Sunday, March 20, 2011

Les Anges du Péché

Les Anges du Péché (Robert Bresson, 1943, France)



Anne-Marie, plutôt riche, se joint à un couvent qui se spécialise dans la réhabilitation des anciennes criminelles. En rencontrant Thérèse dans une prison, elle en devient obsédée et veut à tout prix l'intégrer dans le même couvent.

Il parait que Robert Bresson a réalisé ce film une année après être sorti d'un camp nazi. C'était peut-être l'inspiration principale pour son premier film qui, certes, n'a rien à voir avec les prisons des nazis, mais qui au fond ne s'en démarque pas tant que ça.

Le couvent en question accueille les prisonnières à bras ouvers. On leur offre une sorte de refuge, tant spirituel que physique, pour ainsi en faire de meilleures personnes. Les soeurs ne sont donc plus gardées par des gardiens. Elles n'ont plus à être enfermées dans des cellules pendant des journées entières. Elles n'ont plus à faire des tâches à contre-coeur...

Elles doivent désormais respecter les règles du couvent. Elles font le ménage, elles lavent les linges, elles se couvrent la tête avec un voile pour empêcher les autres soeurs de voir leurs cheveux, elles font la prière, elles reçoivent des punitions, elles assistent à des cérémonies symboliques, ou devrais-je dire mécaniques... en gros, elles changent tout simplement de "forme" de prison. Mais cette fois c'est, en quelque sorte, par la grâce de Dieu qu'elles sont emprisonnées.

Elles ne peuvent pas se plaindre car sinon, d'un côté, ça ne va pas plaire à Dieu, et d'un autre, elles peuvent se retrouver dans la rue, avec comme tag "criminelle". Autant jouer l'hypocrisie devant les soeurs supérieures pour gagner leur sympathie et faire semblant d'être heureuses.

C'est là qu'intervient Anne-Marie. Elle est plutôt impulsive, naïve, gentille, et malgré tout persévérante, ce qui ne plait pas à tout le monde. Après sa rencontre avec Thérèse, elle n'a plus qu'un seul rêve : la voir avec elle dans le couvent. Une chose que je n'ai pas du tout aimé dans le film, et d'ailleurs le personnage d'Anne-Marie en tout m'a assez repoussé. Voir autant de bonté accordée à un inconnu, avec cette ferveur, me paraît insensé, énervant à la limite. Et c'est peut-être à cause de ça que l'intrigue du film a pris le chemin qu'elle a pris par la suite...

7/10

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