omni-présente pendant la première partie du film, on se sent un peu perdu. Les évènements s'enchaînent à grande vitesse, les dialogues se font rares, et les personnages sont tous très bizarres. On ne nous donne pas vraiment l'occasion de nous expliquer telle ou telle chose, et on n'a pas non plus le temps pour tout comprendre.

La deuxième partie du film baisse énormément le rythme et on commence à comprendre certaines choses. Mais en même temps ça devient de moins en moins intéressant, et à partir d'un certain moment ça devient de plus en plus confus. Le "combat final" auquel tout le monde s'attendrait n'est pas du tout intéressant, et ne dure que très peu de temps.

L'idée de base était bonne, mais l'exécution pas tant que ça. Plein de choses parachutées n'importe comment font de ce film juste quelque chose de "regardable" mais sans plus. Dommage.

6/10

Monday, June 7, 2010

Voice of a Murderer

Voice of a Murderer (Park Jin-Pyo, 2007, Corée du Sud)



Un enfant est kidnappé. Pendant les 44 jours qui suivent, ses parents reçoivent dans les 87 appels de la part du kidnappeur, pour leur donner des instructions à propos de la rançon. Le père devient de plus en plus désespéré...
Basé sur des faits réels.

Encore un film qui pointe du doigt l'incompétence de la police coréenne. Et non le réalisateur ne s'appelle pas Bong Joon-Ho.

Un film de "kidnapping" intense sans pour autant avoir des superhéros, de violence ou de scènes d'action, est-ce possible ? Avec Voice of a Murderer la réponse est "oui" ! L'incompétence des policiers coréens a permis au kidnappeur de bien jouer avec le père de l'enfant, et indirectement avec la police elle même.

Les parents sont assez aisés, et l'argent demandé par le kidnappeur ne leur pose pas réellement problème. Ils se précipitent donc à tout faire comme le dicte le kidnappeur, mais ce dernier trouve toujours un moyen pur rallonger l'opération encore plus longtemps. Les parents n'en peuvent plus et sont à bout de leurs nerfs, surtout que la police est incapable de faire quelque chose de positif. Et le jeu continue pendant un bon bout de temps...

Le film aurait dû s'appeler "Voice of a Kidnapper" ou quelque chose de ce genre, pour des raisons que je ne citerai pas. Mais sinon il est plutôt réussi. Ca change des films de kidnapping habituels mais sans réellement apporter quelque chose de révolutionnaire.
C'était toutefois ingénieux de mettre l'enregistrement audio du 'vrai' kidnappeur à la fin du film...

8/10

Saturday, June 5, 2010

Dikkenek

Dikkenek (Olivier Van Hoofstadt, 2006, Belgique/France)



Plusieurs histoires s'entremêlent dans une petite ville belge. Stef, un grand timide, cherche la femme de sa vie à l'aide de son ami Jean-Claude. Claudy, photographe "semi-professionnel" comme il se dit, tombe amoureux de Natacha, une jeune fille qui pose nue pour lui. L'amie de Natacha, Nadine, n'est pas à l'aise dans sa vie conjugale.

Le film peut être un peu tiré par les cheveux avec toutes ces mini-histoires liées entre elles avec tel ou tel personnage. C'est un peu difficile de suivre son déroulement, surtout qu'il n'y a pas vraiment "un" chemin à suivre mais plusieurs. Mais à vrai dire on ne s'en lasse pas du tout. C'est une bonne dose de comédie de haute qualité qui nous attend là, avec des personnages aussi fous les uns que les autres. Les dialogues sont hilarants et s'éloignent pour la plupart du temps des clichés qu'on trouve dans les comédies.

J'avoue que je n'ai regardé ce film qu'à cause de la présence de Mélanie Laurent. Ma surprise fut donc grande quand j'ai découvert qu'il est vraiment bon. J'ai également lu quelque part que Dikkenek devrait plaire à ceux qui ont aimé C'est Arrivé Près de Chez Vous. Même si ce sont deux films totalement différents, et même si l'humour très noir de Poelvoorde n'est pas présent ici, il faut dire que des points en commun existent.

8/10

Wednesday, June 2, 2010

De Battre Mon Coeur s'est Arrêté

De Battre Mon Coeur s'est Arrêté (Jacques Audiard, 2005, France)



Thomas travaille dans l'immobilier. Avec ce travail où il est obligé de chasser les SDFs avec des battes de baseball, et la collecte des dettes pour son père, il trouve rarement le temps pour se reposer. Sa vieille passion pour le piano ressurgit, et elle semble être le seul échappatoire au monde très violent dans lequel il vit...

Après avoir regardé Un Prophète de Jacques Audiard, j'ai décidé de découvrir le reste de ses films. De Battre Mon Coeur s'est Arrêté est donc le dernier sur la liste, et j'ai découvert que c'était un remake de Fingers, que j'ai décidé de regarder avant pour mieux juger le remake. Ca m'a quand même assez surpris. D'habitude ce sont les films "étrangers" qui sont repris par les américains.

Ici c'est Romain Duris qui prend le rôle principal. Même s'il lui va à merveille ici (son personnage est de nature plus impulsive), Harvey Keitel reste tout de même mieux dans le rôle original. La relation entre le père et le fils ici n'est pas au mieux de se forme, contrairement à celle dans Fingers où on sent une réelle complicité entre les deux. Ceci va faire une sorte de donner au film une fin beaucoup moins noire, malheureusement.

Mais en tout, le côté "moderne" de ce remake m'attire plus que l'original. C'est ce côté impuslif chez les jeunes dans les films français que j'aime beaucoup qui fait en sorte que j'ai apprécié De Battre Mon Coeur s'est Arrêté un peu plus que Fingers.

8/10