Visitor Q (Takashi Miike, 2001, Japon)

Un père de famille qui travaille en tant que reporter de télé décide de tourner un documentaire à propos de la violence et du sexe parmi les jeunes, en prenant les membres de sa propre famille comme exemples.
"Have you ever done it with your dad?", c'est avec ça que s'ouvre le film, avec une scène prolongée d'inceste entre père et fille, désormais prostituée. En rentrant chez lui, le père se fait agresser par un inconnu. Il se fait agresser de nouveau par ce même inconnu, qu'il finit par ramener chez lui.
Entre temps, son fils, à la maison, s'amuse à décharger sa haine et sa frustration sur sa mère. Ses camarades de l'école l'intimident et l'harcèlent à longueur de journée, et même la nuit lorsqu'il est chez lui. Impuissant face à eux, et incapable d'agir, il se met à frapper sa mère pour la plus ridicule des raisons. Tout ça sous les yeux silencieux du père et du nouveau visiteur qui lui demande de faire comme s'il n'était pas là.
La mère trouve dans la drogue et la prostitution une sorte de refuge à cet enfer quotidien qu'elle vit. Mais ce n'est pas assez. C'est l'inconnu qui va lui donner, en quelque sorte, un moyen pour s'échapper de la réalité ou encore mieux, de retrouver le bonheur qu'elle na jamais connu depuis son mariage.
De son côté, le père cherche lui aussi une autre forme de bonheur. Il filme son propre fils en train de se faire agresser, commet des choses horribles (la nécrophilie n'étant pas la pire de ces choses), tout ça avec l'assistance du visiteur inconnu...
Dans la liste des "films les plus choquants", Visitor Q mérite très bien une place bien haute. Il est dégoûtant, violent, terrifiant, repoussant mais tout en étant extrêmement marrant ! Quelque chose que seul Takashi Miike semble pouvoir atteindre. Et mis à part tout ça, il y a bien un message derrière toutes ces horreurs, chose qui met ce film en dehors des films comme August Underground. Chaque scène ici a une interprétation particulière, même si cela n'est pas du tout évident.
L'une des phrases clé du film c'est lorsque le père se met à crier "How am I supposed to feel?" lorsque sa maison est 'assiégée'. C'est exactement le cas du spectateur pendant tout le film. C'est difficile de savoir s'il faut rire de l'absurdité des situations présentées, s'il faut pleurer parce que de telles choses existent partout dans le monde, ou s'il faut tourner les yeux face à tant de choses dégueulasses à l'écran...
9/10