Thursday, May 27, 2010

Fingers

Fingers (James Toback, 1978, USA)



Jimmy mène une vie troublée où il veut quitter ses vieilles habitudes de collecteur de dettes au profil de son père pour mieux s'occuper de sa passion du piano que lui a transmis sa mère.

Jimmy Fingers est un personnages très instable. Mis à part sa grande passion pour le piano, il adore également écouter de la musique partout en se balladant avec un radio-cassette. Ajoutons à cela sa passion pour le sexe et son tempérament assez violent et on se retrouve face à un personnage très complexe.

Il faut dire que la difficulté de cerner le personnage de Jimmy n'est que le fruit de son entourage, ainsi que des personnes qu'il rencontre un peu partout dans la rue. Les rues qui sont d'ailleurs toujours très sales, chose qui ne fait que témoigner du niveau de vie auquel est confronté Jimmy.

Sa situation familiale est encore plus compliquée. Sa mère est une handicapée mentale qui vit dans une sorte d'asile, alors que son père, un vieux mafieux qui n'a plus de personnel sous la main, se trouve confronté à plein de problèmes. L'aide de son fils devient indispensable. Et Jimmy semble tout de même bien apprécier ces petits boulots qui peuvent parfois être assez périlleux...

Mais tout ceci n'est pas aussi accrochant qu'on pourrait le croire. Pendant une bonne partie du film, on ne trouve pas un but bien tracé. On se met à se demander qu'est ce que telle ou telle personne a à voir avec l'histoire en sa totalité, et finalement on comprend qu'une bonne partie de ces personnes ne sont là que pour nous montrer en plus de détails comment Jimmy agit dans certaines circonstances. Et finalement, tout ça n'aura que des mauvaises répercussions sur sa vie...

7/10

Friday, May 14, 2010

Sherlock Holmes

Sherlock Holmes (Guy Ritchie, USA/Allemagne, 2009)



Sherlock Holmes et son fidèle ami le Docteur Watson sont confrontés à un ennemi de taille, Lord Blackwood, qui projette de contrôler l'Angleterre, et même le monde, à sa façon.

Etant un grand fan de la série d'Arthur Conan Doyle, j'étais content d'entendre parler d'une adaptation des aventures de ce personnage si célèbre. Mais la vue de la bande annonce avant la sortie du film m'a en quelque sorte repoussé. J'ai pu en déduire qu'il s'agit en fait d'un film d'action, et je n'ai reconnu aucune des nouvelles à travers la bande annonce.

Finalement en regardant le film, je me demande qu'est ce qui les a poussés à le nommer "Sherlock Holmes" ? Car Mis à part les deux personnages principaux (juste leurs noms en fait) et les quelques répliques tirées des livres, il n'y a absolument rien d'autre qui pourrait nous faire croire qu'il s'agit d'une aventure signée "Sherlock Holmes".

Sherlock Holmes ici n'est plus le détective calme et réfléchissant. Il est devenu une sorte de personnage loufoque qui mène une vie bizarre. Il sait très bien se battre et ne semble pas très sociable comme personne, vu sa nature exagérément bizarre.
Quant au Docteur Watson, c'est un ancien militaire qui utilise lui aussi ses poings là où c'est nécessaire. Son aide est donc toujours précieuse, surtout là où son ami est en surnombre (chose qui se passe assez souvent).

Le "méchant" de l'histoire ici est une sorte de sorcier qui veut dominer le monde à sa façon. Les adorateurs de la théorie du complot, de cette nouvelle mode du "Nouvel Ordre Mondial", des illuminatis et du satanisme vont certainement se réjouir à la vue de toutes ces choses mélangées. Il ne manquerait plus que d'y coller le sionisme et ça serait le cocktail parfait.
Bref, la mission de Sherlock Holmes se limite à trouver ce "méchant" et à l'arrêter avant le temps que ce dernier à prévu pour faire ce qu'il compte faire.

On le comprend tout de suite, l'histoire globalement est assez basique. Il y a d'autres personnages intermédiaires qui compliquent les choses, d'autres qui jouent un double-jeu, des gentils etc., l'action est assez présente et elle est bien foutue. Les dialogues sont bons, les effets réussis, mais ça manque cruellement de profondeur...

Tout ça n'a rien à voir avec le "vrai" monde de Sherlock Holmes. La réflexion ici est surtout limitée aux observations sur place de certains petits détails de la part de Holmes, pour laisser la place à plus d'action. Et les scènes d'action, même si elles sont réussies, restent quand même assez enfantines avec un certain penchant vers la comédie, le manque de violence et la nature même des combats.

