Il était une fois en France occupée par les nazis... une fille juive assiste au massacre de sa famille par les mains du colonel SS Hans Landa, et échappe de justesse au même sort.
D'un autre côté, les Américains envoient une petite équipe de militaires juifs, appellés les "Basterds", pour terroriser les soldats nazis.
Ca fait littérallement des années que j'attends la sortie de ce film. La première fois que j'en ai entendu parler j'étais surpris par l'histoire (qui était radicalement différente de ce qu'elle est aujourd'hui). Tarantino n'est pas vraiment quelqu'un qui s'intéresse aux films de guerre d'habitude.
Bref, tout ça pour dire que je m'attendais à quelque chose d'excellent, et j'étais très bien servi !
La deuxième guerre mondiale, des nazis méchants et des juifs persécutés. Voilà la formule de base pour attirer l'attention et la 'sympathie' des médias. Mais Inglourious Basterds ne se limite pas seulement à ça. Tarantino a mis en place des choses qu'on n'a pas l'habitude de voir. Des nazis intelligents ? Il ne s'agit certainement pas de Hitler ou de Goebbels (qui sont caricaturés en tant qu'hommes frôlant la folie), mais des officiers qu'on rencontre tout au long du film. Ils sont tellement intelligents qu'on croirait presque à des surhommes qu'il est impossible d'arrêter.
Des juifs Américains qui n'ont pour but que de terroriser les rangs des soldats Allemands ? Ca aussi c'est à voir. C'est surtout de là que le film tire le plus de son humour noir, comme on en a l'habitude avec Tarantino. Les scènes où on voit les Basterds sont celles qui brillent le plus avec ce genre d'humour. Brad Pitt est phénoménal dans son rôle, surtout avec son accent sud-east Américain. Son accent, ses expressions faciales et ses répliques valent de l'or ! Un petit exemple :
"Each and every man under my command owes me one hundred Nazi scalps. And I want my scalps. And all y'all will git me one hundred Nazi scalps, taken from the heads of one hundred dead Nazis. Or you will die tryin'. "
Mais revenons un peu au début du film, qui est divisé en chapitres. Le premier chapitre est un hommage direct aux films de Western de Leone. Cette scène d'ouverture sert avant tout à nous introduire à un personnage en particulier (deux si on compte la suite du film), celui du Colonel Hans Landa. On le surnomme "The jew-hunter", et sans rien dire de plus, il y a de quoi. Il est fier de cette appelation, et tout au long du film il prouve à chaque fois qu'il porte vraiment bien son nom.
Au début on croirait à un simple colonel 'gentil' et inefficace, avec ses sourires, sa courtoisie et ses paroles innocentes. Mais en fin de compte, il ne fait que jouer avec les autres. Un peu comme le chat qui joue avec la souris (ou le rat, pour faire un rapprochement avec les paroles de Landa) avant de la tuer. D'ailleurs le moins que l'ont puisse dire à propos de la comparaison entre les juifs et les rats c'est qu'elle est amusante.
Et tout comme pour Brad Pitt, Christoph Waltz a brillé dans son rôle.
La démonstration de nazis intelligents ne s'arrête pas à un seul personnage. Plus tard dans le film, dans la fameuse scène du bar, on a droit à une rencontre avec un officier Allemand qui a une oreille sans égal quand il s'agit d'identifier les accents. Ceci va mettre les Basterds dans un véritable pétrin...
Mais encore, le héros de guerre Allemand qui est arrivé à tuer 300 ennemis à lui tout seul, ce n'est pas rien non plus...
Malgré les apparences, on se demanderait si, en fin de compte, le film ne se dirigerait pas dans le chemin opposé du "nazi méchant - juif innocent". Les soldats Allemands ici (si on met de côté les officiers et autres dirigeants importants de l'armée) ont l'air d'être plutôt normaux, et ce sont les juifs (ou les Basterds en particulier) qui sont méchants et qui sont même sans coeur dans leurs pratiques.
Pour ces Basterds, tous les Allemands sont des nazis, et un bon nazi est un nazi mort (et encore mieux, atrocement défiguré). Les rôles sont un peu inversés, puisque d'habitude ce sont les nazis qui pensent que les juifs sont moins que rien, et qu'il faut les exterminer comme des rats.
