Monday, February 3, 2014

Subconscious Cruelty

Subconscious Cruelty (Karim Hussain, 2000, Canada)


Li'dée de départ est : Qu'arriverait-il si jamais l'hémisphère droit du cerveau, la partie qui contrôle les émotions, prenait le dessus sur l'hémisphère gauche, autrement dit la raison ?


Quel esprit dérangé possède Karim Hussain ! Et dire qu'il a commencé ce film en 1994, lorsqu'il n'avait que 19 ans !

Ceci est une expérience à part. C'est comme vivre un rêve mais en vrai. "Cauchemar" diront certains, vu la nature extrême des imageries auxquelles on est sujet tout au long de ce voyage. Il faut l'avouer, Karim Hussain n'hésite pas à montrer ce qu'il veut peu importe la gravité ou l'horreur des actes commis, et en détail. Et c'est là que se manifeste tout son génie. Ce n'est pas le gore très poussé qui fait de Subconscious Cruelty une oeuvre si spéciale, mais le fait de savoir que montrer telle ou telle idée ou image en particulier va inévitablement faire mal. Et encore, les idées exprimées ne reposent pas sur le sang, il n'est que le moyen pour dévoiler des pensées encore plus dérangeantes.

La structure fait davantage penser au rêve. Il n'y a pas de chemin clair, seulement des segments vaguement liés entre eux. Pas de dialogues non plus, ou alors très peu et pas au point de pouvoir les nommer ainsi. C'est soit la musique qui règne, soit la voix du narrateur, étrangement captivante d'ailleurs. Les lumières, les couleurs et l'aménagement des pièces dans lesquelles se passent les actions (ou le choix des endroits extérieurs) sont tellement bien soignés, et là encore, le réalisateur sait exactement ce qu'il faut faire pour que l'immersion soit parfaite !

J'ai vu et revu Subconscious Cruelty à plusieurs reprises et il m'est encore très difficile d'en parler. Je préfère donc m'arrêter là, des expériences de cette envergure ne se racontent pas, elles se vivent. Je tiens quand même à le dire, si ce n'était pas déjà clair : ceci n'est pas un film destiné à tout le monde. Karim Hussain ne connait pas de tabous, ni sur le fond ni sur la forme, et il faut donc se préparer à l'avance.

10/10