Monday, March 14, 2011

Peppermint Candy

Peppermint Candy (Lee Chang-Dong, 1999, Corée du Sud)



Un homme s'invite à un picnic organisé par ses anciens camarades qu'il n'a pas vu depuis 20 ans. Il parait agité et finit par se suicider. Le film retrace ces 20 dernières années de sa vie.

Les premières images pourraient donner une fausse impression sur ce qui va suivre. On pourrait d'un côté s'attendre à un mélodrame romantique emmerdant, et d'un autre se dire que la suite ne va pas être à la hauteur de cette entrée en force.

Kim, l'homme en question, parait un peu déboussolé, comme s'il avait bu quelques verres de trop ou qu'il a fumé quelque chose de fort. Son comportement vis-à-vis des personnes présentes est de plus en plus incompréhensible. Mais tout le monde s'en fout et continue à s'amuser, ce qui l'enrage encore plus. C'est une rage tristement profonde qui le tourmente. Il finit par s'éloigner du troupeau pour tenter le suicide...

La force de cette première scène pourrait facilement passer inaperçue. Certains trouveraient ce comportement ridicule et totalement insensé, mais il faut avoir été témoin d'une situation similaire pour comprendre à quel point c'est percutant, à quel point c'est réel.

Mais qu'en est-il du reste ? Qu'est ce qui l'a poussé à commetre cet acte, courageux pour certains, lâche pour d'autres ? D'après ses paroles, il pourrait s'agir d'un amour perdu ; mais en vérité c'est beaucoup plus poussé que ça. Les explications viennent petit à petit. On finit par comprendre qu'il n'y a pas "une" raison, mais que c'est une affaire plutôt compliquée.

On raconte souvent que juste avant la mort, on voit nos vies défiler devant nous en l'espace de quelques instants. Ceci pourrait être le cas ici. C'est tout juste avant la mort de Kim que le film revient en arrière. À chaque nouvelle station de sa vie, on découvre un peu plus sur sa nature, ou peut-être pas sa vraie nature finalement, mais ce qui en a fait cette personne. On apprend à le haïr, à le détester, à se dire qu'il a bien mérité son sort. À partir d'un certain moment la violence devient le mot d'ordre dans la vie de Kim, mais plus ça avance plus on éprouve de la compassion à son égard. Il reste très humain malgré tout...

Ca fait longtemps qu'un film ne m'a pas affecté aussi profondément, je préfère donc m'arrêter ici et laisser à tout le monde le plaisir de tout découvrir sans rien dévoiler de plus.

9.5/10

6 comments:

  1. tu l'as regardé en streaming ou en téléchargement ?
    c le prochain film que je vais regarder tu as vraiment l'âme d'un conteur j'ai vraiment envie de le regarder ce film :)

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  2. En téléchargement, je télécharge tout, je déteste le streaming :)

    Si tu veux des liens fais signe.

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  3. Film dè5el fi 7it :p
    Je ne suis pas vraiment sûre d'avoir tout saisi. Le film est 'bâti' sur un gros déséquilibre, c'est en partie dû à sa structure... cette espèce de retour en arrière donne l'impression qu'on glisse... A chaque chapitre de la vie du personnage, on se prend une gamelle... les différents épisodes de sa vie sont traités comme des courts métrages indépendants, le personnage est à chaque fois encore plus méconnaissable... Aussi, j'ai l'impression qu'il est plus vulnérable à la fin du film (càd quand il était plus jeune) même s'il paraît plus instable au fil du temps... bref, merci !

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  4. ah w yodh'horli sma3t fih mouzika béhia! (mouch mte3 el pique-nique :P)

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  5. Ravi que ça t'aie plu !

    Peut-être qu'il paraît ainsi vers la fin du film tout simplement parce qu'il n'était pas encore préparé à ce qui allait suivre (l'armée), et qu'en même temps, vu que ce qu'on nous montre juste avant était sa première expérience dans le genre, et qu'il savait que ça allait bientôt finir.

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