Finalement je suis assez déçu du film. Ce n'est pas du tout à cela que je m'attendais. Ca aurait pu mieux passer avec un nom différent... je me rappelle avoir vu, il y a longtemps, une adaptation de The Hound of the Baskervilles. Je ne sais plus quelle version (celle de 1959 je crois), mais elle était très fidèle au livre original. Juste pour dire que c'est possible de faire un bonne adaptation sans avoir recours à tous ces changements...

La fin laisse présager une suite. Une suite qui s'annonce plus intéressante avec ce qui semble être la présence du Professeur Moriarty dans le rôle de l'ennemi principal...

6.5/10

Thursday, May 13, 2010

Sur Mes Lèvres

Sur Mes Lèvres (Jacques Audiard, France, 2001)



Carla est presque sourde. Cet handicap lui pose quelques problèmes dans sa vie de tous les jours, mais il lui procure un avantage qui pourrait être très précieux : la capacité de lire sur les lèvres. Elle rencontre un ex-prisonnier qui va changer sa vie...

La vie de Carla est des plus normales, avec tout ce que cela implique. Sa vie se résume essentiellement à : aller au travail, rentrer se coucher, et occasionnellement offrir des services à son amie qui n'hésite pas à l'exploiter lorsqu'elle en a besoin. Si on ajoute à cela son léger handicap qui a fait d'elle une personne assez récluse de la société, on comprend très vite l'énorme vide qu'elle ressent dans sa vie. La vue de son amie et de comment elle mène la sienne n'arrange pas les choses.

C'est avec la venue de Paul en tant que stagiaire pour l'aider dans son travail que ça commence à changer. Pour ce qui semblerait être la première fois de sa vie, elle va se sentir attirée par quelqu'un. Mais Paul n'est pas vraiment le genre de personnes avec lesquelles on peut facilement s'attacher. Non seulement il est très instable, mais en plus son passé de voyou va très vite le rattrapper, chose à laquelle Carla n'est pas du tout habituée...

Le film prend peut-être trop de temps à montrer en détails le développement de la relation entre les deux personnages (si on peut appeler ça une "relation"). C'est loin d'être une romance, malgré l'existence d'une attirance plus ou moins réciproque. Et même si on admet que c'en est une, elle n'est jamais trop directe, et c'est peut-être ça qui fait en sorte que le film sort un peu des clichés du genre.

Au moment où on commencerait à perdre un peu l'intérêt en suivant cette histoire qui ne semble aller nulle part, tout change d'un coup avec le dernier quart du film. La barre est levée très haut. Ca repart de plus belle jusqu'à tout nous faire oublier. On n'a plus qu'une seule chose en tête : voir comment est-ce que nos deux héros vont s'en sortir ou, au pire des cas, comment tout ça va finir...

8/10

Tuesday, May 11, 2010

Un Héros Très Discret

Un Héros Très Discret (Jacques Audiard, France, 1996)



Vers la fin de la deuxième guerre mondiale, Albert Dehousse découvre que son père n'était pas un héro et que sa mère est une collaboratrice. Il décide alors de devenir un héros à sa façon.

Depuis tout jeune Albert avait de l'imagination. Il aimait beaucoup lire et observer, et il adorait également incarner les personnages des histoires qu'il lisait. Il menait sa vie tranquillement, loin de la guerre qui était pourtant tout autour de lui. Devenu grand, il commence à saisir plein de nouvelles choses, et commence par la même occasion à découvrir la vraie vie en dehors du protectionnisme et des mensonges de sa mère.

On peut résumer l'idée globale du film à la phrase que dit Albert au début :
"Je ne sais plus qui a dit que les vies les plus belles étaient celles qu'on invente. Je crois que c'est moi."

C'est l'histoire d'un homme qui, a défaut de trouver une opportunité pour se présenter aux autres en tant que héros, décide de se faire lui-même cette image. On peut de ce fait comparer ce film à un film "d'arnaques" ordinaire, mais les différences, en faveur d'Un Héros Très Discret, sont vastes. Albert n'a aucun talent particulier, si ce n'est cette imagination dont il dispose depuis tout petit. Ajoutons à cela un esprit plutôt vif qui ne laisse pas passer les détails, et on se retrouve avec une sorte de génie qui n'a rien de spécial.

Mathieux Kassovitz a brillé dans le rôle principal, et avec des noms comme Albert Dupontel, Philippe Nahon ou encore Jean-Louis Trintignant, c'est sûr que quelque chose d'exceptionnel nous attend.