Ca va même plus loin que ça, l'aboutissement vers la fin du film telle qu'elle est présentée n'aurait absolument pas du tout été possible sans l'aide du colonel Landa...
Le portrait de "juifs méchants" ne se limite pas seulement aux Basterds. Je vais essayer de ne mentionner que le minimum nécessaire, histoire de ne rien gâcher.
Dans la scène du cinéma, là où on voit un certain juif transmettre un message... Les flammes, le rire sadique... si ça ne donne pas un air diabolique à cette personne...
J'ai vu plein de personnes critiquer l'authenticité historique du film. Personnellement si j'ai besoin de voir des faits et non une fiction, j'irais tout simplement voir un documentaire. Des fois on aime cette authenticité dans les films, mais dans des cas comme ceux d'Inglourious Basterds, il est clair que les libertés qu'a pris le réalisateur sont énormes. C'est pourtant étrange de ne pas voir les mêmes réactions à propos de films comme Watchmen par exemple...
Tarantino a en quelque sorte ré-écrit l'histoire à sa façon, et je ne m'en plains pas. Il n'est ni le premier ni le dernier à le faire. Et puisqu'il le fait bien c'est tout à son honneur.
Pour ce qui est de la question de "un autre film de propagande juive", parfois il faut être réaliste. Tout le monde se souvient des nombreuses polémiques qui ont suivi la sortie de The Passion of the Christ, juste parce qu'il a montré des juifs "méchants". Pourtant Tarantino a fait la même chose, c'est juste qu'il l'a fait à sa façon. Les juifs sont satisfaits du résultat, ce n'est pas tous les jours qu'on les montre sous cet angle, se vengeant des nazis d'une façon aussi violente...
Je ne suis pas fan des juifs qui n'arrêtent pas pleurnicher à tout va, à se lamenter sur leur sort là où l'occasion se présente, mais en regardant des films de ce genre, j'essaie tout simplement d'igonrer ça et de mettre le film dans son contexte.
Bon bref, assez parlé. Inglourious Basterds est une véritable petite merveille. Les 2 heures et demi passent sans qu'on ne s'en rende compte. Pas du même calibre que Pulp Fiction mais ça, ce n'est plus possible à atteindre...
9/10
Enfin tu l'as regardé, je viens toujours pour vérifier. :)))
ReplyDelete1/ Tu aurais dû parler plus des détails qui marquent les film de Trantino, je vois bien que tu as insisté sur l'hitoire et les juifs ... mais pas the trantino'way for making movie !!! qu'on trouve à peu près dans tous ces autres films.
Je dévéloppe:
- Le scénario comme d'habitude, époustouflant, tellement simple et VRAI ... que on croit que se sont des personnages réèls non pas des acteurs ... signe de Trantino dans tous les films qu'il a écrit même dans "True Romance" ... ;
- Toujours fidèle à sa division en chapitre;
- Le grand noir toujours présent, ici c'est Marcel le petit ami de Shochana ... ainsi que des blagues et des allusions racistes : La scène de King Kong dans la taverne et de Dr. Goebbels en parlant des athlètes américains noirs;
- Tarantino et son fétichisme du pied féminin: la scéne avec Hans Landa et l'actrice et un gros plan sur ces pieds;
- Sa marque de cigarettes inventée dans pulp fiction Red Apple et qu'on retrouve dans Kill Bill (les annonces pub à Tokyo) et dans ce film lors du début de la permière ou une demoiselle se ballade les épaules nues en tenant une caisse de Red Apple;
- La musique, notament celle de Ennio Morricone;
- "The mexican standoff" dans TOUS ces films ou une poignée de gars se tuent en tirant les uns sur les autres ... Ici c'est la scène de la taverne-sous sol ... Elle présent même dans "True Romance", un film qu'il a écrit et qui est supposé romantique;
... Normalement j'ai d'autres remarques mais bon il fait tard et je commence à perdre la concentration ...
2/- Et, le PLUS important et que tu as négligé à mon avis, c'est la performance de l'acteur autrichien qui a interprété Le colonel SS Hans Landa. Il a surpassé de loin tous les autres acteurs même Brad Pitt, qui m'a fait pisser de rire lors de la scène où il parle en itlalien avec Landa ... Toutes les scènes filmées avec Landa sont pour moi dans le même niveau que celles dans Pulp Fiction.
