Saturday, December 4, 2010

Viva Laldjérie

Viva Laldjérie (Nadir Moknèche, 2004, France/Algérie/Belgique)



Une ex-danseuse et sa fille essaient de vivre à leur façon dans une Algérie déchirée entre modernisme et islamisme.

Ce film est un peu comme un couple où toutes les prédispositions sont là pour que ça puisse continuer dans le bonheur absolu, mais en vain. Il y a un problème quelque part qui fout tout en l'air, sans qu'on ne puisse vraiment le pointer du doigt. On se demande sans cesse "Qu'est ce qui n'a pas marché ? Pourquoi est-ce que c'est fini comme ça ?" sans avoir de réponse tranchante.

Il y a bien des problèmes palpables ici, mais normalement ils ne devraient pas constituer un véritable obstacle face à la réussite du film.
Commençons par exemple avec la langue utilisée, le français. Pourquoi est-ce que tout le monde parlerais français pour une histoire qui se passe en Algérie, avec des personnages algériens et mêmes des évènements "algériens" ? Est-ce pour attirer les francophones ? Peut-être, mais une chose est sûre c'est que ça perd déjà beaucoup de charme.

Quant au reste c'est un peu plus difficile de cerner le problème. Les synopsis qui circulent sur le net parlent de pression islamiste et de son impact sur la vie des trois personnages principaux. Seulement voilà, on n'en parle pas trop, ou plutôt pas assez, dans le film. Des fois on se contente seulement de faire des allusions sans plus.

Le fléau islamiste contamine de plus en plus de pays. L'Algérie (et bientôt la Tunisie) en a longuement souffert et on nous fait comprendre que ceci a beaucoup affecté nos trois femmes. Mais le problème c'est qu'on ne nous montre rien de concret.
Papicha, la danseuse, a une véritable paranoïa des "barbus" comme elle les appelle. Sa fille et son amie Fifi la prostituée sont obligées de porter le voile pour se déplacer d'un endroit à un autre. Et c'est tout. Normalement la pression qu'elles subissent devraient être plus claire, plus concrète, mais non. Goucem, la fille de Papicha, a un amant avec qui elle baise les weekends, et elle n'a aucun problème à aller danser dans des boîtes de nuit lorsqu'elle en a envie. Quant à son amie Fifi, il faut dire qu'elle est tellement "occupée" avec ses clients que Goucem trouve rarement du temps à passer avec elle.

Donc en fin de compte, la seule "contrainte" c'est celle de mettre le voile dans la rue. Les allusions par ci par là aux terroristes et aux islamistes semblent assez banales finalement. On ne nous montre pas qu'il y a vraiment de la pression, c'est même le contraire, on nous montre des femmes qui font ce qu'elles veulent faire mais en restant discrètes, alors qu'en réalité c'est pire que de se mettre un simple foulard sur la tête. Les intentions du réalisateur m'échappent, car on dirait qu'au lieu de dénoncer l'islamisme, il ne fait que dire qu'il s'agit d'une simple paranoïa mal fondée...

Bon à y voir de plus près, les problèmes ici sont assez clairs, mais ce n'est pas tout.
Les réactions des personnages face à tel ou tel évènement me semblaient assez insensées, prises un peu trop à la légère, d'autant que je n'aime pas trop lorsqu'un évènement important se passe à cause d'une simple maladresse totalement inexpliquée et inexplicable. Je parle là de ce que Goucem a volé à son amie et tout ce qui s'est ensuit. Je parle aussi du moment où on lui a volé la paie de tout un mois. Ca n'avait pas l'air de trop l'affecter, comme s'il s'agissait d'une toute petite somme d'argent.
Et les exemples ne manquent pas...

5.5/10

1 comment:

  1. Oui j'ai été aussi déçue par ce film que je mets dans le meme sac que "le harem de mme osman", ces films ne laisseront pas de traces dans ma tête, au final, seul le film où Biyouna a un rôle principal est réussi!

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