Une fille âgée de 11 ans est violée et tuée. Un inspecteur de la police, horrifié par ce crime, se charge de l'affaire qui suscite chez lui des émotions fortes, ayant lui même perdu sa femme et son enfant...
Tout comme Flandres du même réalisateur, il ne faut pas s'attendre un film "standard". Si vous vous attendez à regarder un film de détective qui cherche un criminel, vous allez probablement être déçu. Si vous cherchez un film où il y a de l'action et plein d'évènements, passez votre chemin aussi.
L'histoire du viol n'est en fait qu'une sorte de couverture pour parler, et surtout montrer d'autres choses. C'est assez "poétique" comme film, mais c'est une poésie sombre et brutale qu'on voit ici. Cette brutalité ne se manifeste pas à travers de la violence physique, pas du tout, il s'agit surtout de montrer la nature humaine sous sa vraie peau, et ce à travers le regard stupéfait, parfois même enfantin de Pharaon de Winter, le personnage principal de ce film.
Dès le début il parait choqué, et l'évènement du viol de la petite fille ne lui facilite pas les choses. C'est comme si la perte de sa femme et de son enfant ne s'est passée que quelques jours auparavant, comme s'il venait tout juste de connaître la triste nouvelle, comme s'il venait tout juste de découvrir l'humanité...
L'être humain est représenté d'une façon plutôt pessimiste ici. Les gens sont froids, leurs vies sont vides, il passent leur temps à ne rien faire à part attendre le lendemain, ou qu'un quelconque évènement, même banal, se passe. Le sexe tient sa part dans le film aussi, mais là on le voit d'une manière quasi-mécanique, froide et dénuée de toute émotion, comme si on voyait des animaux et non des humains en train de faire ces actes...
Il y a tellement de choses à tirer de ce film, mais il vaut mieux essayer de tout découvrir par soi-même. C'est un film difficile d'accès, c'est sûr, mais ça vaut le coup. Les interprétations sont nombreuses, et plein de scènes sont là sans qu'on puisse en comprendre le sens, et il faut y réfléchir pour en trouver un ; je pense notamment à la scène où on voit Pharaon en train de "léviter"... est-ce pour dire qu'il a commencé à "évoluer" ? Que c'est quelqu'un, ou quelque chose, venu(e) d'ailleurs ?
Ou encore, la scène qui fait référence à la fameuse "L'Origine du Monde" de Gustave Courbet...
8.5/10
Posté le 5 Septembre 2009
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