Voilà, l'ami j'espère que ça enrichira ton blog.
A une autre ballade ...
The Roots
Voilà des commentaires comme je les aime !
ReplyDeleteEn effet il y a pas mal de choses que je n'ai pas mentionné, faut dire que y a vraiment trop à dire sur ce film. Il mérite largement d'être vu plusieurs fois juste pour s'apercevoir de ces quelques petits détails.
Il y a par exemple une autre scène qui m'a rappelé Reservoir Dogs. Vers la fin de la scène dans le bar lorsque le dernier soldat allemand se fait tuer, c'est fait exactement de la même manière que dans Reservoir Dogs lorsque Mr. Orange tue Mr. Blonde, avant que ce dernier n'enflamme le flic qu'ils ont capturé.
J'adore True Romance au fait, même plus que Natural Born Killers. Je me suis toujours demandé comment serait le film s'il avait été réalisé par Tarantino.
Je vais ajouter aussi :
ReplyDelete- Le béguin de Tarantino pour la musique des 70's notamment par la chanson de David Bowie - Cat People (Putting in fire. Pratiquement on trouve toujours des 70's tube dans ces films;
- Son don à lancer la carrière d'acteurs qu'il a admiré et qui commencent à se faire oublier. Lawrence Tierney dans Reservoir Dogs, Travolta au début des années 90 dans Pulp Fiction, aussi Robert Forster et Pam Grier dans Jackie Brown, cette dernière a été même le sujet d'une petite conversation dans pulp fiction, David Carradine dans Kill Bill ... dans ce film, c'est Christoph Waltz ou Colonel SS Hans Landa, un gand acteur autrichien. Ceci ne fait que montrer le côté cinéphile incollable de Q.T, qui ne contente pas de cinéma amérciaine;
- Les prises de caméra à la Brian de Palma ... et à la Sergio Leone dans ces western spaghetti, ou la caméra se concentre sur les visages des acteurs et leurs yeux s'accompagant d'une musique de fond itense;
- Une scène où il critique certains films ou faits se reliant au cinéma en génral, ici c'est le Sergant britanique Archie Hicox qui critique le cinéma américaine des années 40. Dans True Romance par exemple c'était la critique des films qui obtiennent des oscars, la scène vers la fin ou le héros parle avec le réalisateur;
...
Une autre remarque à propos de ce film, c'est que tous le monde y trouve son compte. Si vous êtes pro jufs ou pro nazis, vous serez satisfaits. L'autre chose qui m'a fait du bien c'est qu'il a conservé l'image des nazis à leurs réputations non en essayant de les minimser et à les rédiculiser comme dans la plupart des films du genre. Le lieutenant du Gestapo Dieter Hellstrom qui a pu découvrir la mascarade des bastards et même si les alliés ont pu gagner la guerre c'est grâce à la trhaison d'un colonel allemand. Aussi la fédilité à présenter des personnages historiques à leurs images réèls Hitler, le ministre du Riech Dr.Gobbels, Goering et Bormann ... S'il y a un mot à dire c'est que le génie de Q.T est indiscutable et l'engagement avec qui il écrit et réalise ces films est incomparable !!!
Bon, une remarque à propos de True Romance, je pense que si le film a été réalisé par Q.T la fin sera différente, non à l'eau de rose comme à la manière de Tony Scott mais plutôt une fin sanglante ou le héros meurt et Alabama sera transformer en criminelle. Je tiens cette thèse du son film Reservoir Dogs où Mr.White (Harvey Keitel) parle avec le Big Joe à propos d'une blonde qui s'appelle Alabama et qui a fait avec elle beaucoup de casses ...
The Roots
Oui je me rappelle de la scène dans Reservoir Dogs. En fait au début, Natural Born Killers était prévu comme la suite de True Romance, puis ça a été modifié par la suite, les réalisateurs étant différents. Je trouve cette théorie tout aussi valable.
ReplyDeletePour Inglourious Basterds, si t'en as encore de ces détails n'hésite pas. Je ne l'ai vu qu'une seule fois jusqu'ici, il faut que je le regarde encore et encore. Ca va pourrait même arriver au même rang que Reservoir Dogs et Pulp Fiction chez moi.