Sunday, January 3, 2010

Casanegra

Casanegra (Nour Eddine Lakhmari, 2008, Maroc)



Karim est Adil sont deux jeunes marocains au chômage. Ils passent leur temps et gagnent leurs vies en jouant aux voyous, dans les rues de Casablanca.
Adil rêve d'aller à Malmö, Suède, alors que Karim cherche le moyen de faire la connaissance d'une jeune femme plutôt aisée...

Je connais très peu le cinéma Marocain, et à chaque nouvelle découverte je suis de plus en plus surpris. C'est difficile à croire que c'est un film Arabe, et il semblerait qu'il a été entièrement produit au Maroc sans aides étrangères. L'influence du cinéma "étranger" est très directe ici, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est extrêmement bien exécuté.

Ce film parle de tout plein de choses à la fois, des choses qui pourraient très bien s'appliquer à pas mal d'autres pays Arabes, dont la Tunisie notamment. On y voit le rêve des jeunes de "partir hors du pays", la violence domestique, le chômage qui ravage les jeunes, le crime etc. En bref, on voit en quelque sorte les "dessous" du Maroc, de la vie dans la rue du Maroc... avec un certain côté 'léger' et même comique de temps en temps.

Le quotidien de Karim est Adil est parsemés de risques. Leurs activités leurs attirent quelques ennuis avec la police, de temps en temps. Mais ils n'y peuvent rien.
Karim doit prendre soin de sa famille vu l'état dans lequel se trouve son père. Ce dernier, après avoir passé 30 ans à faire le même travail, rester debout pendant 8 heures à répéter les mêmes gestes, a fini par faire de lui un handicapé.
Quant à Adil, il ne supporte plus de voir sa mère fréquemment frappée par son mari. Cet ivrogne se lance très souvent dans des vagues de violence destructrices et, comme c'est souvent le cas dans la vraie vie, la mère d'Adil ne veut pas aller voir la police. Elle préfère se faire battre plutôt que de se faire une "mauvaise réputation" aux yeux de ceux qui la connaissent.

Les deux amis observent les changements qui ont eu lieu dans leur ville bien aimée. Entre islamistes qui leurs pourrissent la vie, Saoudiens pervers qui ne sont là que pour assouvir leurs besoins sexuels, la police qui se met tout le temps à leurs trousses... ils suffoquent, et ont à tout prix besoin d'une échappatoire. J'ai d'ailleurs bien aimé la manière avec laquelle tout ceci a été présenté. Ca m'a tout de suite fait pensé à 25th Hour.

Autre chose que j'ai bien aimé, l'utilisation très fréquente et sans limites d'insultes et de toutes sortes de gros mots à la Marocaine. Pas question de faire le "politiquement correct" dans des situations qui ne le sont pas.

Il y a toutefois certaines choses que je n'ai pas trop apprécié. Il s'agit surtout de l'exagération dans le comportement de certains personnages. On se dit qu'ils ne devraient pas dépasser certaines limites de temps en temps, parce que ça enlève un peu de ce côté très réaliste du film.
La fin n'est également pas à la hauteur du reste du film, mais je n'en dirai pas plus.

Je recommande à tout le monde d'aller voir ce film. Il est encore en projection jusqu'à la fin du mois de Janvier à la salle Al Hambra du Zéphyr, La Marsa.

9/10

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