8/10

Tell Me Something

Tell Me Something (aka La Sixième Victime) (Chang Yoon-Hyun, Corée du Sud, 1999)



Des parties démembrées de plusieurs corps différents sont retrouvées par la police de Séoul. Le tueur les laisse toujours dans des endroits publics,

À la vue de la première scène, on se dit que ça va être un film de "détectives" pas comme les autres, mais qui n'est pas sans rappeler Se7en. Un tueur en série qui ne tue pas ses victimes comme le veut la norme (si les tueurs ont des normes), qui planifie très bien ses actions et qui les exécute d'une façon délibérément horrible et minutieuse, ça promet. Si on ajoute à cela les effets incroyablements réussis lors du "découpage" des corps, on s'attendrait à un véritable petit joyau.

Mais après les premières découvertes des cadavres (ou ce qui en reste), le rythme est cruellement ralenti, et le film penche vers un style plus standard. Plus on s'approfondie dans l'histoire, plus on a tendance à s'ennuyer. Le milieux du film veut jouer sur les émotions tout en avançant lentement. L'histoire est certes compliquée, mais elle n'est pas trop accrochante. Je m'attendais à quelque chose de plus... "profond" que ce qui semblerait être un simple truc de vengeance personnelle. Mais vers la fin du film, et à l'approche de l'inévitable tournure ou "twist" que tout film de ce genre se doit d'inclure, on commence à y voir plus clair. Et en fin de compte, tout ce qu'on a vu n'était pas du tout aussi simple qu'on pourrait le croire, et le tueur en question s'avère être quelqu'un de vraiment futé. Plus futé qu'on n'aurait pu le croire.

Les similarités avec Se7en ne se limitent pas qu'au début. La pluie qui tombe pendant une bonne partie du film, les appartements sales et usés, et même une partie au milieu du film où le tueur blesse le commissaire qui mène l'enquête et où il a la chance de le tuer mais refuse de le faire font directement penser au chef d'oeuvre de Fincher. Mais ce n'est toutefois pas aussi consistant, même si ça pousse à réfléchir sur plein de choses avec la fin (qui est assez différente de ce qu'on voit d'habitude).

Ca aurait pu être beaucoup mieux s'il n'était pas aussi long et aussi lent, car il y a vraiment de quoi devoir revisionner le film une deuxième fois pour espérer saisir toute l'histoire.

7.5/10

Thursday, May 6, 2010

The Devil Rides Out

The Devil Rides Out (Terence Fisher, UK, 1968)



Le Duc de Richeleau et son ami Rex rendent une visite improvisée à leur jeune ami Simon, et découvrent petit à petit qu'il est impliqué dans une culte d'adorateurs de Satan. Le bâpteme de Simon étant très proche, le Duc doit intervenir rapidement...

J'ai beaucoup entendu parler de la fameuse société de production "Hammer Film Productions", et ceci doit être le premier film de leur part que je regarde pour de vrai. Je ne m'attendais pas à grand chose de la part de The Devil Rides Out, et en même temps je m'attendais à quelque chose dans la même lignée que Rosemary's Baby. Finalement, c'était loin de tout ça.

Ca ne perd pas une seule seconde pour bien démarrer. La visite du Duc et de son ami prend place dès les premières minutes, et il commence tout de suite à suspecter que quelque chose ne va pas bien. Simon, leur hôte, veut les voir partir, mais le Duc insiste. Il finit par savoir ce qui se trame à travers cette fête bizarre, et commence dès lors à prendre des mesures drastiques.

Et c'est à partir de là que les évènements s'enchaînent sans répit, procurant au film une intensité extrême où le spectateur n'a plus d'autre choix que d'anticiper ce qui va se passer par la suite. Le Duc sait vraiment ce qu'il faut faire ou ne pas faire. On penserait tout de suite à une sorte d'Abraham Van Helsing spécialisé dans le combat du Diable. Ses connaissances dans les arts sombres de la magie noire vont être d'une extrême utilité, et sans lui tout serait perdu...

Si l'on met de côté les scènes de bagarres plutôt ridicules, on est très satisfait par ce film.

8.5/10

Wednesday, May 5, 2010

Regarde les Hommes Tomber

Regarde les Hommes Tomber (Jacques Audiard, France, 1994)



Simon Hirsch mène une vie tranquille, jusqu'au jour où son jeune ami flic Mickey est grièvement blessé pendant le service. Simon décide alors de tout laisser tomber pour trouver les coupables.

