Friday, February 26, 2010

Pontypool

Pontypool (Bruce McDonald, 2008, Canada)



Une petite ville canadienne est atteinte d'un virus étrange. Trois personnes qui travaillent dans une radio locale essaie de comprendre ce qui se passe en direct sur les ondes de leur radio.

Je n'aimerais rien dévoiler de crucial à propos de ce film, mais en même temps j'ai pas mal de choses à dire. Donc si vous comptez le voir, allez le faire avant de lire la suite du commentaire, ça vaut vraiment le coup. Je dis juste que Pontypool apporte des idées fraîches et originales au genre "horreur", et ce n'est pas tous les jours qu'on voit ça !

Maintenant pour parler un peu du film, comme je viens de le dire c'est une nouvelle façon originale de s'essayer au genre "horreur", et plus précisément au genre "zombies", même si techniquement parlant il n'y a pas de morts-vivants. Peu importe, il y a ici un virus qui se propage parmi les gens en leur faisant perdre la raison, et ils n'ont plus autre chose en tête que d'aller infecter plus de gens. C'est suffisant pour rapprocher la situation au mieux du thème des zombies.

La première partie du film est certainement la plus captivante. Les trois personnages principaux se trouvent dans le local de leu radio, en train de travailler comme ils le font chaque matin. Petit à petit, ils comprennent qu'il y a quelque chose qui se passe en ville, à 5 kilomètres de leur emplacement. Plus le temps passe, plus ils comprennent que ce qui se passe est grave, de plus en plus grave même. On comprend tout ça à travers des appels téléphoniques sans plus, et c'est à partir de là que le film puise ses forces. On ne voit rien de ce qui se passe, on peut seulement entendre les gens crier à l'arrière plan alors que quelqu'un est en train de décrire ce qui se passe devant ses yeux. On ne peut donc qu'imaginer ce qui est en train de se dérouler...

La deuxième partie est moins intéressante côté "thriller". On a une idée plus ou moins précise de ce qui est arrivé, et il est désormais question de comprendre et d'agir en fonction de la situation que vivent les personnages principaux. C'est dans cette partie-là que le film commence à révéler ses motivations, et il faut l'avouer, c'est fait d'une manière très intelligente.

L'originalité ici concerne la transmission du virus en lui-même. Je ne vais pas le dire clairement (pour ne rien gâcher à ceux qui auraient décidé de lire tout le commentaire avant de regarder le film), mais je pense que ça devra être facile à comprendre.
Il ne faut pas non plus oublier la première partie qui arrive à installer une sorte de malaise chez le spectateur même s'il n'est pas capable de voir de ses propres yeux les évènements dont parlent les différents témoins à travers le téléphone.

Je passe maintenant au "message" du film. J'ai dû chercher un peu pour comprendre, mais quelques commentaires de la part du réalisateur m'ont permis de saisir l'idée globale derrière le film. En gros, c'est un film très "anti-américain" dans le fond, et plus particulièrement anti-gouvernement américain.
C'est une sorte d'allégorie du pouvoir destructeur que peuvent avoir les mots, certains mots en particulier. Certains mots arrivent facilement à empoisonner les esprits. Ils infectent les gens pour qu'ils transmettent à leur tour cette "maladie" des temps modernes à leurs proches. Les gens deviennent comme des zombies. Ils écopent de toutes sortes de (dés)informations sans qu'ils ne prennent la peine de réfléchir par eux mêmes. On leur impose des idées, des concepts tout prêts qu'ils suivent inconsciemment afin de servir des buts bien déterminés. Ils ne font que "recevoir" sans même se poser de questions quant à la véracité de ce qu'ils sont en train de recevoir. Et tout ça sert très bien les intérêts de certains. Ca facilite le "contrôle" des masses pour leur montrer un chemin précis à suivre, comme un berger qui conduit ses moutons.
C'est quelque chose qui arrive partout dans le monde, dans tous les pays, et dans plein de domaines, notamment politiques, et c'est ce qui intéresse le réalisateur le plus ici. Le gouvernement américain embobine son peuple à travers des paroles qui cachent la vérité afin de justifier tout ce qu'il fait par un simple mot : terrorisme.
C'est un peu la même chose chez les pays arabes où tout ce qui ne plait pas est qualifié de "sioniste", et dès lors tout devient possible pour insulter à tout va toutes les personnes qu'on "n'aime pas"...
La réplique "Shut up or die" résume parfaitement bien tout ça.

C'est un film à ne pas rater pour ceux qui cherchent un peu d'air frais dans un genre qui suffoque depuis longtemps.

9/10

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