Ce film retrace la "chute" de plusieurs hommes à la fois. Un père de famille tranquille qui approche la cinquantaine, un jeune légèrement attardé qui suit une mauvaise route, et un vieux joueur de cartes infortuné qui cumule petit à petit les dettes.

Deux histoires se déroulent en parallèle. On assiste tout d'abord à celle de Simon, qui accepte de prêter sa main à son ami Mickey dans une mission de routine, apparemment sans danger. Mais tout bascule en un clin d'oeil. Simon entend des coups de feu, et va très vite découvrir que son ami va se trouver en un état de coma dépassé. L'enquête de la police ne semble pas avancer, du moins à ses yeux, et c'est là qu'il décide de la mener lui-même. Il a peut-être enfin trouvé une vraie raison pour continuer sa vie qui, ironiquement, va lui faire perdre sa "vie" actuelle...

D'un autre côté, on a une rencontre assez spéciale entre deux personnes radicalement différentes. Une rencontre qui ne manque pas d'humour, notamment de la part de Mathieu Kassovitz qui intèrprête très bien le rôle d'un attardé. On ne fait pas encore le lien entre les deux histoires, et on commence très vite à s'attacher à tous les personnages. Là aussi, la chute des deux concernés n'est pas à négliger...

Même si l'action manque un peu dans le film, et même s'il peut paraître assez lent dans son développement, il y a quelque chose qui nous y attache. Peut-être est-ce la nature de la relation entre les personnages, et qu'on veut à tout prix savoir qu'est ce qui va suivre. Et même si on découvre rapidement le lien entre les deux histoires, ça ne nous empêche pas de sympathiser avec tout le monde, y compris le vieux grincheux qui n'est finalement pas très mauvais au fond.

7.5/10

Tuesday, May 4, 2010

Taxidermia

Taxidermia (György Pálfi, Hongrie/Autriche/France, 2006)



Trois générations différentes, trois personnages différents, trois histoires différentes, mais une seule réalité grotesque...

La première partie tourne autour d'un soldat qui a la capacité de... lancer des flammes à partir de son pénis ! Détrompez-vous tout de même, il ne s'agit pas d'un film de superhéro spécial qui tue ses adversaires en les brulant avec les flammes de son pénis (quoique l'idée d'un film pareil ne me parait pas mauvaise...). Cette particularité n'est pas non plus le thème principal de cette partie du film, elle n'est qu'une sorte d'allégorie sur la situation du pays pendant la deuxième guerre mondiale. D'ailleurs tout le film est une sorte de métaphore sur l'état de l'Hongrie à travers la deuxième moitié du vingtième siècle. Mais puisque je ne connais l'histoire du pays que superficiellement, je ne vais pas en parler plus.

La deuxième partie tourne autour du fils (plus ou moins adoptif) du Lieutenant qui commandait le soldat frustré de la première partie. Cet enfant a lui aussi une certaine particularité étrange. À sa naissance, son père a découvert qu'il avait une queue. Non, pas celle qu'on trouve au bas-ventre, une vraie queue comme celle d'un animal. Il se dépèche de la couper. Le fils grandit et devient un compétiteur professionnel d'alimentation sportive. Il était déjà gros étant petit, et là il est devenu obèse grâce à ce sport, chose dont il semble être plutôt fier.

On comprend se fierté dans la troisième partie, où il se vante de ses exploits, qui ont fait de lui l'homme le plus gros de la terre. Incapable de bouger à cause de cet excès énorme en poids, c'est son fils qui le prend en charge et qui s'occupe de lui et de ses énormes chats. Ce fils travaille en tant que taxidermiste, mais pour une fois, il n'a rien de spécial. Il est mince, pas attirant, n'a vraisemblablement pas d'amis, toutes ses tentatives d'aborder une fille qui lui plait ne marchent pas, et mène une vie des plus monotones. Sa relation avec son père, qui se dégrade de jour en jour, ne l'aide pas. Non content de mener une vie pareille, surtout sans avoir une quelconque particularité comme ses parents, il décide alors de se faire son propre chef-d'oeuvre... à sa façon !

Ce film est très bizarre. Il a cette bizarrerie particulière des films de l'Europe de l'est qui en surprendra plus d'un. Le tout est fait de manière extrêmement grotesque, répugnante et violente, tout en étant incroyablement hilarant, avec des effets spéciaux à couper le souffle. Pas grave si on ne "saisit" pas le film entièrement, car visuellement parlant il arrive à capter l'attention du spectateur sans peine. Juste un petit conseil, ne mangez rien avant, pendant et même après le film, vous pourrez le regretter.

8.5/10